° Les Gardiens °
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 Une gamine court dans une grande avenue éclairée... {ouvert}

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Uneksia
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Uneksia


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MessageSujet: Une gamine court dans une grande avenue éclairée... {ouvert}   Une gamine court dans une grande avenue éclairée... {ouvert} Icon_minitimeMar 6 Mar - 17:34

Elle court !
Elle court.
Elle court...


" Mais vers où court-elle ? " doivent se demander la multitude de passants.

Elle ne sait pas où elle court, mais elle sait ce qu'elle fuit.

Elle court !
Elle court.
Elle court...


" Mais quel est cet étrange acoutrement ?" doivent se demander les badauds.

Elle a prit ce qu'elle pouvait et ce manteau est loin d'être discret.

Elle court !
Elle court.
Elle court...


" Mais qu'est-ce qu'elle fait ? " doivent se demander les enfants sur le trottoir.

Elle ne sait pas. Elle pleure sans doute. Elle pleure car elle ne sait pas quoi faire d'autre.

Elle court !
Elle court.
Elle court...



" Mais qui est-elle ? " se demande la patrouille de police qui harpente l'avenue.

Elle n'est personne, oubliez-la ! Elle court pour oublier elle. Ne l'arrêtez pas car déjà...

Elle ne court plus !
Elle ne court plus.
Elle ne court plus...


Ses jambes l'ont abandonné et elle s'écroule sur le trottoir humide.
Ses genoux s'imbibent de rouges et ces joues de terres.

Elle s'asseoit et se recroqueville, les genoux dans les bras, la tête entre ses coudes, les larmes le long de ses jambes, l'esprit embrumé.

ll faudrait qu'elle se cache quelque part mais elle a trop peur pour ça.
Elle arrive tout de même à grimper sur un banc et essuie ses mains boueuses sur le manteau de luxe. Elle lèche ensuite cette main et la passe sur ses genoux saignants.

* Aïe ! Mais ça pique ! *
* C'est pas juste, j'veux pas y retourner... *


Le froid commence à la manger bout par bout. C'est ses pieds que déjà elle ne sent plus. Et ses mains la brûlent. Et ses oreilles sont froides pire que ses joues.

* Brrrrrrrrrr *

Qu'est-ce qui lui veut l'étrange M. Lingot qui la harcelait tout à l'heure ? Elle n'en sait rien mais rien de bon ne pouvait venir d'un homme couleur or !

* Tant pis pour la petite tâche rouge. *
* Tant pis pour
Mr Violet. *
* Tant pis pour moi. *


Ses pleurs ne s'arrêtent plus et redoublent à chaque pensée.
Elle se sent seule, misérable, perdue.

Et sans doute est-elle tout ça...
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Henry Cl
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MessageSujet: Re: Une gamine court dans une grande avenue éclairée... {ouvert}   Une gamine court dans une grande avenue éclairée... {ouvert} Icon_minitimeVen 9 Mar - 3:39

[ Bar à Qui --->...]

¤~ Bon sang c'est pas évident ~¤

Les ailes blanches claquent avec une sorte de fureur contenue l'air ambiant. L'air frais. Elle est rapide, cette petite étoile qui virevolte à la sortie d'un bar. Rapide mais un peu perdue, il faut l'avouer. Il connaît mal le cartier. Ce n'est pas fait pour l'aider. En même temps, petite comme elle est, elle n'a pas pu aller bien loin, non?...


Le vol se prolongea. Quelques minutes, jusqu'à ce que finalement, cette chaleur, en son sein, ne se dissipe. Avec la distance, il le sentait, mais toujours était-il qu'il ne la percevait plus comme il l'avait fait dans le bar. Jusqu'où avait-elle pu aller, sur ses petites jambes, fines comme des alumettes, sa petite protégée? Un peu décontenancé, Henry finit par se laisser tomber sur un toit, et s'y assis en tailleur. Son regard, rendu vague par un vertige qu'il n'aurait pas soupçonné, se promenait sur les alentours à la recherche de cette minuscule tête violette. Sitôt trouvée, voila qu'il avait fait fuir la mortelle qu'on lui avait confié. Et même s'il la retrouvait, ne lui ferait-il pas encore plus peur? Elle devait avoir l'impression d'être un peu traquée... Aux yeux d'un enfant, cette situation devait être flippante à souhait. Il le comprenait volontier, bien qu'à court d'idées pour y remédier. Il excluait le fait de lui proposer de l'aide. Ah ça, il avait compris c'était pas le mot qu'il fallait. Mais mis à part ça, en fin de compte, que restait-il? "Protéger"? Sans doute en aurait-elle peur, là aussi?


¤~ Directeur d'une grande agence de communication et je suis incapable de parler à une gosse... ~¤

Il présenta la situation comme l'une de ses pubs : Une accroche, un sloogan?

"Abrutis" ricana-t-il, aigre "Avec Henry, à l'abris toute sa vie !"

Il haussa un sourcil...

¤~ Mon prénom rime avec "abrutis"... Mes parents étaient décidément des personnes d'exception ~¤

Plus sombre, les bras croisés sur ses genoux (il l'ignorait mais se trouvait précisément dans la même position que sa protégée) il se concentra un peu mieux. Pas d'image non plus, elle était aveugle... Aveugle aveugle. Et tourmentée. Au sortir d'un hopital. Ces clowns, dans les hopitaux, étaient-ils efficaces, sur les enfants tels qu'elle semblait l'être...? Il se demanda alors ce qu'il pensait qu'elle était. Et là, il eut honte de lui. Une petite malade. Pouvait-il résumer une enfant à ça? C'était pour ça qu'il n'en avait jamais eu. Parce que ce monde de l'enfance n'avait eu de gai que... Que la musique. Et encore, ce monde, on l'y avait arraché. Et qu'en restait-il aujourd'hui? S'il avait pu lui acheter quelque chose, à sa petite damoiselle. Un petit walkman, histoire de lui faire écouter cet air entraînant. Ce concentré de joie, et à la fois de la mélancolie de toute une population que l'on a brisée... Peut-être que ça serait plus parlant pour elle que tout ce qu'il pouvait lui dire?
Mais il n'était pas temps de divaguer, avant ça, il lui fallait la trouver.

Cibler les personnes concernées, puis monter son projet jusqu'à sa diffusion. C'était ça, en somme.


¤~ Allons, petite, montre-toi... ~¤

Il ferma les yeux, et se leva sur son toit. Le nez en l'air, les ailes frémissant toujours (il ne s'y faisait décidément pas) il attendit. Il attendit très longtemps.
Puis finalement, il sentit poindre en lui un semblant de la chaleur qu'il cherchait. Ca le fit sourire. Il se détendit davantage et laissa la chaleur grandir en lui. Finalement, il fit un pas, deux...

Se laissant tomber, il déploya ses ailes et, silencieux, se mit en route. Il avait une direction, il sentait cette direction, mais ne voulait pas qu'elle le voit venir. Il prit donc, tant bien que mal, de l'altitude. C'était éreintant, de voler ainsi mais il sentait qu'il n'avait pas le choix, et poursuivit donc son chemin. Enfin, la chaleur se stabilisa en lui. Il se posa alors, soulagé de retrouver le sol, et regarda autour de lui. Il la vit, là, recroquevillée à même le trottoir. Elle ne pouvait pas rester ainsi... Si quelqu'un venait à l'aborder...
Il s'approcha, prudent... Mais sans chercher à vraiment se cacher. Il ne montrait pas de précipitation, surtout pas, ni trop d'attention. Elle devait le sentir, mais pas sentir qu'il lui voulait quelque chose. Exercice périlleux, certes. Finalement, repliant ses ailes et les sentant effleurer le sol avec un rictus de dégoût, il se laissa tomber assis à ses côtés, les bras croisés sur ses genoux. Il regardait droit devant lui.

Chaque mot était important... Chaque expression avait trop de signification pour être employée à la légère... Il réfléchit, réfléchit... Puis finalement...


"Eh merde... Je suis pas doué pour ça. Je sais pas ce qui t'a fait peur, mais t'es tombé sur le type le moins doué pour parler aux gosses qu'il soit, aussi"

Il leva le nez au ciel

"Et si t'as envie de fuir, de râler, de crier ou de pleurer... Ben adresse-toi au type là haut. C'est lui qui nous a lié, après tout..."

Puis son regard se détacha de cette voûte azurine pour se poser sur elle. Il était adouci. Bien plus naturel, comme ça... Il avait lu quelque part (pas une revue sur ça, hein =.=) que les gosses étaient sensibles à ce que cachaient les adultes. Boah là, au moins, c'était néant.

"Ecoute, petite damoiselle. Je sais pas ce qui t'es arrivé, je sais même pas ce que je peux faire pour toi... Mais tout ce que je sais, c'est qu'on a pensé que je pouvais le faire quand même. Tu as pas un indice?"

Il poussa un soupir et appuya son menton à ses bras croisés...

¤~ Je suis lamentable... mais bon sang, on m'aide pas, aussi... ~¤


Dernière édition par le Sam 10 Mar - 13:40, édité 1 fois
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Uneksia
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MessageSujet: La petite fugueuse   Une gamine court dans une grande avenue éclairée... {ouvert} Icon_minitimeSam 10 Mar - 12:28

Elle avait eu faim, elle avait eu froid, mais avant tout : elle avait eu peur.

Les passants étaient passés sans la regarder ou, encore pire, en la dévisageant. Dans leurs tête traînaient des plaintes tel "Les trottoirs ne sont pas fait pour mendier" ou de la pitiè maladive "Pauvre petite de la rue" quand ce n'était pas la fierté orgueilleuse et vaniteuse de quelques enfants qui lui souriaient de toute leur supériorité.

* Ouai c'est ça, souris toi ! On verra quand ta mère crevera, quand ton père t'abandonnera, et quand t'aurais plein de problème au cul ! J'viendrais te sourire dans la face !!! *

Elle leur souriait aussi d'ailleurs. Sa faim, le froid mordant, la peur poignante, elle les avait petit à petit oubliés et s'amusait maintenant à sourire à tous ces pequenaux. Pas un sourire irronique, pas un sourire méchant, pas un sourire cinique, non vraiment : un vrai sourire comme elle savait imiter pour désappointer tous ces misérables passants.
Elle savait qu'elle avait dans son coeur quelque chose plus précieux que n'importe quel amour. Sa liberté.
Même si elle n'était pas sous les cocotiers, même si elle était sous la pluie en corde de la ville, elle était bien là et remplissait tout son petit coeur d'enfant de onze ans !

Elle se demandait si elle avait fait le bon choix en fuyant ainsi. Elle était sans doute trop lâche. Il fallait faire avec. Mais à cause de ça, elle avait perdue les seules personnes grâce auxquelles elle aurait peut-être pu éviter de retourner dans l'institut. Elle le savait trop bien.

Si la peur faisait son grand retour, elle n'en eu guère le temps.

Elle avait sentit une chaleur soudaine apparaître dans son âme. Pas son coeur, directement l'âme. Elle se réchauffait sans comprendre pourquoi.
Ou peut-être savait-elle très bien pourquoi mais ne voulait pas le reconnaître.
Cet homme qui semblait ammener en elle un réconfort et un paix intèrieur, elle le connaissait pas, c'était un adulte, et il était comme ces médecins inhumains qui arpentent les couloirs de l'hôpital...

