La soirée se termine

Kamui erré seul depuis maintenant très longtemps. Il se retrouvait sans personne à garder, et pourtant, il été toujours sur terre. Dieu l’avait il oublié définitivement ? Il ne savait pas, il ne savait même pas si c’était Dieu qui l’avait envoyé ici. Tout ce qu’il savait, c’est que quelqu’un avait l’air de jouer avec sa vie . . . enfin, son corps et son esprit, puisque la vie, ça faisait un moment qu’il l’avait quitté. Il avait décidé d’aller dans un club, endroit peu fréquentable pour un enfant, mais de toute façon, personne ne le verrait. Il entra donc sans aucun problème et regarda autour de lui. Les gens dansaient comme des fous, remuant en se qui paraissait pour Kamui, des gestes totalement désordonnaient. Mais peut être étaient ils ainsi. Peu importe, comme personne ne pouvait le voir, il avait décidé de voir lui-même les gens. De les regarder s’amuser tranquillement, insouciant, joyeux, innocent. L’innocence qu’il avait perdu, voir jamais eu. Lui, si jeune . . .

Il se dirigea tant bien que mal vers le bar, esquivant toutes les personnes qui dansaient. Se faire traverser par quelqu’un n’était jamais agréable.

Il arriva enfin au comptoir. Il était trop petit pour voir de l’autre côté. Aussi, le plus discrètement possible, sans faire bouger le tabouret, il y grimpa. Il devra faire attention, si quelqu’un voulait s’asseoir, il devra descendre très rapidement. Il y avait beaucoup de monde, et plusieurs serveurs. Il s’accouda au bar, et observa, l’air triste, un sourire nostalgique aux lèvres.

Maëv se déplaçait rapidement d'un boût à l'autre du comptoir, ses collègues de même, le but de la manoeuvre étant de ne pas rentrer dans les autres.
La nuit battait son plein, encore quelques heures étouffantes et elle pourrait enfin rentrer à la maison, prendre une bonne douche et aller dormir.
Elle continuait d'aller d'un client à un autre en souriant, se languissant la fermeture et sa nuit de sommeil bien méritée.
La soirée se passait plutot bien.

Au bout d'un moment, la serveuse se rendit compte, d'un détail qui lui avait jusqu'à présent échappé. Un jeune garçon, pas plus d'une dizaine d'années, assis au bar.
Comment avait-il put entrer?
Mais le plus étrange, c'est que personne ne semblait faire attention à lui.
Pourtant son costume ne l'aidait pas à passer inaperçu...
Habillé tout en blanc, avec deux ailles blanches dans le dos.
*Tiens, marrant! Je me demande comment il les accroche?*
Maëv regardait ce petit bonhomme et comme personne ne semblait s'intéresser à lui se rapprocha avec un sourire.

"Bonsoir! Tu es tout seul? Je peux t'aider?"

Ce gamin l'intriguait et il avait un air triste, peut-être s'était-il perdu...

Il avait croisé les bras sur le comptoir, la tête posée dessus, ne se souciant même plus si quelqu’un voulait s’asseoir. Pourquoi était il venu ici exactement ? Voir tout ses gens le déprimé plus qu’autre chose. Il n’aurait vraiment pas du venir. C’était décidé, il repartait. Il leva la tête pour descendre mais se figea. Il y avait maintenant beaucoup trop de monde pour qu’il est une chance de sortir sans rencontrer personne sur son chemin. Il se remit dans la même position qu’il était il y avait trente secondes. Avec beaucoup de chance, personne ne viendrait prendre la place, le bar fermerait bientôt, et il pourrait sortir à ce moment là. Mais il rêvait éveillé. Avait il eu de la chance durant sa vie ? Résumons.

Enfant battu dés la naissance.
Tué dans la plus total indifférence par ses parents
Renvoyé sur terre par on ne savait qui pour aider des gens
Perdu sa première mortelle
Le deuxième allait mieux mais il état toujours là.
La troisième était morte de sa maladie
. . . Et il était toujours et encore sur terre

Divertissement joyeux n’est ce pas ? Pourquoi n’était il pas en enfer, comme tout les mauvais gardien ? Il ne voulait pas rester ici, l’enfer devait sûrement être beaucoup plus accueillant.

