Désespoir & Sanglots [un Nouveau Gardien ?]

[ Le Port]

Saten, complètement perdue, ne sentait même plus le pâle soleil la réchauffer. Pourtant, il ne cessait de se faire plus insistant, se levant petit à petit sans pourtant réussir à remonter le moral de la jeune rouquine. Ses larmes coulaient à flot sur ses joues, roulant jusque dans ses lèvres et elle ne faisait plus attention à son environnement.

En traversant la rue, d'ailleurs, elle avait bien faillit se faire renverser par une voiture. Comme elle aurait souhaité voir apparaitre Hell à ses côtés, pour la prévenir du danger. Ne dit-on pas que l'on se rend compte des valeurs des choses une fois celles-ci perdues ?
Saten ressentait exactement cela. Jamais elle n'avait désiré avoir de Gardien, et désormais que Hella n'était plus là pour elle, dans son coeur, le manque était palpable.

Sanglotant toujours, elle atteind cependant le trottoir d'en face sans incident notable. Se tordant la cheville, c'est une expression plus douloureuse que triste qui se fit voir alors. Mais le mal n'était pas physique, au fond d'elle, elle pensait sincèrement que Dieu l'avait abandonnée. Pourquoi alors aurait-il fait partir Hell de sa vie, si ce n'est parce qu'elle est incapable d'être sauvée ?

Pensant réellement être perdue et sans issue, Saten se réfugia contre toute attente dans un bar. Et pas n'importe lequel. Le Bar à Qui était un immense établissement qui renfermait des trésors. Une boîte de nuit était même présente au sous-sol.

Mais à cet instant, ce qu'elle voulait vraiment, c'est un chocolat chaud pour se ressourcer. Son seul réconfort était que, peut être, elle aurait le droit de se laisser aller et rejoindre tout doucement, à petit feu, sa chère mère disparue.

En poussant la porte, la petite clochette indiqua sa présence. De si bonne heure, peu de personnes étaient assises dans le bar, et juste une ou deux âmes erraient ici, à boire un café en attendant de se rendre dans leurs lieux de travail, sans doute.

Elle s'installa, les yeux pleins de larmes et cacha son visage dans ses mains, sanglotant bruyemment.

Roméo était de retour sur Terre. Il avait d'abord pris le temps de voler un peu, aussi haut que possible, profitant de l'air, du vent, puis été redescendu pour retrouver celle qu'il accompagnerai surement ces prochaines années. Il savait qui elle était - Saten Lisembourg - et ce à quoi elle ressemblait - une jeune femme rousse - et pourtant, il ne l'avait jamais rencontré. Il la retrouva rapidement, et pris d'abord le temps de l'observer.

Elle était en conversation avec un gardien au port, près de la jetée. Roméo savait qu'elle avait déjà une gardienne, et que celle-ci, pour un raison qui lui était inconnue, avait été rappelée. Il vit la plume se matérialiser à quelques mètres au dessus d'elle, se transformer en message à son contact. Puis il vit la jeune femme courir, pleurant à chaudes larmes, sans faire attention aux personnes autour d'elle. Roméo sait où elle finirait par aller, et y vola aussi vite qu'il put, profitant de la puissance de ses ailes, de sa vitesse, grisante.

Il s'installa à l'abri des regard dans le Bar à Qui, pour y attendre Saten. Celle-ci finit par arriver, s'installa à une table et sanglota bruyamment. Roméo était triste. Triste de ne voir que la tristesse du monde, depuis sa mort. Il se faisait le défenseur de l'espoir, le protecteur des malheureux, et pourtant, la tristesse semblait de plus en plus envahir le coeur des Hommes, envahir son propre coeur. Ses actes avaient-ils seulement un sens ? Il sourit mélancoliquement, les yeux dans le vague, puis s'installa à coté de la jeune fille.

D'une voix grave, calme et rassurante, il entama la discution :

" Puis-je m'enquérir de la raison de vos pleurs mademoiselle ? Il est triste de voir une personne aussi mignonne que vous en pleurs... "

Le Gardien rayonnait pour ainsi dire, d'une véritable aura de bienveillance, grâce à sa voix, son visage, et peut-être ses ailes, qui semblaient briller tant leur blancheur était immaculée.