"Eh merde... Je suis pas doué pour ça. Je sais pas ce qui t'a fait peur, mais t'es tombé sur le type le moins doué pour parler aux gosses qu'il soit, aussi"

* Crétin ! J'suis pas une gosse ! J'suis surement bien plus mure que toi... *

Uni' avait fait une mine renfrognée. Elle n'avait pas sursautée, elle n'avait même pas frémit, mais elle avait affiché ce visage qui renvoyait clairement le "Crétin !"

"Et si t'as envie de fuir, de râler, de crier ou de pleurer... Ben adresse-toi au type là haut. C'est lui qui nous a lié, après tout..."

* Mais de qui il parle ? *
Uni' se demandait ce que voulait dire tout ce charabia. Elle était liée à lui ?
* Beurk ! *
Mais pour sur, ces paroles l'empêchaient de fuir, de râler, ou de pleurer : sinon elle lui aurait donné raison et ça, elle ne le voulait vraiment pas !
* De crier ? Pfff... Mais pauvre idiot, si je pouvais crier, je pourrais parler, et si je pouvais parler, je pourrais poser toutes ces questions qui trottent dans ma tête... *

"Ecoute, petite damoiselle. Je sais pas ce qui t'es arrivé, je sais même pas ce que je peux faire pour toi... Mais tout ce que je sais, c'est qu'on a pensé que je pouvais le faire quand même. Tu as pas un indice?"

* Sur que j'ai besoin d'aide mais comment il le sait lui ?
Il débarque dans un bar et direct, il est venu directement vers moi je l'ai vu, il me dit que j'ai besoin d'aide... *


Elle osa tourner la tête et faire face de ses yeux vides à son interlocuteur.
Enfin interlocuteur... il était seul à parler.
Il était toujours aussi or mais la petite tâche rouge semblait plus brillante que jamais. Uni' en ferma même les yeux.

* Ce pourrait être un satyre, un pervers, un obcédé...
Il veut peut-être m'enlever pour me revendre dans un pays où je serais commerce ! *


Elle y avait pensé c'est sur, mais ne croyait pas trop à cette hypothèse. Elle sentait que ce n'était pas de ça qu'elle devait avoir peur. En fait, elle sentait bien maintenant qu'elle n'avait pas à en avoir peur. Son corps était réchauffait et son âme réellement apaisée par cette présence. Elle ne pouvait être nuisible.

Mais même s'ils étaient 'liés' rien ne l'obligeait à aimer cet individu. Puis d'abord c'était quoi ce "Nous sommes liés" ?


Elle se décida finalement à accepter une trêve et chercha comment s'exprimer. Elle avait appris la langage des signes et tenta de l'utiliser.
Rapidement elle coupa l'air de milles gestes sans aucun doute incompréhensibles pour l'homme et attendit sa réaction.
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Henry Cl
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MessageSujet: Re: Une gamine court dans une grande avenue éclairée... {ouvert}   Une gamine court dans une grande avenue éclairée... {ouvert} Icon_minitimeDim 11 Mar - 15:24

[j’avais oublié la pluie, gomen ><]

Voyant sa petite damoiselle le regarder de cet air quasi insultant, Henry se contenta d’un sourire assez amusé. Il ne voyait pas trop, au juste, ce qu’il avait pu lui dire qui justifiât un tel regard, mais s’en amusa néanmoins, et haussa les épaules avec un sourire d’excuse. Ca lui faisait plaisir, quelque part, de la voir avec une expression de cette force. Quitte à ce qu’elle lui soit adressée. Il la préférait à des larmes, ou un regard perdu. De très loin. Il se doutait que de la part d’une enfant, il allait devoir s’attendre à ce genre d’air là assez souvent. Bien que celle-ci ne semble pas être une enfant ordinaire, elle restait une gamine, en dépit de tout, et donc allait lui en servir des tas, d’expressions de ce type.
Pourtant, quelque chose le chiffonnait un peu. Pas tellement le fait qu’elle ne réponde à aucune de ses balivernes, mais plutôt le fait qu’elle le regardait ainsi. Il avait vraiment l’impression qu’elle le voyait, or, elle devait être aveugle, pour avoir découvert le visage d’Edward comme elle l’avait fait, dans le Bar à Qui. Aveugle… Elle ne parlait pas, et fuyait lorsqu’on lui proposait de l’aide. Cette petite fille détrempée, aux cheveux violets ruisselants d’eau de pluie et visiblement échappée d’un hôpital, que lui était-il arrivé ? Henry aurait sans doute dû la ramener dans un hôpital, mais déjà, lequel ? Et puis, l’avait-on vraiment envoyé pour jouer les gardes-malades ? A mieux la regarder, maigrichonne, ses genoux écorchés… Si on lui enlevait ses vêtements de malade pour lui en mettre des normaux, elle ressemblait à toutes les petites filles. Enfin, elle ne semblait pas vraiment malade. Pas physiquement, en tout cas. Il doutait d’avoir à la ramener là bas. Et il n’en avait pas envie. Il était un peu lâche, quelque part, ou plutôt amoral. La seule ligne de conduite, que l’on pouvait, de loin, considérer comme de la morale, c’était celle des gens qui avaient les moyens d’agir comme bon leur semblait et qui ne s’appliquaient de contraintes que celles qui, au fond, leur procureraient un plaisir proche.
Et comme ces gens, en général, n’avaient pas une totale connaissance de ce qui se passait autour d’eux, ils en venaient souvent à l’appliquer aux autres aussi. Il n’était pas un père, ça non, et pour lui, tout ce qui importait, c’était que la petite fille se sente mieux, puisqu’on la lui avait confiée. Quitte à la laisser de goinfrer de glaces, quitte à la laisser fuir l’hôpital qu’elle devait craindre…
Et puis, il ne savait pas, au juste, ce qu’on lui faisait, là bas. Il ne savait pas non plus où étaient ses parents, mais ceux-là, il n’avait pas grande considération pour eux. Tous les parents étaient à ses yeux ses parents à lui. Donc mauvais.

Elle appuya sa joue dans le creux de sa main, et la scruta un peu. Elle devait se geler, trempée ainsi. Mais il avait peur que, s’il lui mettait son manteau sur les épaules, elle ne prenne peur. Il replia ses ailes, les sentant traîner dans l’eau grisâtre du trottoir avec un rictus dégoûté, puis en secoua une qu’il tendit ensuite au-dessus d’Uni’. Elle était abritée, comme ça, au moins.

Tout à coup, elle le regarda, comme si elle cherchait à communiquer quelque chose. Il se fit plus attentif, quand tout à coup elle se mit à signer. Il se pencha en avant, avec le regard de quelqu’un qui parvenait à saisir des bribes de phrases, puis acquiesça lentement. Il entrouvrit la bouche, puis dis, comme s’il déchiffrait ses « mots »


« … Tu signes… Tu parles le langage des signes »

Se passant les deux mains sur le visage, et les descendant jusqu’à son menton d’un air atterré, il jeta un regard au ciel. Aveugle et muette… Au moins, elle le comprenait et entendait, c’était déjà ça…

« Bon sang, tu peux pas parler… me reste plus qu’à apprendre ça ! »

Il était sérieux. Il connaissait quelques boutiques où ils vendaient des manuels de médecine. Il devait bien y avoir des trucs sur le langage des signes…

« Dès qu’on passe devant une librairie, je pique un bouquin pour te comprendre, qu’en dis-tu ? »

En attendant un semblant de réponse, il porta son regard sur les gens, qui passaient là. Ils la regardaient, pour la plupart. Petites bourges enfarinées, sous leur parapluie, vieillotes compatissantes… Il n’aimait pas ce monde-là, ce monde de la simple compassion. Lorsqu’il passait devant quelqu’un qui faisait naître en lui un sentiment de peine, il faisait quelque chose. Il s’arrêtait, il essayait de faire ce qu’il fallait pour que ce sentiment disparaisse. Egoïstement, il trouvait très désagréable de se sentir comme ça. Donc c’était tant dans son propre intérêt qu’il sortait certaines de ces personnes de là. Enfin, ça c’était pour les clodos, les vieux dans un sale état… La cause qui lui tenait bien plus à cœur était celle des blacks. Là il avait pas besoin de pitié, il y avait un petit moment, pour les aider. Il y avait un petit moment, parce que même sur ce sujet là, il avait peu à peu perdu de ses convictions. Et finalement, cette cause en vint à se limiter à des ordres sur un chèque.

Mais plus que ces gens qui passaient devant elle, il fut interpellé par un gosse, bien au chaud dans une doudoune, sous le parapluie de papa, qui lui balança à la figure un sourire goguenard. Henry regarda Uni’, la vit jeter à son tour un regard noir, et quelque part se soulagea de ne pas la voir se laisser abattre par ce genre d’attitude. Cependant, il aimait pas ça.

Il replia doucement son aile, au-dessus d’elle, par à-coup, étant donné qu’elle était toute criblée de crampes par la pose qu’elle avait dû prendre pour abriter la petite damoiselle. Il se leva, et ôta son manteau, il proposa à Uni’ sans la contraindre à le mettre, vu qu’il avait récupéré son aile. Il se pencha vers elle, les mains liées dans le dos, et lui sourit d’un air amusé.


« Je parle pas ce langage là, pas encore du moins, mais il y en a un qui est universel… La vengeance se déguste humide, qu’en penses-tu ? »

Il pivota alors sur lui-même et suivit à petit pas discret le mioche qui s’était foutu de sa petite protégée. C’était immature, oui un peu, mais il n’avait pas le comportement d’un homme responsable, vis-à-vis des enfants, c’était comme ça. Il se plaça devant le morveux, et là secoua ses ailes avec force, l’éclaboussant. L’enfant, ne voyant pas d’où venait cette eau, tira sur la manche de son père. Le gardien passa alors dans son dos et lui ôta sa capuche, pour le laisser prendre un peu sa douche, lui aussi.

Il revint ensuite, l’air de rien, s’asseoir aux côtés d’Uni’. Ses ailes s’étirant un peu, il en déplia à nouveau une au-dessus de la petite damoiselle.


« Ah ça fait du bien, la tête de ce morveux me revenait pas »

Il lui sourit, un peu amusé.
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Tatsuha Seitsu
Gardien
Tatsuha Seitsu


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MessageSujet: Re: Une gamine court dans une grande avenue éclairée... {ouvert}   Une gamine court dans une grande avenue éclairée... {ouvert} Icon_minitimeDim 11 Mar - 17:37

C'était le soir, et le temps s'était refroidit affreusement, de sorte que tout le monde se dépêchait, courait voir pour échapper à la pluie glacée qui les foudroyait à chaque instant... Il y avait de cela à peine un jour ou deux qu'il était "mort", à vrai dire, ça ne se sentait pas tellement... De passer inaperçu voir même invisible, il connaissait trop bien, et appréciait de surcroit. Seulement, tout lui paraissait encore plus fade que lorsqu'il était en vie... Peut-être que de savoir que maintenant il ne pourrait plus jamais réaliser ce quoi il avait toujours évité, pensant pouvoir se rattraper peut-être un beau jour, lui donnait l'impression d'avoir manqué une bonne partie de sa vie, ou de la vie des autres. Il n'avait eût aucun ami, que des connaissances, pas de famille non plus, qu'une mère qu'il ne voyait que eux ou trois fois par semaine... Maintenant, il avait son "protégé", un garçon de huit ans, et sa mission, le préserver de la mort, ce qui n'est pas une tâche bien difficile; un gosse, veut ou veut pas après onze heures c'est au lit et ça ne se réveille pas avant huit heures le matin; un petit surcit pour lui et pour les parents de l'enfant.