Il déprimait silencieusement lorsqu’il entendit une voix. Elle ne devait pas lui parler, mais machinalement il remonta la tête. Il sursauta lorsqu’il remarqua que la voix lui parlait à lui. Elle pouvait le voir ? Comment ça se faisait ? Elle devait sûrement avoir un gardien pas loin, pourtant, il n’en avait pas vu . . . étrange non ? Il répondit d’une petite voix.

" Bonsoir. Euh . . . non, ça ira merci . . . mais j’ai une question . . . vous en avez déjà vu des comme moi ? "

Devant l’absurdité de sa question il bafouilla un.

Euh. .je. Je veux dire . . . avec des ailles.

Maëv fixait le gamin avec une totale incrédulité.
Comment ça avoir déjà vu des gens avec des ailes? Il était bizarre.
Ce n'était pas tous les jours que l'on voyait des gens déguisé en ange se balader dans les rues. En plus habillé tout en blanc.

"Euh... Je dois reconnaitre que non... Mais ça te va bien!"

En blanc... Encore cette maudite couleur... Elle ne la quitterait donc jamais...
La dernière cicatrice qu'elle s'était faite sur l'avant-bras commença à la démanger. Elle la gratta par dessus sur T-shirt.
Ca recommençait, pourquoi cette couleur lui rappelait encore le passé?

Ils faisait une drôle de paire tous les deux... Elle, en noir haïssant le blanc et ce gosse en blanc couleur de pureté, mais synonyme de tellement de folie...

"Pourquoi est-ce que tu me poses cette question? C'est si courant que ça les gens avec des ailles?"

Le pauvre gosse semblait perdu. Elle aimait les gosses, alors autant s'en occuper.

"Je finis bientot le travail. Attend moi là. Dès que c'est terminé je te racompagne chez toi!"
Elle ne voulait pas qu'il se fasse agrésser en rentrant. Il avait l'air seul.
*Pourquoi est-ce que ce gars à côté me regarde bizarrement...? Il a jamais vu quelqu'un parler à un enfant?*

Pas vu d’autres personnes avec des ailles ? Donc elle n’avait pas de gardien. Voyante peut être ? Il en doutait, elle n’en avait pas l’air, même s’il n’en avait jamais vu, il les imaginés plus . . . bizarre. Mais personne ne savait ce qu’il pouvait se passer dans la tête d’un enfant après tout non ?

Il regarda autour de lui. La plupart des gens discutaient entre eux et ne se souciaient pas de la jeune fille. D’autres la regardait, mais tellement occupés à boire qu’ils n’y prêtaient pas attention. D’autres par contre semblaient la regarder comme si elle était folle. Mais bon, après tout, elle devait avoir l’air de parler toute seul.

" Merci. Euh. . . .Ça va vous paraître bizarre ce que je vais dire, mais le monsieur la bas vous regarde d’un étrange air. Il croit que vous parlez . . . toute seul. "

Il fallait qu’il lui dise. De toute façons, si elle le voyait, elle aurait très probablement et très bientôt un gardien, donc, ça évitera un travail en plus à ce pauvre être. Il parla d’une voix lasse. Quatre fois qu’il le disait, quatre fois qu’il redonnait l’explication.

" Et bien, ce n’est pas le meilleurs endroit pour vous le dire, mais vous êtes vraiment la seule à me voir. Euh comment dire. . . "

Il rechercha de ses yeux claires comment lui prouvait. Il monta alors sur le comptoir, le meilleur endroit pour ne pas se faire rentrer dedans, et se dirigea vers l’homme qui la fixait. Il passa sa main devant ses yeux plusieurs fois, et l’homme ne cligna pas des yeux. Il retourna à sa place en esquivant les pauvres verres et autres cadavres de bouteilles. Mais, par malchance, encore et toujours, sa chaise fut prise. Il soupira. Trop prévisible. On lui en voulait, c’était sûr non ? Il alla descendre un peu plus loin, descendant comme il put, manquant de tomber par terre.