En regardant Saten, et en reflechissant à la situation, Romeo se dit que Dieu devait être un beau salaud quand même. Pourquoi priver cette jeune fille de sa petite lueur d'espoir, sa gardienne, pour en changer ? Le monde était bien mal fait... Six jours n'étaient certainement pas suffisant.

Voyant la jeune femme regarder aux alentours, son Gardien devina qu'elle recherchait qui pouvait bien être le mortel qu'il devait certainement suivre. Elle ne se doutait pas que ce put être elle-même, ce qui attrista Romeo. Cependant, il conserva son air chaleureux et souriant.

" A mon humble avis, Dieu nous a tous abandonnés à nous même il y a bien longtemps de cela... "

Il tenta de regarder la madeleine qui lui faisait face dans les yeux.

" Cela dit, nous autre gardien sommes (censé, pensa-t-il) toujours être là, quand quelqu'un a besoin d'aide. Et je sais que vous en avez besoin. Aussi, me voici. "

Il se voulait le plus chaleureux et reconfortant possible, et son sourire se fit plus grand encore.

Romeo était heureux de voir aussi troublée, dans le bon sens du terme. Il lui semblait que cette jeune femme n'avait besoin de rien d'autre que d'attention. Pourquoi autant de gens étaient-ils malheureux ? Dieu avait créé les gardiens pour aider les démunis, les malheureux. Et qu'en était-il advenu ? De plus en plus de gardien. Les gens sont devenus incapables de resoudre leurs problèmes eux-même. Ou peut-être ne l'ont-ils jamais étés...

Le Sicilien observa l'homme à l'autre table. Un "citoyen lambda", comme diraient certains. C'est peut-être là son seul moment à lui, ce café matinal, avant le travail. En tout cas, il ne devait pas être suffisemment malheureux pour "mériter" un gardien. Comment le choix était-il fait d'ailleurs ? Cela lui semblait si arbitraire, si stupide... Pourquoi ne l'avait-on pas laissé mourir ? Fallait-il lui montrer toute la stupidité de son propre acte, le manque de sens qui l'habitait, son propre vide ?

Mais aucune réponse ne lui venait, comme d'habitude. Le monde est injuste, et c'est inéxplicable. "Les voie du Seigneur sont impénetrable" se plait-on à dire... Cela fit rire intérieurement le gardien.

" Je ne sais rien de cet homme, si ce n'est qu'il risque de vous prendre pour ce que vous n'êtes pas, si vous continuez à le regarder ou à parler toute seule. "

Avec son sourire chaleureux, ses beaux yeux, et ses traits amicaux, Romeo dégageait une véritable chaleur, chaleur qui, se disait-il, cachait un tristesse et une incomprehension qu'il n'avait pas le droit de montrer.

Tout semblait aller pour le mieux. Le gardien allait sans doute pouvoir passer de bons moments avec sa mortelle. C'était un nouveau commencement, à nouveau un nom lui était donné.

" Je m'appelle Roméo. Roméo Lucchese. Je suis Sicilien. "

dit-il, souriant.
Et comme tout les commencement, il faut poser des bases, se connaitre.

" Comment dois-je vous appeler, Mademoiselle Lisembourg ? Saten conviendra ou souhaitez-vous quelque chose de plus... conventionnel ? "

Et quelle meilleure méthode pour commencer à se connaitre de parler tranquillement, de se demander les choses directement ?

" Puis-je vous demander de me parler de vous ? Je sais *qui* vous êtes, mais je ne vous connais pas pour autant. Et quitte à vivre les prochaines années ensemble, autant apprendre à se connaitre. "

Il était direct, mais avant tout honnête, sincère. Le jeune homme était finalement quelqu'un de simple et de bon, juste quelqu'un qui cherche le bonheur, à sa façon.