Ce soir là n'était pas trop différent des autres, mis à part peut-être que Corentin était rentré mouillé de la tête aux pieds et qu'il avait dû aller au lit plus tôt après un bain bouillant; pour éviter de prendre froid comme l'expliquait sa mère. C'était la raison pourquoi il pouvait profiter si tôt de sa "liberté", mais encore là, il ne savait plus trop quoi en faire... À quoi sert un gardien si ce n'est que pour protéger celui que l'on lui a assigné...? Et pourquoi ne devrait-il pas protéger les autres...? À cette pensée, le souvenir d'après sa mort lui revînt, évidemment qu'il s'était démené pour amener quelqu'un à dévier son chemin vers la ruelle, cette jeune fille était toujours en vie après tout, et même si elle ne portait pas le nom de Corentin, il s'était dit qu'il ferait bien un piètre gardien que de la laisser à son sort...

Il passa une main furtive dans ses cheveux trempés, un détail qui ne l'importait que peu, il était mort après tout, il ne risquait rien de trop grave. Puis il leva les yeux, juste plus loin sur un banc était une jeune fille avec un type... Ailé...?? Le temps de se calmer en réalisant que lui aussi en était pourvu, il avait remarqué autre chose; la fillette, c'était celle qu'on voyait aux infos à la télé ces derniers jours; comment est-ce que tout le monde pouvait passer à côté sans la même y jeter un coup d'oeil, elle avait les cheveux violets quand même... En plus, elle venait de faire une série de signes dans les airs à l'intention de son "gardien", qui visiblement n'y comprenait rien... Il fallait s'y attendre non...? Les gens qui se servent de ce langage ne courent pas les rues, ou enfin, pas celle-ci. Il esquissa un sourire en coin avec un petit rire étouffé tout en s'approchant.

~> Elle te demande qu'est-ce que tu veux dire par "liés"...

Il s'arrêta devant eux, les deux mains dans les poches et l'air presque indifférent.
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Uneksia
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MessageSujet: Youpi ! Une nouvelle rencontre !   Une gamine court dans une grande avenue éclairée... {ouvert} Icon_minitimeDim 11 Mar - 19:00

Les joues d'Uni' s'empourprèrent : il semblait que M. Lingot comprenait ce qu'elle disait. Hors après la première question qu'elle avait posé, à avoir qu'elle était cette histoire de lien stupide, elle avait ajoutée plein de gentillesses envers ce genre de personnes qu'elle conspuait du type "De toute façon tu sers à rien" alors bien entendu, elle commençait à se sentir mal...

Elle s'en voulait ! Elle culpabilisait. Elle ne les avait pas vraiment pensées...
Après tout elle ne connaissait pas vraiment cette homme qui malgré cette couleur or dégagait une aura bienfétrice, un peu comme celle de Mme Soleil d'ailleurs, et il lui avait proposé de l'aide. Il semblait sincèrement vouloir l'aider et elle, elle n'avait pas trouvé mieux que de se moquer de lui en utilisant un langage qu'il ne comprendrait sans aucun doute pas du tout.

« … Tu signes… Tu parles le langage des signes »

Mais voilà qu'il le comprenait ?
L'horreur ! Elle n'avait pas voulu dire de telles horreurs !
Elle les avait dites pour se défouler, s'amuser, se moquer aussi un peu et elle avait vraiment honte...

« Bon sang, tu peux pas parler… me reste plus qu’à apprendre ça ! »
« Dès qu’on passe devant une librairie, je pique un bouquin pour te comprendre, qu’en dis-tu ? »

* Shocked Mais en fait il ne m'a pas comprise !!! *

Un soulagement sans limite s'imisca le long de la nuque d'Uni' pour se glisser dans tout son corps et finir par se répandre dans son âme. Il n'avait pas comprit et elle en était bien contente car, même si elle pensait un peu ce qu'elle avait dit envers ce genre de personnes, elle ne voulait pas juger aussi vite M. Lingot !
On ne l'y reprendrait plus !

Sans le vouloir, ce faux incident la poussa à être gentille avec lui surtout que... elle ne pouvait pas le cacher... Jamais personne n'avait fait d'effort pour elle et cet homme là.... cet homme voulait apprendre le langage des signes pour la comprendre ?

Il ne rigolait pas. Il était sèrieux. Elle le sentait que trop bien et en était réellement émue. Si cette fois ses joues s'empourprèrent, ce n'était pas de gène mais bien d'émotion. Elle était touchée par ce geste, par cette promesse d'un homme qu'elle ne connaissait pas mais qui semblait la connaître.

* De toute façon, j'ai comme l'impression que je ne pourrais pas m'en débarrasser alors autant m'en accomoder ! *
Se dit-elle en fausse excuse car elle savait bien, même bien caché au fond d'elle, qu'elle était curieuse de le connaître et de savoir quel était leur mystèrieux lien.

« Je parle pas ce langage là, pas encore du moins, mais il y en a un qui est universel… La vengeance se déguste humide, qu’en penses-tu ? »

Elle ne comprit pas tout de suite de quoi il parlait, à peine avait-elle ressentit le dédain du gamin qui était passé devant elle et lui avait-elle répondu d'un regard de braise qu'elle l'avait oublié. Mais elle entendait clairement M. Lingot se levait et s'éloignait juste un petit peu. Des râles d'un homme suivirent celui d'un enfant et toutes les pièces du puzzle furent collées par l'exclamation joyeuse du Gardien :

« Ah ça fait du bien, la tête de ce morveux me revenait pas »

Un éclat de rire, pur et crystallin, résonna dans la rue entière. Uneksia venait de s'imaginer la scène et était bien heureuse de cette revenche qu'elle n'aurait sans doute pas si bien faite elle-même. C'était puèril ! Mais c'était avant tout amusant à souhait !

* Finalement, je pourrais peut-être l'apprécier... *

Entre deux rires illares, cette petite pensée s'était glissée.
Entre deux autre rires, une voix vînt se glisser :

" Elle te demande qu'est-ce que tu veux dire par 'liés'... "

Uneksia arrêta de rire, surprise autant par l'intervention que par la sujet. Une jolie tâche couleur pomme, sucrée à souhait, se tenait nonchalemment devant eux.

  • D'où sortait-il ?
  • Depuis quand était-il là ?
  • Il comprenait le langage des signes ?
Pleins de petites interrogations balayaient l'esprit d'Uni' pour finalement n'en laissait qu'un qui se concrétisa en phrase par un ballet de mains :

" Qui êtes-vous ? "


De la rue, les passants pouvaient voir une petite fille étrange, dont le visage leur rappelait quelque chose sans pour autant leur dire quoi, qui faisait des signes en tout sens dans le vide et en destination du vide. Mais Uni' ignorait totalement la notion de Gardien et encore plus le fait que les personnes qu'elle avait devant elle, comme avant Mme Soleil, ne pouvait être vue que par elle et par les autres Mortels.
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Tatsuha Seitsu
Gardien
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MessageSujet: Re: Une gamine court dans une grande avenue éclairée... {ouvert}   Une gamine court dans une grande avenue éclairée... {ouvert} Icon_minitimeDim 11 Mar - 21:39

Eh bien finalement, elle signait très bien, c'en était même quelque peu hallucinant pensa-t-il un moment... Lui n'avait apprit ce langage que par pur égoïsme; un moyen de se faire comprendre sans avoir à répondre ou à prêter attention aux autres, s'acheter la paix quoi. Mais bref, il l'arrêta tout de suite:

~> N'en fais pas tant... "Petit soupir." Si tu gesticules comme ça tu vas finir par attirer les regards; tu es la seule ici à pouvoir nous voir... Ton gardien aurait dû te l'apprendre, mais à ce que je vois, ça ne doit pas faire très longtemps que vous êtes liés, autrement tu ne te poserais pas autant de questions...

Il lança un petit coup d'oeil à son "collègue", il avait l'air... Comment dire...? Plus vieux...?

<@ Tiens... Le type qui est passé aux infos pas plus tard que ce matin, et elle qui s'est enfuie juste hier, il sait forcer les choses, Dieu... Sauf qu'il risque de piétiner longtemps à essayerde traduire avec un bouquin chaque série de signes, les conversations seront courtes... @>

Il fallait dire qu'il ne s'attendait pas à ne rencontrer des gardiens tous aussi "jeunes" que lui, mais tout de même...
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Edward Kinsale
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MessageSujet: Re: Une gamine court dans une grande avenue éclairée... {ouvert}   Une gamine court dans une grande avenue éclairée... {ouvert} Icon_minitimeLun 12 Mar - 19:00

[Désolée, désolée, désolée ... J'espère que mon message n'est pas trop en désaccord avec le topic, j'ai essayé de faire au mieux, mais n"hésitez pas si vous avez des reproches ^^]

Edward était sorti du Bar à Qui, à la poursuite de la fillette. Et il courait, courait à perdre haleine et tout ça pour quoi ? Pour qui ? Pour une gamine dont il ne connaissait rien. Justement. Il voulait en apprendre davantage sur elle. Pour une gamine qu’il ne retrouverait sûrement pas. Autrement dit : pour rien. Mais qu’avait-il fait en prenant la fuite si précipitamment ? Qu’avait-il même cherché à faire ? Qu’espérait-il ?! Il n’en savait rien et évitait de trop se poser de questions inutiles qui le feraient aboutir à une seule et unique conclusion : "Tu as été bien bête mon pauvre Edward, t’aurais mieux fait de rester coller sur ton siège à t’enfiler des gins. Mais non il a fallu que tu poursuives cette gamine." Voilà, où il en était. Autrement dit, bien avancé. Agir par instinct ne lui réussissait vraiment pas du tout. La prochaine fois il feindrait l’indifférence et tout irait pour le mieux.
Et puis question pratique : Quelles étaient ses chances de la retrouver ? Minimes. La nuit était déjà bien avancée, l’obscurité se faisait plus profonde de seconde en seconde, et il continuait de courir son manteau battant le vent, son chapeau menaçant de tomber à chaque instant. Une ombre noire. Où allait-il ? Il n’en avait lui-même pas la moindre idée. Il courait, voilà tout. Il savait seulement pour quelle raison. Et cela lui suffisait apparemment. C’était une course utopique, irréelle. La ville était immense, et elle, toute petite. Il s’arrêta un instant, essoufflé, courbé, appuyé sur sa canne, comme l’aurait fait un vieillard de 70 ans. Il aurait été bien plus raisonnable de s’en retourner au bar, d’emballer une fille dans la rue et de reprendre sa petite existence qu’il trouvait à présent bien monotone. Mais non. La respiration saccadée, son chapeau haut de forme baissé sur ses yeux couleur de nuit, il se redressa et leva les yeux au ciel. Haletant, il voulut crier le prénom de Talya. Elle avait des ailes, elle, elle aurait pu lui indiquer la position de la fillette. Mais aucun son ne sortit de sa bouche. Aucun mot. Il aurait pourtant voulu crier, crier son échec et sa bêtise. Mais ce cri de rage mourut dans sa gorge. Pour deux raisons, du moins, il le supposait : la première était qu’il aurait perdu de cette manière sa légendaire discrétion. La seconde était on ne peut plus simple : Pourquoi Talya aurait-elle été impliquée dans cette histoire rocambolesque ? Pour rien. Lui seul s’était fourré dans cette affaire, c’était donc à lui seul de s’en dépêtrer.