" Je ne veux pas vous déranger. Personne ne peut me faire de mal. Il faut juste que j’attende la fermeture. Sinon, je ne pourrais pas sortir. "

Non, personne ne pouvait lui faire de mal, pas physiquement en tout cas, on ne pouvait plus.

Maëv regardait le gosse en face d'elle avec un air de merlant frit.
Comment ça elle parlait seule...?
*C'est pas grâve ma fille, tu fatigues! Demain ça ira mieux!*

La jeune fille avait remarqué que le type la fixait, et elle allait lui dire le fond de sa pensée lorsque le gamin se leva de son tabouret et mis sa main devant les yeux de l'autre qui continuait de la fixer comme si le gosse n'avait pas bougé.

"Oh, merde!"
Ce fut malheureusement la seule chose qu'elle put dire à ce moment là.
Elle regarda l' homme et lui fit son plus beau sourire colgate signifiant *Non, non! Je me fous pas de ta poire! Juste un peu!*, jusqu'à ce que celui-ci retourne à sa bière.

Le petit avec les ailes revenait vers elle. Et sa place avait déjà été prise. Elle se voyait mal dire au client de virer ses fesses parceque c'était la place de l'homme invisible...

" Je ne veux pas vous déranger. Personne ne peut me faire de mal. Il faut juste que j’attende la fermeture. Sinon, je ne pourrais pas sortir. "
Elle eut pitié pour ce pauvre gosse.

Elle continua son service quand même, puis à un moment plus calme se dirigea vers lui.
"Passe derrière le comptoire. On va attendre la fermeture, et on discutera. Je veux que tu me racontes quelques trucs."
Il fallait qu'elle sache.

Apparemment, elle avait compris que personne d’autre qu’elle dans cette pièce ne pouvait le voir, vu son exclamation. Elle regarda l’homme en souriant. Pourquoi sourire ? Kamui ne voyait pas l’intérêt de sourire à cet homme qui la regardait depuis un bon moment. Peut être que les adultes aiment bien sourire aux hommes. Lui, ne souriait plus tellement. De temps en temps, face à un beau spectacle, mais les larmes prenaient très rapidement la place au sourire.

Il la regarda faire son service. En attendant il s’assit par terre, dos au comptoir, au bout. Ici, il y avait très peu de chance que quelqu’un lui marche dessus. Et puis, en fait, avant, on lui marchait dessus, alors pourquoi ne pas continuer ?

Il soupira. Combien de temps serait il sur cet terre ? Il voulait en partir rapidement, très rapidement. Il n’en pouvait plus. Apparemment, personne ne voulait de lui si on le laissait ici. Peut être était il trop ‘sale’ pour aller au paradis, et trop jeune pour l’enfer. Qui le savait ? Et est ce que le paradis et l’enfer existaient ? Peut être il n’y avait rien, juste du repos, la paix, l’oubli.

Perdu dans ses pensés, il sursauta lorsqu’elle lui adressa la parole. Raconter des trucs ? Quoi comme truc ? Il se leva doucement.

" Oui, si vous voulez. Mais il ne faut pas que je sois dans le passage, sinon les gens vont être gêné. "

Oui, parce que passé à travers quelqu’un était aussi, voir plus, désagréable que de se faire passer à travers. Il se dirigea vers le comptoir et se cacha dans un coin.

" Que voulez vous savoir ? "

Il allait sûrement encore répéter ce qu’il avait dit aux autres mortelles qu’il avait eu. Que des femmes. Belle ironie n’est ce pas ? C’était une femme qui avait mis fin à ses jours. Une femme aidée d’un homme, mais c’était elle qui avait porté l’ultime coup.