Une jeune femme entra dans le bar à Qui. Il n'y avait pas grand monde, et cela était une bonne chose pour décompresser. Elle vit une jeune femme assise à une table parlant de quelque chose qu'elle ignorait, étant entrée en plein milieu de la conversation. Elle alla s'installer dans un coin du bar, puis quelqu'un vint prendre sa commande. Son regard fut attiré par un homme qui était assit sur une table, face aux deux jeunes gens qui parlaient. Elle trouva cela déplacé de la part du blondinet, mais Cassandra ne voulait pas se mêler de ce qui ne la regardait pas.

Puis quelques minutes plus tard, sa commande fut apportée par un serveur. Elle le remercia en souriant, puis porta le verre à ses lèvres et but une petite gorgée du contenu. Elle fixa quelques minutes le jeune homme blond, puis finit par sortir un petit calpin de son sac et commença à griffonner quelques notes, des choses qu'elle avait en tête. Elle rangea ensuite le calpin, puis prit son visage entre ses mains. Elle avait l'air fatiguée, mais il n'était que dix-huit heres à peu près. Elle reprit son verre et le porta une seconde fois à ses lèvres et but une seconde gorgée. Elle reposa le verre et garda son regard fixé dessus, comme si il n'y avait plus rien autour d'elle.

*Je crois que je vais bientôt rentrer si ça continu...* se dit-elle en baillant discrètement.

Roméo souriant en grand, et était quelque peu amusé par l'innocente candeur de sa protégée. Pourquoi une personne aussi douce qu'elle aurait-elle besoin d'un gardien ? Le monde ne pouvait-il pas la laisser vivre tranquilement ?

" Vous pouvez m'appeler Roméo. Sachez que je suis à votre entière disposition, Saten. "

Vint alors se joindre à la conversation un drôle de malotru. C'était un gardien, et à voir ses ailes noires, à entendre ses paroles, c'était un rigolo. Il en avait déjà rencontré des comme ça, des fous, des irrascibles, des incompris, des pessimistes, et autres joyeusetés. Quand il ne pouvait pas les ignorer, il essayer de faire en sorte qu'ils n'aient pas de mauvaise influence sur ses mortels.

Il se tourna vers l'importun, avant de lui dire :

" Je ne vois nul maitre ici. Nous sommes tous les esclaves de la même entité, du même Dieu, quelque soit le nom, la puissance ou les attributions qu'on veut bien lui donner. Alors, pourquoi s'inquieter, quand tout va comme cela doit être ? "

Il se retourna vers Saten, juste pour lui glisser un petit sourire rieur et un clin d'oeil, avant de reprendre avec l'autre gardien.

" Vous ferriez mieux d'ailleurs de vous préocuper un peu plus de vos tâches... M'est avis que la personne qui vous est liée n'est pas loin, et pourait bien avoir besoin d'un peu de reconfort. A moins que ce ne soit l'inverse... "

Les mots réconfortants de son Gardien n'eurent pas assez de puissance pour faire disparaitre le sourire de Saten, à l'arrivée surprise d'un nouveau Gardien. Sans savoir qui il était, la Rouquine pouvait admettre qu'il devait très certainement être quelqu'un de très désagréable, notamment pour la personne qui lui était attribuée.

Qui voudrait d'un Gardien comme lui ?
Ne sachant son nom, et de nature timide, la femme baissa les yeux et se mit à observer en coin les deux êtres devant elle. Roméo, semblant vouloir s'en amuser, lui adressa un clin d'oeil, mais la Rousse ne sut comment l'interpréter. Elle ne connaissait pas encore assez l'immortel pour savoir comment réagir exactement, et quelles idées il avait en tête en cet instant.

Ainsi, et comme à son habitude, elle resta immobile sans oser parler. Surtout, en parlant un peu plus fort, les serveurs allaient certainement l'entendre, ce qui serait une mauvaise idée, bien mauvaise idée.
Cependant, à l'arrivée d'une jeune femme dans le bar, Saten releva les yeux, timidement, pour l'observer en silence. Elle aussi paraissait plutôt seule, et dans d'autres circonstances, peut être lui aurait elle parler, juste pour passer le temps...