S’armant de volonté, chose pourtant inhabituelle, il se remit en route. Il lui sembla qu’un gardien traversait les ruelles nocturnes. Une hallucination ? Peut-être. Après tout il avait bu, il était épuisé, alors sa raison pouvait lui jouer des tours. Mais il en doutait fortement. Et puis, à ce stade, il n’avait plus rien à perdre. Il tenta alors de le suivre, difficilement. Ses jambes peinaient à supporter son poids. Telles ne furent pas sa surprise, et sa joie accessoirement, lorsqu’il s’aperçut que l’être ailé qu’il avait aperçu n’était autre que le dénommé Henry, gardien de la fillette. Il était arrivé avant lui. La faute à ses ailes, la faute aussi, sans doute, au manque d’endurance d’Edward, il ne courait pas la marathon tous les dimanches. Le jeune anglais se surprit même à éprouver une certaine jalousie à l’égard du gardien, pour une raison qu’il n’aurait pu expliquer, ne la comprenant pas lui-même. La jalousie : Si il y avait bien quelque chose qu’il était impossible de lui reprocher, c’était d’être jaloux. Son indifférence apparente inhibait toute éventuelle jalousie, ou sentiment approchant.
Il s’avança alors vers elle, d’une démarche qui se voulait le moins ridicule possible. Il était à bout de souffle et affichait un sourire, qui, une fois n’était pas coutume, revêtait davantage les apparences du sentiment de bonheur que de malice. Pointant sa canne devant elle pour l’arrêter, il la regarda de toute sa hauteur, arborant son sourire bienveillant :


" Vous comptiez partir sans moi, jeune demoiselle ? Vous m’en voyez fort attristé. "

Evidememment, il n'avait rien de l'homme attristé : sa joie de l'avoir enfin retrouvée l'emportait sur le fait qu'elle était auparavant partie. Essoufflé, son discours n’avait plus rien de celui du prince charmant. Mais il l’avait retrouvée, et ses doutes s’étaient momentanément envolés. Finalement il n’avait pas fait tout cela pour rien. Et cela regonflait son ego, son petit ego de jeune homme. En le voyant partir, peut-être Talya l’avait-elle suivi, il n’en savait rien, et d’ailleurs cela lui importait peu. Sur l’instant, la seule chose qui comptait était la réussite de sa folle entreprise : retrouver l’objet de toute sa curiosité, et donc, fatalement, de tout son intérêt.
Il remarqua aussi la présence d'un autre jeune homme lui aussi pourvu d'une paire d'ailes, mais n'y prêta plus guère attention trop heureux. En temps normal, il aurait été captivé. Pour un peu, et si il était plus démonstratif, il aurait pris la filette dans ses bras. Mais l'excentricité n'était pas dans ses habitudes. Dommage, il aurait aimé lui démontrer sa joie à cet instant.
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Henry Cl
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MessageSujet: Re: Une gamine court dans une grande avenue éclairée... {ouvert}   Une gamine court dans une grande avenue éclairée... {ouvert} Icon_minitimeMer 14 Mar - 0:39

Voyant qu’elle lui souriait, Henry sembla un peu rassuré. Inconsciemment, son aile se replia un peu et forma alors une sorte d’alcôve autour d’Uni’, une alcôve protectrice. Il était content, parce qu’il avait le pressentiment que, si ce n’était toujours pas tout à fait ça, il y arriverait. Et le mieux, c’était qu’il avait l’impression que son attitude inexpérimentée était une explication à cette petite réussite. Devant cette petite fille, un homme ayant les valeurs et la raison d’un père aurait amené cette gamine à l’hôpital. Lui non. Et puis, lui il s’en était pris à ce gosse, et il nourrissait l’espoir d’apprendre tout un langage juste pour sa petite protégée. Il était comme ce chef d’entreprise qui voulait gâter tout ce dont il s’occupait. Il voulait faire tout ce qu’il pouvait. Peut-être qu’à force, il finirait par comprendre ce en quoi il était sensé aider la petite damoiselle. Il l’observait en silence, une seconde, quand il entendit une voix, tout près d’eux. Il se tourna brusquement, sans surprise tout d’abord puis, réalisant que cet homme, qui s’adressait à lui, n’était pas sensé le voir, il plissa les yeux et, se penchant en arrière, ses plumes trempées effleurant l’épaule d’Uni’, il vit des ailes sortir du dos de l’homme en question. Il était, d’apparence, bien plus jeune que lui.
Le gardien le regarda, un peu surpris, quelques secondes. Toujours inconsciemment, il resserra l’alcôve autour d’elle, protecteur. C’était simplement son instinct. Et la petite place de chaleur qui symbolisait Uni’ en lui semblait un peu plus forte. Finalement, il percuta. Alors c’était ça, la question de la petite damoiselle ?

Il se tourna vers elle, et se rendit alors compte de la forme qu’avait pris son aile. Il la releva un peu et lui sourit.


« Eh bien… lié… Certaines personnes sont liées, comme cet homme avec qui tu étais, quand je suis arrivé, et la jeune femme qui se trouvait à ses côtés. Ils sont liés, parce que quelqu’un, Dieu, ou ceux qui l’aident à faire ce choix, ont pensé qu’elle avait en elle ce qu’il fallait pour aider ce jeune homme. Je ne sais pas ce que j’ai pour toi, et à vrai dire, je me sens bien incapable, mais je ne sais pas non plus vraiment ce que je dois faire, ni rien d’autre, en fait »

Il lui sourit, gêné.

« Donc voila, liés, ça veut simplement dire que j’ai quelque chose à t’offrir, à toi et toi seule, et que tu as besoin d’une chose que je suis sensé t’apporter. C’est pour ça que je dois arriver à te comprendre… Pour en savoir plus. Pour savoir quoi faire »

Il s’arrêta. Ca le gênait un peu de dire tout ça à la petite damoiselle en présence de ce jeune homme inconnu… Lui qui était un gardien, il semblait bien plus au courant que lui, et ça le rabaissait un peu… Mais ce n’était pas grave, plus grave, se faire rabaisser par un inconnu… Du moment que ça ne suivait pas ensuite, il n’y avait pas vraiment de problème.

Henry détacha son regard des ailes de l’homme, où il s’était attardé, et le reporta sur elle.


« Ah et tu pourrais lui dire ton nom, aussi… Comme ça j’arrêterais de t’appeler « petite damoiselle », ça sera plus commode, qu’en dis-tu ? »

Il lui sourit simplement, puis releva les yeux vers le nouveau venu.

« Et vous me direz, au passage, le vôtre, à la limite… »

Un peu maladroites, les présentations, mais c’était tout ce qu’il avait trouvé pour cette fois. Il sourit au gardien en signe d'excuse, histoire de lui signifier qu'il n'y avait rien de méchant ni d'autoritaire dans sa réflexion. Il était juste un peu... à vif, là. Puis arriva le jeune homme du Bar à Qui. Il fut vraiment surpris de le voir ici. A vrai dire, vu le mal que lui-même, qui sentait en lui la présence de la petite demoiselle, avait eu pour lui mettre la main dessus… Pour un mortel ça devait être d’autant plus difficile. Il haussa un sourcil, mais ne dit rien en l’entendant parler. Son chevalier servant. Eh bien décidément…

¤~ Il est plus doué que moi qui suis son gardien… Comment dois-je le prendre ? ~¤

Tout comme ce jeune homme n’adressait la parole ni à celui qui comprenait le langage des signes, ni à Henry, ce dernier ne fit aucune remarque, mais l’aile qui protégeait Uni’ de la pluie frémit sensiblement. Henry était trempé jusqu’aux os.
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Tatsuha Seitsu
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MessageSujet: Re: Une gamine court dans une grande avenue éclairée... {ouvert}   Une gamine court dans une grande avenue éclairée... {ouvert} Icon_minitimeMer 14 Mar - 18:47

Tatsuha releva un sourcil; Edward Kinsale, on le voyait souvent dans le coin, surtout dans les bars et dans les coins un peu inusités... Il n'était pas rare non plus qu'il soit complètement perdu, le genre à se droguer pour suspendre le cours de la vie un moment, ou à se soûler pour l'oublier... Aussi du style à ne rien dire, pas d'amis, pas de groupe avec qui il entretenait une certaine relation, ni de filles, ou plutôt trop de filles...! Il était pour le moins "inexistant", même pour lui-même, et ce n'était pas parce qu'il n'avait rien; que non, puisque le nom de Kinsale n'était pas inconnu à personne ici, une entreprise familliale peu commune qui ne comptait en membres que de la famille, justement. Pour sa part, c'était assez étrange de le voir s'intéresser à une jeune* fille, surtout qu'il ne connaissait rien d'elle; il avait la réputation de ne s'intéresser qu'à celles qui n'ont pas d'histoire, en revanche, pour l'enfant, il était évident qu'elle n'était pas ordinaire...

Finalement c'était une soirée bien mantelée; beaucoup de nouvelles rencontres ce qui la rendait un peu lourde, mais constructive, intéressante même.