Maëv regarda le petit s'installer dans un coin du bar, derrière le comptoir.
Ses dernières paroles la choquèrent.
"Mais il ne faut pas que je sois dans le passage, sinon les gens vont être gênés. "
Ca ne le gênait pas lui de se faire écraser? Elle ne comprenait pas comment un si petit garçon pouvait avoir ce genre de pensées.
Il se fichait donc complètement de se faire marcher dessus?
Le gosse lui parut encore plus fragile maintenant.
Sa cicatrice la démangeait de plus en plus, et la vue du blanc lui rappellait de mauvais souvenirs.
Elle devait penser à autre chose. Et se concentra sur son travail.
Encore une heure et quelques et se serait fini...

" Que voulez vous savoir ? "
Ce qu'elle voulait savoir? Elle ne savait pas vraiment...
Son nom, qui il était, ce qu'il était...
Elle garda ses pensées pour elle, ce n'était pas le bon moment pour en parler...
Ils en parleraient au calme après.
Elle se contenta d'un vague "plus tard!" et retourna à ses clients, surveillant quand même le gamin du coin de l'oeil, afin de vérifier si tout se passait bien.
Elle essayait le plus possible de rester à côté de lui, pour ne pas qu'il se sente trop seul.

Maman était claire là dessus, ne jamais laisser un enfant seul.
A cette pensée elle faillit lacher le verre qu'elle tenait à la main, mais le rattrapa de justesse, espérant que personne n'avait remarqué. Heureusement qu'il était vide...
Cela ne lui était jamais arrivé de penser à sa "mère" pendant le travail.
Qu'est ce qui se passait?
Maëv savait ce qui se passait...
Le petit était habillé tout en blanc. Juste une partie du vêtement blanc ne la dérangeait pas. Mais tout blanc... Il n'y avait qu'eux qui étaient tout en blanc...

Oui! Il fallait qu'ils discutent! Pourquoi y avait-il des gens avec des ailes? Pourquoi ce gosse avait-il l'air si triste?
Elle était triste, mais ne pouvait pas pleurer! Alors son sang pleurait pour elle...
Elle était seule, le petit "ange" semblait l'être aussi.
Peut-être que...
Peut-être que quoi?

Il était assis dans un coin, tranquillement, les genoux repliés contre lui. Il avait l’impression qu’il se retrouvait chez lui, caché dans un coin pour pas qu’on le trouve. Il avait pris cette position tellement souvent pour éviter de se faire taper. Il secoua la tête et la pris dans ses mains. Ca ne servait à rien de penser à ça maintenant. C’était fait, point final, il était mort, point final également.

Il releva la tête et regarda autour de lui. Les gens s’activaient sans le voir. Il avait l’habitude. Voila plus de 6 mois qu’on ne le voyait plus, sauf quelques personnes. Et de toute façon, même avant on ne le voyait pas. Il avait l’habitude et ça ne le dérangé pas.
Elle avait répondu par un ‘plus tard’ à sa question. Très bien. Mais ça voulais dire qu’elle devait avoir plein de question. Et celle qu’il ne voulait pas entendre était comment ou pourquoi. Parce qu’il serait obligé de dire des choses, même s’il avait appris à ne dire que le minimum.

La demoiselle semblait gentille. Elle revenait toujours vers lui. Ca ne devait pas être fait exprès, sûrement les clients, mais pour lui, on pensait un minimum à lui. Pour une fois, on s’inquiétait pour lui. Même si ce n’était pas volontaire, même si c’était la curiosité, même si plein de facteurs entraient en compte, on le faisait.

Lui, il la regardait elle. Elle s’activait pour servir tout le monde. Elle allait tellement vite qu’un verre lui glissa des mains. Mais heureusement, elle le rattrapa à temps. Ouf.

Il pris sa sacoche et l’ouvrit pour prendre un papier et un crayon. Il ne dessinait pas bien à cause de son jeune âge, mais il aimait bien. En plus, de là où il était, il y avait une bouteille qui était éclairée par la lumière et c’était joli. Alors il la dessina. Il passa le temps ainsi, jusqu’à la fermeture.

Enfin! La soirée était finie.
Maëv avait cru que ça n'en finirait plus. Elle allait et venait sans cesse, entre le bar et la salle, afin de servir et débarrasser.
Elle était épuisée, aussi bien physiquement que mentalement.
Et sa salle de bain hurlait son nom... Une bonne douche chaude!