La chose la plus étrange était que la jeune femme au loin paraissait dévisager les Gardiens. Or, bien évidemment, Saten avait apprit par son ancienne Gardienne que seules les personnes en difficulté pouvaient visualiser les êtres immortels qu'ils étaient.

Cette femme était-elle comme elle, et avait-elle besoin qu'on la Protège ? Sans s'en rendre compte, Saten leva la tête et fit un petit signe de tête à la femme d'une grande beauté, même si celle-ci paraissait mélancolique.

Elle ne comprenait pas elle même son geste, mais n'osa échanger un regard avec Roméo, ni, bien sûr, avec l'autre Gardien, antipathique.


[ Lorsqu'un Gardien se trouve proche de la personne qu'il doit protéger, une sorte de picotement se faire ressentir dans sa colonne vertébrale. Ahren, ne sens-tu rien ? ]

Cassandra ne faisait pas tellement attention à ce que disait les deux hommes et la jeune femme. Avrai dire, elle ne comprenait rien, même si elle voulait écouter. Ils parlaient d'esclave, de maître, de Dieu, dans un dialogue qui paraissait incompréhensible pour la jeune femme. Elle soupira et se passa une main dans le coup, car elle sentit des petits picotements. Mais rien n'y faisait car ils descendaient le long de sa colonne vertébrale.

*Je crois que je vais rentrer plus tôt que prévu...*

Oui, elle pensait que c'était la fatigue qui lui donnait ces frissons, mais était-ce vraiment celà ? Elle-même l'ignorait bien sûr. Comment pourrait-elle le savoir ? Une migraine fit son apparition dans la tête de la jeune femme, une de ces fameuses migraines qui apparaissent lors de grand stress. La jeune femme n'avait pas vraiment le moral en ce moment, même si le drame c'était passé il y a quelques années, les évènements semblaient tous frais dans la tête de Cassandra. Mais il fallait qu'elle prenne sur elle, car elle n'était pas toute seule, elle vivait chez sa marraine Emmanuelle, avec son cousin, sa cousine et son oncle. Elle ne savait pas encore où elle en était, et ne voulait pas en faire part à ce qui lui restait de sa famille.

*Un jour, il faudra que je pense à habiter seule pour ne plus être un poinds pour les autres...*

Ahren ne trouvant semblait-il rien à redire aux propos de Roméo, celui-ci revint à l'objet de sa présence sur la terre ferme : sa mortelle. Elle n'avait pas l'air d'être à son aise dans la situation actuelle, malgré sa tentative pour la ralier à ses moqueries, Il se leva alors, se placa à coté d'elle, s'abaissa à sa hauteur, et dit, d'une voix chaude et rassurante :

" Saten, nous devrions partir d'ici, l'ambiance n'y est pas... saine. Peut-être devrait-tu me montrer l'endroit où tu vis ? Les lieux que tu visite souvent ? Ce serait l'occasion de se détendre. "

Il était tout sourire, et tentait de la regarder droit dans les yeux, pour bien lui faire comprendre qu'il n'était là que pour elle, rien ni personne d'autre, et qu'il comptait bien s'occuper d'elle.

Il eut une pensée pour la jeune femme dont Ahren devait être le gardien, mais il ne savait que faire. Il n'était pas là pour elle, bien sûr, mais il était vraiment désolé de devoir la laisser en plan comme ça...

[Cassandra, tu aurais pu voir le signe que te faisait Saten ]

La jeune femme qui semblait mélancolique et solitaire à une table plus loin n'avait pas parut voir le signe qu'avait fait la Rouquine en sa direction. Pourtant, Saten aurait juré avoir au moins une fois croisé son regard... Déçue mais pas résigné, la jeune femme fut tirée de ses pensées par la voix de son Gardien.

Elle avait du mal à se faire à ce timbre masculin, elle qui avait pris l'habitude de cette douce voix féminine, appartenant à Hella, son ancienne Gardienne. Même si celle de Roméo était très agréable, pleine de charme même, et avait quelque chose de très rassurant, elle aurait sans doute un peu de mal au début, du moins.