~> (Râclement de gorge.) Je suppose que vu que tu étais mort à l'heure du bulletin de nouvelles à la télé ce matin, puisque tu y étais, tu n'as pas pu voir l'édition spéciale qui annonçait sa "fuite" des centres hospitaliers... Elle s'appelle Uneksia, et pour ton information, elle est aveugle et muette, bien que je doute que son deuxième "handicap" ne soit pas volontaire... Il marqua une pause, détournant le regard un peu vers la gauche, décidémment il n'avait pas autant parlé de toute sa vie que ce soir là... Il soupia longuement. Ne lui donne pas trop de faux espoirs, tu n'es pas là jusqu'à la fin du monde; une fois ta tâche terminée, elle se retrouvera seule à nouveau, à moins qu'elle ne soit morte, et par conséquent, toi aussi... Évite de trop t'attacher, ce n'est pas ta propre fille et... Toi non plus à ce que je sache... Finit-il d'un ton détaché, s'adressant à Edward avec un regard plutôt tranchant; Les affaires de famille d'abord, tu dois connaître non...?
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Edward Kinsale
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MessageSujet: Re: Une gamine court dans une grande avenue éclairée... {ouvert}   Une gamine court dans une grande avenue éclairée... {ouvert} Icon_minitimeDim 18 Mar - 22:01

[Je me permets de répondre à la place d'Uni', parce que le topic avance plus >< Si tu voulais répondre, fais moi signe et je supprime =) ]

Sans avoir rien fait, son plan marchait à la perfection. Si on pouvait parler de plan bien entendu. Parce qu'il n'avait rien manigancé pour le coup. Edward cultivait un principe selon lequel il ne demandait jamais les choses directement aux gens afin d'avoir une réponse précise. C'était banal et en plus, cela les renseignait sur ses éventuelles intentions. Et ça, il n'y tenait pas le moins du monde. Là, il n'avait même pas eu besoin de questionner les gardiens sur leurs activités, leur mission, leurs liens avec leurs protégés, et pour cause : L'inconnu l'avait fait pour lui. Parfait, il avait juste eu à observer et surtout à écouter. Bien sûr, cela aurait été plus satisfaisant si ces révélations s'étaient faites sous sa propre impulsion. Il aurait eu la sensation si jouissive d'avoir un quelconque pouvoir sur les gens. Comme un marionnettiste. Manipulés inconsciemment à la manière des pantins. Edward se plaisait à penser qu'il occupait ce rôle parfois, pour une raison qu'il n'aurait su expliquer lui-même. Mais le résultat était là : Il en avait appris bien davantage sur ces gardiens qui le fascinaient depuis leur première rencontre et dont l'aura de mystère s'accentuait sans cesse. Enfin des conclusions. A un moment ou à un autre, il aurait fléchi sous cette montagne d'interrogations qui le harassaient. Et il aurait fini par se trouver dans une impasse, obligé d'agir d'une manière qu'il répugnait : la question directe. Parce qu'il serait arrivé à un point où trop de questions sans réponses n'étaient plus gérables. L'impression d'impuissance et d'ignorance l'aurait submergé. De plus, impatient comme il l'était, il ne pouvait patienter bien longtemps dans cet état. Il aurait fini par exploser. Mais là, les explications étaient arrivées à temps. Heureusement pour le jeune anglais d'ailleurs.

Edward sentit le regard du gardien sur lui. Comble de la surprise : Le gardien en question, dont il ne connaissait pas l'identité, lui donna le nom de la fillette. Le jeune homme se demanda comment il l'avait apprise et obtint la réponse peu de temps après. Uneksia. Edward jugeait ce genre d'informations totalement inutiles ! On pouvait aisément vivre dans connaître le nom des personnes qui nous entouraient ! Du moins, il le pensait, il en était d'ailleurs la preuve vivante. Il ne connaissait l'identité d'aucun des individus qu'il fréquentait depuis sa fuite. Ni celle des dealers, ni celle des filles qui se succédaient, encore moins celle du barman. De personne. Et personne ne connaissait la sienne. Ou alors le pensaient-ils. Mais elle était fausse, bien évidemment. D'ordinaire, Edward avait l'intime conviction que plus on connaissait de choses d'une personne, moins on s'intéressait à elle. C'était bien le problème des vieux couples, qui après de nombreuses années de mariage, connaissent les apretés de la lassitude. Plus aucune surprise. Même si il n'en était pas encore arrivé à ce point, il estimait que c'était le début de la fin.
Il aurait pu esquisser un rictus de dérangement, parce que cette information le répugnait. Mais non. Parce que même en sachant le prénom de la fillette, elle demeurait captivante. Il restait tellement de choses à connaître à son sujet. Uneksia. Un prénom pouvait être une clé de compréhension. Certains noms étaient tellement prestigieux qu'il suffisait de les entendre pour cerner le personnage. Ou presque. Mais là, cette clé n'ouvrait aucunement les portes de la connaissance de l'enfant. Rien. Et plus encore, le discours du gardien fermait ces portes, accumulant les nouvelles questions. Aveugle et muette, ça, Ed l'avait déjà compris. Fuite des centres hospitaliers ? Voilà qui expliquait ses vêtements étranges ! D'un côté, cette révélation le réjouissait, mais de l'autre il sentait un poids énorme s'abattre sur ses frêles épaules. En fuite ? Un peu comme lui somme toute. Mais la ressemblance s'arrêtait là. Lui, personne ne le rechercherait. Elle, si. Dans quoi s'était-il encore embarqué ? Serait-il jugé complice ? Envoyé en prison ? Si, oui, ce serait assurément la fin de sa vie de débauche et de sa quête du plaisir. Non, il ne pouvait pas se permettre ce genre de risques. Et tout ça pour une gamine. L'envie de fuir à son tour, le tiraillait, mais, une nouvelle fois, ses pieds restèrent ancrés dans le sol. Il ferma un instant les yeux, levant la tête au ciel. Advienne que pourra. Encore un proverbe qu'il n'avait pas du tout l'habitude d'utiliser.

La suite des paroles lui gardien lui donnait aussi raison. Ce n'était pas sa propre fille, ni sa soeur ou sa cousine. Elle n'était rien. Simplement une inconnue qui exerçait sur lui une fascination incroyable. C'était une quête chimérique, qui n'aboutirait sans doute à rien. Edward en avait parfaitement conscience. C'était là le pire. Comme courir après un train en sachant pertinamment qu'on ne le rattrapera jamais, ni lui, ni la personne aimée qui est dedans. Il en était là. Sa question l'attrapa aux tripes et il ne put retenir un hoquet de surprise. Trahi, il s'était trahi. Il avait montré son étonnement. Il tenta de calmer sa respiration qui s'était emballée avant de répondre d'un ton presque dur et des plus sérieux, tout sourire comme évaporé :


" Je connais. Un peu trop bien même. Elle n'est pas ma fille, et tu n'es pas mon père, il me semble. Je n'ai donc aucun ordre à recevoir de ta part. Libre à moi de considérer les personnes dignes de susciter mon intérêt. "

Rien de servait de lui mentir. De toute manière, il semblait déjà savoir beaucoup de choses de lui. Estomaqué. Il était estomaqué. Il ne le connaissait ni d'Eve, ni d'Adam ! Alors comment ?! Il lui avait parlé avec tant de haine et d'animosité qu'Edward lui avait répondu sur le même ton, qui ne lui ressemblait guère d'ailleurs. L'orgueil de son Clan se manifestait à cet instant. Cette personnalité trop droite, trop stricte, qu'il avait tenté par tous les moyens d'éloigner, ressurgissait. Nouvelle vague de souvenir. Comme il lui en voulait. Quel besoin avait-il eu de réveiller en lui ces pensées ? Noyé, mais intraîtable. Il se devait de l'être. De quel droit s'adressait-il à lui de la sorte ? D'ordinaire, il aurait vouvoyé ce gardien, parce qu'il imposait le respect. Mais là, il ne pouvait pas. Se trouvant dans cet état de rage contenue, il ne put s'empêcher de lui demander :

" Comment sais-tu cela ? "

En temps normal, il n'aurait jamais posé de genre de questions directes. Mais il n'était plus lui-même. Il était devenu la bête d'orgueil et de fierté, forgée pendant tant d'années par ceux qu'il avait abandonnés.
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Uneksia
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MessageSujet: Désolée de cette trop longue absence. Merci pour la patience   Une gamine court dans une grande avenue éclairée... {ouvert} Icon_minitimeMer 21 Mar - 2:20

" N'en fais pas tant... "Petit soupir." Si tu gesticules comme ça tu vas finir par attirer les regards; tu es la seule ici à pouvoir nous voir... Ton gardien aurait dû te l'apprendre, mais à ce que je vois, ça ne doit pas faire très longtemps que vous êtes liés, autrement tu ne te poserais pas autant de questions... "

Elle n'avait pas bronché. Elle n'avait pas bougé.
Elle était simplement restée paralysée !

" ...tu es la seule ici à pouvoir nous voir... "

C'était bien la première fois de sa courte vie qu'il lui était donné le loisir d'entendre une telle phrase. Comprenez, elle était plutôt habituée à être la seule qui ne pouvait pas voir...
* Un gardien comme... un ange gardien ? *
L'existence de tels êtres avait toujours été considérée comme superflue dans la vie d'Uni' car elles se répétaient toujours :
* Si Dieu existait, je ne serais pas si malheureuse... *
Alors petit à petit, elle s'était persuadée que tout ça n'existait pas, qu'il n'existait que les tissus de corps étrangement manipulés par des courants nerveux. Elle se plaisait à penser qu'il n'y a que les enfants peureux qui s'enferment dans cet espoir imaginaire.

Mais en un instant, cette voix posée et juste de Sir Epinard l'avait convaincue de cette réalité invisible qui lui était donné de découvrir dés à présent ! Sir Epinard avait cette même voix que peuvent avoir de grands juges honnêtes : la voix de la vérité. Et elle n'arrivait pas alors à douter de ses dires. Elle devait bel et bien être liée à M. Lingot pour une raison ou une autre, et elle semblait être la bénéficiaire de ce don.

* Quitte à devoir subir un ange Gardien, j'aurais préféré être lié à mon prince charmant Rolling Eyes *

" Vous comptiez partir sans moi, jeune demoiselle ? Vous m’en voyez fort attristé. "

A peine avait-elle pensé à lui que le voilà qu'il apparaissait aussitôt.
* Lui aussi se doit être un ange Gardien ! *
Pour sur, elle idéalisait le jeune Edward, mais l'enfance à l'innocence fraîche de la naïveté. Elle ne voulait pas retenir le grand sourire qui se creusait sur son visage et pourtant, elle n'en n'eut pas le temps.
Son attention semblait captivée et tout entièrement dirigée par M. Lingot, chose étrange. Du discours de son Gardien, elle ne retint qu'une seule chose : la plus importante. Mr Violet était bien le Gardien de Mme Soleil.
* Pourquoi c'est toujours les autres qui ont les bons trucs ?!? *
Elle remarqua tout de même aussi que son Gardien attitré était empli de doute, gêné par cette promiscuité obligatoire, un peu -même beaucoup- maladroit. En un seul mot, il était "humain".

Sa tâche brillante à en attirer les plus fourbes voleurs se voyait de plus en plus entachée par le petit feu rouge qui brûlait plus intensément à chaque mouvement d'aiguille. Uneksia se demandait vraiment si c'était lui qui devait l'aider ou si c'était elle qui devait lui apprendre à aimer.

« Ah et tu pourrais lui dire ton nom, aussi… Comme ça j’arrêterais de t’appeler « petite damoiselle », ça sera plus commode, qu’en dis-tu ? »

Son nom... son nom... S'en souvenait-elle seulement ? Avait-elle envie de le dévoiler ? Serait-ce nécessaire ?
* Après tout, il peut bien m'appeler comme il veut. Moi je l'appellerais toujours M. Lingot ! *

« Et vous me direz, au passage, le vôtre, à la limite… »

Le ton avait été sec et direct. Elle avait frissonné.
Malgré la pluie qui la faisait grelotter, elle avait senti de la douceur tout autour d'elle, comme un abri invisible autour de ses épaules. Ce ton emprunté l'avait tiré de son monde rêveur pour la ramener de force dans la réalité. Enfin...
Quelle réalité ? La réalité ne semblait-elle pas plus folle que ces rêves les plus tordus ? A cette heure, elle se retrouvait entre trois gardiens, selon elle, en fuite de l'hôpital, et le centre d'intérêt de l'univers entier.

Elle aimait ça.
Les années d'enfermement où elle avait été prise en charge, c'est la bonne expression, par des personnes payées pour s'occuper d'elle et sans plus de tendresse que celle que l'on a pour un chien errant, avait noircit son coeur d'une épaisse poussière de solitude. Mais elle avait impression que ces trois hommes s'étaient mis à l'unisson pour souffler sur ce gros tas de poussière et chercher à découvrir les beautés qu'il cachait.

Elle s'était retrouvée une fois de plus dans cet état de pensée qui la coupait du monde, le regard perdu vers sa propre couleur. Couleur qui vous ne sera pas encore dévoilée ! Déconnectée du monde, elle réfléchissait à cette palpitante situation mais comme toujours, il y eu des mots qui vinrent la kidnapper :

" ... elle se retrouvera seule à nouveau, à moins qu'elle ne soit morte... "

* Alors tout mène tout de même à ça ? La vie ce n'est que ça, n'est-ce pas ? *

Le fait que cet homme tout a fait inconnu en connaisse autant sur elle ne lui semblait aucunement étrange. Comment cela aurait-il pu être bizarre alors que le contexte en lui-même était bien plus qu'étrange. Elle ne prêtait pas attention à ce qu'il disait. Elle était repartie dans son monde de pensée.


La phrase tournait dans sa tête et aurait pu la rendre folle.
Au lieu de ça, elle pleura.

Simplement.
Purement.
En silence.


Juste quelques gouttes égarées s'abattirent sur les manches en fourrure. Elle finirait seule ou morte, ce qui revenait au même, l'un ou l'autre. Elle se l'était certes toujours répété et avait finit par l'accepter mais... l'entendre dire par quelqu'un d'autre était différent. Elle... Elle pouvait se tromper. Et depuis quelques heures, elle avait pensé s'être toujours trompée.
Elle avait espéré s'être toujours trompée.


L'ambiance locale s'échauffait entre les protagonistes, mais elle n'y faisait pas encore assez attention pour sortir de son état léthargique de tristesse.

[ Encore désolée pour cette pause du à des raisons personnellement tristes, je devrais pouvoir désormais repartir sur ma moyenne de départ ! ]
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Henry Cl
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MessageSujet: Re: Une gamine court dans une grande avenue éclairée... {ouvert}   Une gamine court dans une grande avenue éclairée... {ouvert} Icon_minitimeMer 21 Mar - 15:23

[t'en fais pas pour le retard, il était pas énorme non plus, et t'as ta vie ! ^^]

Lorsque le gardien qui les avait rejoint reprit la parole, Henry haussa un sourcil en sa direction, d’un air un peu froid. Ce type avait une façon de parler des plus… désagréables, pour lui. Il aurait assurément fait un mauvais agent de communication, pour se contenter de la réaliste crudité des faits, comme ça. Un employé tel que celui-là n’aurait pas fait long feu dans les locaux de l’anglo-saxon. Il n’était certes pas une preuve de don de communication en cet instant précis, mais il ne serait pas allé jusque là non plus… Ah oui, il expliquait bien, cet homme, ce qui se passait. C’était clair, net et concis. Non, en effet, se vidant de son sang dans une baignoire, il aurait eu du mal à aller jeter un coup d’œil aux news. Cette idée l poussa à poser une main sur sa poitrine, à l’endroit où était entrée la balle. Il visait bien, le salopard qui l’avait shooté. Une petite marque, toute nette et précise comme l’aiguille d’un acuponcteur, frémissait sous ses vêtements. Mais il ne laissa rien d’autre paraître de son malaise que ce geste très discret, pouvant passer pour un geste inconscient. Simplement, son aile frémit un peu plus pour abriter la petite fille, comme si l’abriter elle embaumait un peu Henry. Et il fut loin de regretter le geste qu’il venait de faire lorsque l’autre continua. Alors elle s’était bel et bien échappée d’un hôpital ? Mais qu’avait-elle ? Et plus gênant, elle serait bientôt retrouvée. D’autant plus qu’il était invisible, ce qui ne lui facilitait pas la tâche. En fait, il la voyait plus traquée que fugueuse, bizarrement. Elle n’avait pas l’air de vouloir se faire du mal, là… Au contraire, il perçut même un peu de chaleur de sa part alors qu’il l’enveloppait dans cette alcôve de plumes. Il lui fallait trouver ce qu’il avait à faire, et vite… Il reporta son regard sur la petite damoiselle. Uneksia.

¤~ Je m’y ferais difficilement, à ce nom… ~¤

Il se pencha un peu vers elle, et lui dit avec un sourire :

« T’as pas un nom commun, petite damoiselle »

Sans plus. Il resta un peu penché vers elle, fronçant les sourcil lorsqu’il parla de son handicap « volontaire » Il laissa un ricanement un peu sec lui échapper à cet instant. Elle avait du mal à communiquer, avec lui, sans doute avec les autres. De plus, il avait entendu dire des enfants qu’ils étaient des moulins à parole, qu’ils aimaient apprendre, qu’ils voulaient savoir des tas de choses… Et elle, elle était perdue… Elle devait avoir un peu peur, en plus. Comment une petite fille dans cette situation pouvait ne pas vouloir parler ? Ca le frappait un peu pour elle, qu’il lui dise cela. Mais il se contenta de l’observer sans rien dire. Mais le gardien n’en avait pas eu assez, et le voila qui continuait sur sa lancée. Ne pas se prendre pour son père ? Il allait un peu trop loin à son goût, là. Et lui parler de mort… Il leva un regard noir vers l’homme ailé, avec dans les yeux un « mais tu es stupide où tu le fais exprès ? » quand Uni’ se mit à pleurer. Bien entendu, on ne disait pas ça à une fillette. Lui, il s’en foutait. Crever une fois de plus, qu’est-ce que ça changeait au juste ? Pas grand-chose à ses yeux. Mais cette petite damoiselle, c’était comme une nouvelle chance qu’on lui offrait de faire quelque chose de bien de son « existence ». La seule qu’il avait prévu… On la lui avait arrachée la veille de sa mort… Ca n’avait été certes qu’un chèque conséquent (enfin, tout ce qu’il avait) pour diverses association d’aide aux familles noires américaines… Mais il avait basé sa vie adulte sur son fric, et l’investir là dedans, finalement, arrivé au terme de ce qu’il avait pu entreprendre, ça donnait à la vie qu’il avait eu un semblant de noblesse, en fin de compte. On lui arraché la noblesse qui aurait pu racheter cette vie si détachée des valeurs humaines. Pour lui offrir ensuite la garde de cette petite damoiselle.

Il n’avait plus qu’elle. Et pour une fois, cette phrase n’était en rien exagérée. C’était tout à fait objectif. Il n’avait pas de fric, pas de vinyles, pas de famille (ce n’était pas vraiment un manque), pas de jolies nénettes intéressées. Il n’avait même pas de clopes ni tous ces costards qu’il aimait tant.
Non, il avait Uni’. Il avait sa petite chance de se donner un petit peu de valeur. Une chance aux cheveux violets. Alors non, il ne serait pas son père, parce qu’à ses yeux un père ne vaut pas grand-chose. Mais il pourrait essayer de l’aider, sa petite demoiselle. Juste histoire de voir un peu ce que ça fait, d’aider quelqu’un autrement qu’en posant dans le bol qu’il tend un dollar. Peut-être d’aider quelqu’un de façon plus… humaine. Sitôt les premières larmes d’Uni’ lâchée, il resserra son aile autour de ses épaules. Il devait peut-être la prendre dans ses bras. Elle en avait peut-être besoin. Mais il était coincé, affreusement coincé, avec les gosses. Et puis, comment réagirait-elle ? Peut-être qu’elle n’était pas habituée à ce qu’on la serre dans ses bras pour la réconforter ? Pourtant, il avait vu beaucoup d’adulte le faire avec des enfants. Lorsqu’ils tombent, s’écorchent le genou, quand on leur a volé leur goûter où qu’on vient de les gronder et qu’on le regrette. Mais lui il n’y arrivait pas. Est-ce qu’on l’avait pris dans ses bras, un jour ? Sans doute, petit. Ca ne m’avait pas marqué, en fait. Il avait du mal à savoir ce que ça faisait.
Finalement, il se pencha un peu vers elle et posa sa main sur son épaule… bon allez, il fallait qu’elle arrête de pleurer…

Il leva alors un regard sec, avec un rictus, vers l’autre, dont il ne connaissait toujours le nom, mais qui au final lui importait peu.


« Que de finesse »

Il détacha son regard de lui, trop trempé et surtout trop occupé pour s’arrêter plus longtemps sur ce type… Et puis, Edward semblait bien s’en charger. Lui il avait à s’occuper de sa petite damoiselle. Sous la pluie, on ne voyait pas beaucoup ses larmes, bien qu’elle soit un peu protégée par l’aile de son gardien. Mais lui il les voyait, parce qu’elle sentait la petite chaleur en lui vaciller, comme un indicateur de la tristesse de sa protégée. Il fallait être rustre à souhait pour parler de sa mort à une gamine échappée d’un hôpital.
Il prit une petite inspiration, puis s’approcha et finalement, il la prit dans ses bras. Ce que ça lui faisait bizarre. Elle était toute petite, comme une petite souris en peluche avec des cheveux violets. Il ne la serrait pas trop fort, juste pour lui donner envie d’arrêter de pleurer, et pour s’habituer, lui aussi à ce qu’il devait faire.
Il profita de ce petit instant pour lui dire, doucement, prenant garde à ce que l’autre ne l’entende pas pour mettre à sac ses efforts :


« Non je suis pas ton père, il a raison. Mais mon père à moi il était nul. Vaut mieux que je sois pas comme lui, en fait. Il a raison aussi quand il dit que je serais pas là tout le temps, mais il a oublié de te dire quelque chose… C’est que si je te laisse, ça veut dire que tu n’as pas besoin de moi. Donc ça voudra dire que tu seras heureuse, et que tu seras plus seule. Tant que tu ne seras ni l’un ni l’autre, ben moi je serais là pour essayer de corriger le tir, tu vois ? »

Il sourit, lui parlant toujours tout doucement.

« Et puis, que moi je meurs, je m’en tape, en fait. Mais toi ça m’embêterait beaucoup. T’es toute jeune, et y’a plein de choses que t’as pas du vivre, encore. Tu sais, les trucs marrants ! »

Il défit son étreinte, et ramena l’aile qu’il avait replié derrière lui autour de sa petite protégée. Il la regardait, et parlait un peu plus fort qu’avant. Il se doutait que les deux autres ne s’y intéressent, puisqu’ils étaient en plein tournage autour du pot, l’un et l’autre. Ce genre de chose plaisait aux gens, à Henry le premier d’ailleurs. Mais là il avait mieux à faire.