Mais depuis quelques instants qu'il était entré dans sa vie, la présence du Gardien l'avait un peu réconforté. Elle reprenait petit à petit espoir, du moins pour l'instant. Voulant, pour on ne sait quelle raison, quitter l'endroit, Saten songea qu'il devait ne pas apprécier cet autre Protecteur. Il faut dire qu'il ne se montrait pas très locace, ni qu'il avait une attitude très aimable envers elle, ou les autres personnes présentes.

Il devait avoir ses raisons pour paraitre aussi froid, mais Saten était heureuse de ne pas être tombée sur lui comme Gardien...
Au moins, Roméo avait-il l'air de se soucier uniquement du bien être d'elle même.

Saten eut un hochement de tête, témoignant de l'attention à son Gardien avant de reposer ses yeux vert sur la jeune demoiselle isolée. Qui était-elle ? Elle paraissait dans le besoin et très neurasténique elle aussi... Sans pouvoir dire pourquoi, elle avait eu envie d'aller vers elle.

Quelque chose les liait peut être ... ?
En levant la tête pour ouvrir la bouche et s'exprimer, à voix basse pour ne pas qu'on la prenne pour folle en parlant seule, Saten montra d'un geste du menton, la présence de Cassandra à Roméo.

" Euh ... J'aurai aimé pouvoir adresser la parole à cette jeune femme... Elle a l'air tellement triste...."

Souligna-t-elle, avant de se relever pour s'apprêter à aller vers elle, attendant cependant l'approbation de son Gardien.

[ =_= Cassandra, nous avons fait des efforts pour t'intégrer à notre jeu, malgré absence de ton Gardien et tu déclines tout ... tant pis, nous sortons alors :/ ]

La jeune Rouquine garda longuement l'air enthousiaste, plein de promesse envers cette main tendue pour la jeune fille qui se tenait non loin d'eux deux. Son Gardien avait émi l'envie de quitter les lieux, elle aussi, songeait que la venue de ce nouveau Gardien serait trop incommodant pour sa reconstruction.
Les yeux verts, luisants mais profonds de Saten s'étinrent légèrement, devant le refus catégorique de leur voisine, à vouloir les apercevoir.

Visiblement, elle était trop perdue dans ses pensées, et elle devait avoir des soucis. La Rousse n'avait pas pour habitude de vouloir aider les gens, surtout lorsqu'elle ne les connaissait ni d'Eve ni d'Adam, mais l'exception avait été Cassandra... Pourtant, devant son ignorance d'eux, Saten se résigna. Parfois les gens ne désirent pas être sauvés...

Elle apprenait la leçon : personne ne venait vers elle et lorsqu'elle faisait un pas pour se sociabiliser, on lui tournait le dos, consciemment ou non. La jeune femme, l'air morne, s'efforça de rester positive : peut être aurait-elle à recroiser cette fille dans un autre lieu de la ville... Et alors, elle aurait plus le loisir de pouvoir engager la conversation avec elle.

Mais pourtant, son visage restait fermé, comme si la Roquine avait pris de nouveau un coup de poingt dans les dents. Sans attendre plus encore, devant l'immobilisme de l'autre femme, Saten leva les yeux vers son Gardien. Roméo se tenait déjà prèt de la porte, pressé de quitter l'endroit, visiblement. Où iraient-ils ?
Elle l'ignorait encore mais avait bien l'intention de questionner son nouveau Protecteur sur sa vie passée. Même si cela pourrait être très douloureux pour lui, Saten estimait qu'il devrait tout savoir d'elle, et aussi le contraire, pour faire correctement son travail.

Juste avant qu'elle ne passe la porte, un mouvement attira son regard clair. Le vert de ses prunelles se posèrent sur Cassandra, encore une fois. Elle venait de recevoir une magnifique rose d'un rouge ardent, comme par magie.
Un coup de blues s'empara de la Rousse : quelle délicate intention, comme l'homme qui en était à l'origine devait être romantique...
Un pincement au coeur, elle se tourna, le visage plus clos qu'avant, pour pousser la porte du Bar à Qui, et laisser l'occasion à Roméo se sortir à son tour.

[ Rues ]