« Tu sais, manger ces grosses pommes rouges pleines de sucre et se péter les dents… Puis hm… se rendre malade sur un manège, ou alors aller dans un café, et écouter de la soul à t’en faire bouillir le cerveau… »

Il haussa un sourcil

« Tiens, tu connais la musique black, toi ? »

Il espérait un peu qu’elle lui réponde non, en fait. Ca l’avait fait sortir de son cocon, quand il était petit… Peut-être que ça ferait plaisir à Uni’, d’en entendre un peu ? Il n’avait pas suivi la discussion des deux hommes, toujours assis sur le bord du trottoir. Il commençait sérieusement à se geler le postérieur, là… Mais il ne voulait pas la laisser toute seule assise par terre. Il prit donc son mal en patience et attendit de voir comment elle réagirait.
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Tatsuha Seitsu
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MessageSujet: Re: Une gamine court dans une grande avenue éclairée... {ouvert}   Une gamine court dans une grande avenue éclairée... {ouvert} Icon_minitimeMer 21 Mar - 16:51

Il se contenta de hauser les épaules devant Edward, se lancer dans une histoire sans fin ne lui disait pas grand chose, de plus, il en avait déjà dit beaucoup; c'était fatigant à la fin... C'était bien comme ça d'ailleurs, personne ne le connaissait, même ce Edward qu'il avait pourtant croisé maintes et maintes fois dans les rues, mais le sujet est toujours plus captivant que celui qui l'observe, et une fois de plus il passait inaperçu. Mais les paroles avaient eues l'effet escomptées: il fallait que ce soit réglé, et ce l'était, disons que son "intervention", même si elle n'avait pas été des plus délicates, avait fait changer le discours du gardien pour le mieux. De toutes façons, il n'était pas là pour se faire des amis, bien qu'il aurait peut-être voulu tenter la chose, mais à bien y repenser, il aurait dit la même chose, même pas d'une manière différente, et quelque part ça l'harassait beaucoup, il était vraiment incompétent socialement parlant et il le savait pertinemment...

<@ Pathétique, faut vraiment être nul pour se mettre même les morts à dos... Achève les tant qu'à y être... @>
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MessageSujet: Le pouvoir des enfants   Une gamine court dans une grande avenue éclairée... {ouvert} Icon_minitimeMer 28 Mar - 20:08

Elle avait écouté le discours de M. Lingot sans trop de conviction et avec beaucoup de peines. Elle avait néamoins retenu le principal à son avis : ce monsieur avait lui aussi eu une enfance surement pas des plus mignonne.

Elle aurait voulu lui répondre " Moi aussi j'm'en fiche de mourir ! P't-être même plus que toi..." mais même si elle avait eu la voix, elle n'aurait sans doute rien dit. Cela lui appartenait. Cette souffrance dans son coeur. Cette brûlure dans son âme. Ces pleurs dans ses sourires. Cette vie lui appartenait à elle.
Rien qu'à elle.

« Tu sais, manger ces grosses pommes rouges pleines de sucre et se péter les dents… Puis hm… se rendre malade sur un manège, ou alors aller dans un café, et écouter de la soul à t’en faire bouillir le cerveau… »

Un éclat de rire vînt casser cette tristesse lancinante. Etait-ce elle ? Pourtant elle n'avait pas rit depuis si lontemps... Depuis la nuit des temps elle n'avait entendu sa voix. Alors maintenant ? Dans ce tourbillon si étrange de choses, se pouvait-elle qu'elle riait enfin ?
Son souffle saccadait riait en effet, mais c'était une petite fille de six ans qui riait non loin d'elle. Une passante inconnue qui avait mêlé son petit bout de vie heureuse dans celle d'Uni' qui semblait si triste... Uni' qui avait cru au miracle...

* Tant mieux. J'ai pas envie de parler si c'est pour dire des conneries comme tout le monde ! *

Elle pouvait tentir de se mentir à elle-même, elle n'arriverait pas à se tromper. Elle avait espérer et avait même cru à sa toute neuve parole. Pour elle, peut-être aurait-elle été le début de sa nouvelle vie. Peut-être aurait-elle pu être un peu plus normale. Il fallait pas rêver car rien dans sa vie ne pouvait être un rêve.

* La vie est le pléonasme vivant du cauchemar. *


Sa joie à l'énonciation de toutes les bonnes choses à goûter dans la vie selon M. Lingot s'était dissipée avant la fin de la phrase enivrante. Ces choses faisaient partit d'une vie normale, pas de sa vie. Ces choses sont faites pour les enfants or elle n'a jamais été une enfant.

Le temps de l'insoucience...
Le temps de la naïveté...
Le temps de la légereté...
Le temps...


* Le temps avant tout des expèriences où l'on se pète la gueule ! *
Elle repensait à la bonne morale qui disait que si l'on tombait c'était pour se relever et être encore plus fort. Mais elle n'y avait jamais cru car à chaque chute libre que sa vie faisait dans le tourbillon infini du malheur, elle n'avait pas trouvé de branches pour se rattraper. M. Lingot se transforma alors dans son esprit en une feuille d'or s'extirpant tant bien que mal dans mur de béton.
Un jour, il pourrait être sa branche... Mais non ! Elle n'osait plus l'espérer !

« Tiens, tu connais la musique black, toi ? »

Qu'est-ce que cette question venait faire là ? Au milieu de ces pensées ?
* La musique black ? *
Qu'est-ce qu'il voulait dire par là ? Elle n'en avait aucune idée. La musique elle connaissait bien sur. Etait-ce le R&B ou le rap qu'il appelait 'la musique black' ? Si c'était le cas, elle serait désolée de lui dire qu'elle n'aimait pas...
Par doute, elle secoua la tête pour lui faire comprendre qu'elle ne connaissait sans doute pas.

Puis d'un revers de la main, elle sécha ses larmes. Le temps des pleurs était fini et en plus bien inutile.
Quoique grâce à cela elle avait pu en apprendre un peu plus sur M. Lingot. Cela ne lui déplaisait pas. Elle les croyait et s'il fallait qu'elle fasse un bout de sa vie avec lui, autant qu'ils fassent connaissance !
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MessageSujet: Re: Une gamine court dans une grande avenue éclairée... {ouvert}   Une gamine court dans une grande avenue éclairée... {ouvert} Icon_minitimeLun 16 Avr - 22:19

[Je suis désolée désolée désolée désolée désolée x425445 de répondre si tard, je savais plus si c'était à moi de répondre, et après le topic m'est sorti de la tête. Je réponds quand même, et je suis vraiment ultra-désolée.]

Edward attendait avec tellement d'impatience la réponse du gardien qu'il en avait presque oublié la présence de la jeune fille. Presque seulement, car elle le fascinait tellement qu'il aurait été impossible et inconcevable qu'elle lui soit entièrement sortie de la tête. Son spectre occupait toujours son esprit, comme une pensée bonne ou mauvaise, que l'on ne parvient pas à chasser, à la manière d'une chanson entêtante. Et c'est alors qu'il fixait avec insistance l'homme qui connassait la réponse à sa question qu'il entendit résonner à nouveau les pleurs innocents de la fillette. Il détourna brusquement la tête, alerté par ce son, bien qu'étouffé. Sur le coup, il s'en voulut atrocement. Coupable de ne pas avoir été attentif et à son écoute, de l'avoir laissé seule, bien qu'elle fut en excellente compagnie, à savoir celle de son gardien attitré. Il aurait fallu qu'il se rende à l'évidence. Pourtant, Ed était quelqu'un qui avait les pieds sur terre et la tête sur les épaules, mais il parvenait pas à admettre que quelqu'un lui eut été attribué pour veiller sur elle. Et pire encore, que cette personne, ce ne soit pas lui. Finalement, le gardien mystère avait entièrement raison. Qui était-elle pour lui ? Et plus encore : Qui était-il pour elle ? Elle était la seule à posséder la clé, la réponse à cette question. Lui, il n'en voyait qu'une, et elle le désespérait : Il n'était ni plus ni moins qu'il parfait inconnu qui lui avait offert à manger lorsqu'elle crevait de faim. Voilà tout. Rien du tout en somme. Il n'était qu'un 'rien du tout'. Horreur, et il pesait ses mots. Ne rien représenter était à ses yeux la pire considération qui soit. Qu'on le haïsse, qu'on l'aime, cela n'avait pas d'importance puisqu'on éprouvait quelque chose à son égard. Mais n'être qu'un spectre transparent, à l'égard duquel on ne ressent que de l'indifférence, c'était pire que tout.
Il fit un pas, puis se ravisa : le gardien venait se resserer sa grande et majestueuse aile blanche autour d'elle avait de la prendre dans ses bras. Que pouvait-il faire ?! La lui arracher des bras en lui criant que lui aussi, malgré les apparences, il tenait à elle ? L'enlever et s'enfuir avec elle ? Non, Edward était en face de son impuissance, ennemi redoutable et contre lequel il n'était pas de taille à lutter. Il se résigna alors à tenter quoi que ce soit, dévoré par la jalousie, qui pourait ne constituait pas un trait de caractère dominant chez lui.

Pire que tout, cerise sur le gâteau : Le gardien ne répondit pas à sa question. C'en était trop. Non seulement il avait délaissé la fillette, et tout ça pour quoi ?! Pour rien, puisque son interrogation demeurait sans réponse. Il était, inconsciemment, la goutte d'eau qui faisait déborder le vase, la tuile en trop dans une journée de malchance. Edward saisit alors le gardien inconnu par le col de sa chemise, la respiration saccadée, avant de murmurer dans un souffle d'un ton qui se voulait presque ... aggressif ?! :


" Réponds. Je te somme de répondre ! "

Ses grands yeux noirs s'écarquillèrent, leur pupille se dilata. Mais que faisait-il ?! Il ne se reconnaissait plus. Qui était donc cette homme qui venait de prendre possession de lui, cette homme violent et aggressif ? Il n'en avait pas la moindre idée. Ou alors, si il en avait une, mais elle l'effrayait à un tel point qu'il n'osait pas l'envisager. Deux possibilités. La première, plus rassurante, il s'était laissé déborder par ses émotions, cette facette de cette personnalité n'était qu'une ombre, elle s'en irait comme elle était venue. La seconde possibilité était en revanche, bien plus préoccupante : Celui qui avait refait surface se trouvait être le véritable Edward Kinsale, celui dont le Clan avait élaboré chaque facette de la personnalité. Celui qu'on avait élevé en cage. Celui à qui on avait inculqué nombre de grands préceptes. Et l'attitude de joueur qu'il avait adopté depuis sa fuite ne serait en fait qu'une façade qui cacherait le monstre qu'il était en réalité. Cette pensée le terrorrisait, lui serrait les entrailles. Il tremblait et respirait avec difficulté. Il lâcha alors le gardien brusquement, haletant. Il se retourna vers la fillette : Avait-elle senti l'agitation de la scène qui venait de se dérouler sous ses yeux ? Avait-elle assisté à cet émergence d'un trait de caractère qu'il croyait tapi au fin fond de son être ? Edward espérait de tout coeur que ce ne fut pas le cas. Il s'écarta alors de sa cible, une goutte de sueur perla sur son front, il éxécuta quelques pas en arrière, avant de s'incliner devant les trois personnes et de murmurer à peine audiblement :

" Je vous prie de m'excuser ... "

Et de s'en aller prestemment. Si elle l'avait senti agir de la sorte, il lui fallait absolument partir : il ne souhaitait absolument pas qu'elle l'ait vu se comporter avec pareille aggressivité, il ne tenait pas le moins du monde à ce que l'image qu'elle ait de lui soit celle d'un homme violent. Si il n'était pas parti, il aurait continué, jusqu'à ce que l'autre avoue. Il ne pouvait se permettre une telle chose. C'était pourquoi il avait dégagé le terrain, même si cette décision le chagrinait atrocement. Quitter l'objet de son intérêt et de sa facination n'était jamais chose facile.
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Tatsuha Seitsu
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MessageSujet: Re: Une gamine court dans une grande avenue éclairée... {ouvert}   Une gamine court dans une grande avenue éclairée... {ouvert} Icon_minitimeMar 17 Avr - 3:07

Secoué, c'est à peu près le seul mot qui pouvait exprimer comment il se sentait, et c'était le cas, Edward avait à peine réalisé le sens de sa réponse muette qu'il en était sorti de ses gons... Un comportement... Non conventionnel vennant de ce garçon pourtant à la réputation d'un tempéremment placide et mesuré...?

~> Tu espères quoi de ma part? Que je te dise qui tu es en réalité ou que je t'assure de l'image que tu tente de projeter...? C'est un peu inutile dans les deux cas; connais toi toi-même d'abord...

Et on le voyait maintenant disparaître sous les ficelles de pluie qui martelaient le sol, tout le monde était trempé, les passants inclus, et un ruisseau temporaire parcourait le caniveau plus loin, l'innondation quoi...
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Henry Cl
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MessageSujet: Re: Une gamine court dans une grande avenue éclairée... {ouvert}   Une gamine court dans une grande avenue éclairée... {ouvert} Icon_minitimeDim 6 Mai - 2:11

[I apologize for being terribly late ><]

Voyant poindre chez la petite demoiselle un semblant de sourire d’abord, Henry se sentit un peu plus en confiance, et ce rire qui vint s’installer entre eux ensuite le conforta dans cette voie. Il lui fallut, à lui comme à Uni’, un certain temps avant de finalement comprendre que ce n’était pas elle qui avait rit. Mais c’était tout comme, et la petite fille avait été comme une voix pure, venue se prêter d’elle-même à la muette petite créature aux cheveux violets.
Henry ne pu ignorer cette espèce de déception qui assombrit alors les traits de la petite fille. Elle était légère, un petit fantôme de sentiment passé par là… mais elle contribua à effacer cet instant de légèreté, qu’il avait pu introduire avec ses propositions. En sa condition d’adulte responsable et plein de retenue, il n’aurait absolument pas su quoi dire à la petite demoiselle. C’était un peu gênant pour les deux, une telle situation, en fait. Car tous les deux s’étaient laissés prendre, l’espace d’un instant, à croire que la petite demoiselle venait de rire. Ca n’aurait pas semble si bizarre que ça à Henry, en fait… mais il était très mal à l’aise pour elle, parce qu’il se rendait compte de ce que cela pouvait signifier.

Sans un mot, l’abritant toujours sous son aile toute courbaturée à force de tenir la pose, il haussa les épaules. Finalement…


« Ce n’était pas ta voix, mais c’était bien ton rire, que l’on vient d’entendre, je me trompe ? »

Avec un clin d’œil complice, il lui sourit. C’était étrange, de dire une telle chose. Oui très étrange, parce que cela supposait que la petite demoiselle devait s’approprier des voix qui n’étaient pas les siennes. Mais l’étrangeté n’allait pas plus loin, aux yeux d’Henry, qui n’était pas encore assez sensibilisé à l’enfant, et plus généralement aux sentiments pour percevoir cela. Il avait bien envie de lui dire d’autres trucs, mais ça attendrait. Il y avait toujours les deux, là, qui allaient bientôt se mettre à se taper dessus, d’ailleurs, ça n’avait pas échappé une seconde à Henry. Il était plus doué pour les histoires d’adultes, et pour l’heure il avait beau reporter toute son attention sur Uni’, ce genre d’ambiance, il connaissait trop bien pour ne pas la sentir.
Il n’y prêta pas plus attention, et se réserva quelques petites propositions pour Uni’, lorsqu’ils ne seraient plus là pour le prendre pour un mauvais gardien débutant.

Lorsqu’elle secoua la tête en signe de dénégation, Henry sentit de la chaleur affluer en lui. Ca c’était cool. Quelque part, face à une morveuse qui connaissait, et qui aurait été blasée par son unique passion, il aurait perdu tous ses moyens. Là il était le boss. Il était celui qui connaissait et qui allait conduire la gosse à découvrir à son tour cette musique. En fait, il allait être le vieux type black qui, dans son enfance, l’avait introduit dans le monde de la musique et, quelque part, lui avait donné une raison de vivre une enfance plus heureuse. Il n’avait pas été martyrisé, non. Mais il n’avait pas été heureux non plus. Et si la soul avait pu l’aider lui… pourquoi n’aiderait-elle pas la petite Uni’ ? Après tout, elle n’était pas sourde, et tout ce dont on a besoin pour ça c’est d’une bonne paire d’oreilles en bon état de fonctionnement, de mains pour faire du raffut, et de petits pieds à agiter quand la musique balance !


« Ah ! mais tu ne connais pas ça ? »

Il sourit et en choisit un bien connu.

« Ray Charles… te dit rien ? Aaaah, on va revoir vos classiques, miss ! Ca, c'est à te donner une de ces pêches ! Je peux t'assurer que le type le plus malheureux au monde est capable de sourire sur du ray charles »

Il laissa un rire doux, pas moqueur, très neutre en fait, lui échapper, puis leva le nez vers les deux excités. Il n’avait pas du tout suivit le thème de leur dispute, et à vrai dire il s’en foutait, parce que ce temps qu’ils lui avaient laissés, tous les deux, pour parler en quasi tête à tête avec sa protégée lui avait permit de la découvrir un peu plus, de lui parler… et puis, il l’avait faite rire !
Toujours assis à même le trottoir, ne repliant pas son aile qui abritait la petite fille, en dépit de la douleur qui y naissait, il haussa un sourcil roux dans leur direction. Le jeune mortel allait drôlement loin… Henry ne dit rien, cette histoire ne le regardait pas après tout… mais s’il avait été à la place de géo trouvetou, il aurait sans doute collé une droite au mioche pour le renvoyer dans les cordes et lui remettre les neurones en place. Bien heureusement pour tout le monde, ce ne fut pas le cas. Géo Trouvetou ne trouva rien de mieux à faire que de donner encore l’une de ces leçons.


« C’est maladif ou quoi ? » murmura Henry avec un sourire en coin.

¤~ C’pas possible ce type il peut pas s’empêcher de dicter leur vie aux gens qu’il croise ! ~¤

Si, pour Henry, la scène était normale, pour les gens qui passaient à côté, en revenche, elle était glauque à souhait, voire dangereuse. Bien sur, ils ne voyaient qu’une petite fille détrempée, assise au bord du trottoir, et un jeune homme excité qui braillait des conneries sur elle et menaçait de frapper. Pas le mieux dans le meilleur des mondes. Et à l’instar d’un Candide assagi, Henry aurait bien eu envie de se tirer de là vite fait histoire de pas se faire prendre dans l’histoire. Mais il n’en eut pas le temps. Et même, dans le cas contraire, il ne l’aurait pas fait, de toutes façons.
Il se contenta de hausser les épaules à nouveau, et adressa à Edward, juste avant qu’il ne file à l’anglaise :


« Hey, le gosse, calme-toi… Ces crétins peuvent pas nous voir, tu te fais remarquer pour rien, là »

Le sourire qu’il adressa à l’excité ne fut pas moqueur, là non plus. Un peu comme si cette responsabilité nouvelle qu’il avait, avait dessiné un sourire de fonction qu’il n’offrait jamais avant. Mais Edward s’en alla simplement, après les avoir salué. Henry resta, pour ainsi dire, sur les fesses. Lui qui sortait d’un petit monologue tout sympa avec une morveuse, il était durement replongé dans le monde idiot des adultes…

« Alors vous, les mioches, vous avez vraiment votre monde… »

Sa voix était sortie, mais ne s’adressait à personne. Simplement, elle avait été un peu plus douce qu’à son habitude. Henry releva le nez vers Seitsu et haussa à nouveau un sourcil, ses yeux noisettes pétillants.

« Vous lui avez dis quoi au juste ? Il ne se connaît pas… ? Je m’ignore également, là, si vous voulez tout savoir. Et vu son âge, c’est encore toute entière que la petite damoiselle va se découvrir. Si vous avez des fiches personnages à nous offrir, je vous en prie, faites donc, mais cessez de vexer tous ceux avec qui vous conversez ! »

Il n’avait pas dit ça sur le ton de la colère, mais le reproche était tout aussi fondé que sincère. Il n’était pas partit pour se battre, et puis, il ne se serait pas battu devant Uni, mais l’autre gardien lui courait un peu sur le système depuis le début.

¤~ Et le hasard, qui fait mal les choses, a voulu qu’il soit le seul à parler le langage des signes… Tant pis, je trouverais d’autres moyens de résoudre ce problème ~¤

Il se tourna à nouveau vers sa petite protégée, et arrangea un peu le manteau pour qu’elle ne prenne pas la pluie.

« Eh bien… ton ami doit avoir un sérieux problème, pour s’énerver comme ça… je te proposerais bien de le retrouver, mais j’ai déjà eu du mal à te retrouver toi, même à vol d’oiseau… s’il est important pour toi, tu le recroiseras sans doute ! »

Pourquoi lui disait-il cela ? Pour la rassurer ? Mais qu’est-ce qui lui prenait ?

« En attendant, je veux bien qu’à nous deux, on trouve un coin où je puisse t’assourdir à coup de ma musique. Puis je pourrais faire voler des trucs pour faire peur aux gens, ça sera fun »

Il lui adressa un sourire espiègle, plein de l’espoir que la petite fille accepte ses propositions. Là, ils pourraient papoter un peu mieux, tous les deux. Enfin, lui et elle par geste, à la limite. Il allait falloir, aussi, qu’il se procure un bouquin…

« Si tu as envie de quelque chose de particulier, profite que le monsieur ici présent soit là pour me le demander, et je ferais en sorte que ça soit faisable, quoi que ce soit »

Attendant toujours, il essora le bas de son pantalon, et déplora que le jeune homme, qui semblait en mesure d’apaiser la petite demoiselle qui à présent ne pleurait plus, se soit évanoui ainsi dans la nature…
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MessageSujet: Re: Une gamine court dans une grande avenue éclairée... {ouvert}   Une gamine court dans une grande avenue éclairée... {ouvert} Icon_minitimeMer 9 Mai - 16:46

Tatsuha ne pu réprimer un petit rire à la remarque pointilleuse de Henry... Vraiment, il n'avait pas le chic de se faire des amis, même mort...
~> Je dirais que c'est plutôt que je n'aime pas mentir aux gens en pleine face juste pour m'éviter des problèmes...

Il prit une pause, laissant Henry tergiverser avec sa mortelle, attendant peut-être justement lui traduire quelques signes avant de disparaître au coin de la rue, comme à son habitude.
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