Elle finit d'aider à ranger, puis partit en vitesse dans la salle de derrière pour récupérer ses affaires.
"Salle de bain me voilà ! ! !"
Son cri sortit du fond de son coeur et certains de ses collègues se mirent à rire. Un lui proposa même de l'accompagner dans la dite salle de bain.
Propos qu'elle accueillit avec un grand éclat de rire, et un "Non, merci ! Elle serait jalouse que je ramène quelqu'un !".
Puis quitta la pièce en riant. Elle avait autre chose à faire que ramener un homme chez elle ce soir.

Mais avant, le petit... Elle devait le faire sortir...
Elle se dirigea vers lui, lui fit un sourire et chuchota "Viens on sort ! On sera plus tranquille dehors ! ".
Elle se tourna vers ses collègues encore, présents et lança un "Bonne nuit tout le monde ! A demain !" à la volée.
Puis sans attendre de réponse se dirigea vers la sortie, vérifiant au préalable que le petit "ange" la suivait.

Une fois dehors,elle lui proposa de venir chez elle si il n'avait pas d'endroit où rentrer.
Vivant seule, un peu de compagnie lui ferait le plus grand bien. Elle avait un canapé d'appoint dans le salon. Bien qu'il refuserait sûrement.
Et puis elle mourrait de faim, et aimerait avoir une discussion tranquille avec le petit de préférence devant un bon plat.
Elle se dit que le gosse allait la prendre pour une folle de l'inviter comme ça chez elle, sans raison, dès le premier soir.
Mais elle avait envie de compagnie.
Et elle trouvait le petit "ange" attachant.

Ca faisait deux ans aujourd'hui que sa "mère" était partie, elle ne voulait pas être seule.

Il avait fermé les yeux et avait la tête contre le mur. Il n’avait pas besoin de dormir, mais fermer les yeux le reposait psychologiquement, puisque son physique n’était plus. Il écoutait juste le bruit de fond du bar. Les murmures, rires et autres faits joyeux. Il entendit même une femme pleurer, disant qu’elle avait vu son mari avec une autre. Quelqu’un semblait vouloir la réconforter mais elle pleurait toujours. De quoi ce plaignait elle ? La vie était belle, elle retrouverait quelqu’un, après tout, elle, elle était vivante. Il resta donc là, attendant, les yeux fermé.

Le bruit commençait à diminuer. Les clients partaient ils ? Le club était il ouvert non stop 24h/24 ? Il ne le savait pas, il n’était jamais allé dans se genre de club. Elle parla avec des amis à elle sûrement, et déclina une offre. Pourquoi voulait il allait dans la salle de bains avec elle ? Il voulait visiter. C’était un mystère pour le pauvre petit Kamui qui était encore trop jeune pour comprendre ça.

Il sursauta lorsqu’elle lui parlait et la regarda dans les yeux de son regard clair. Dehors ? C’était donc fini ici ? Il sortit doucement de sa cachette en vérifiant que personne ne se trouvait devant. Une fois sortit de sa cachette il la regarda et la suivie, prenant bien soin de ne toucher personne.

" Oui, pourquoi pas "

Avait il répondu d’une petite voix. De toute façon, soi ça, soi il restait dehors tout seul. Encore, donc forcément, le choix était vite fait.

" Vous travaillez depuis longtemps ? "

Il avait dit ça comme ça, juste pour parler et rompre le silence qui devenait pesant.

" C’est loin chez vous ? "

Simple curiosité d’un enfant, rien de plus.

Maëv marchait silencieusement. Elle n'avait pas l'habitude de parler, plus d'écouter.
" Vous travaillez depuis longtemps ? "
Le petit semblait avoir envie de parler lui. Très bien, elle ferait un effort.

"Non! Je suis au Darklight depuis quelque jours seulement! Je fais trop jeune, alors la majorité des bars et restaurants pour lesquels j'ai postulé m'ont envoyé baladé..."
Pour une fois qu'elle avait trouvé un boulot sympa, elle ne risquait pas de le laisser tomber.
Elle lui parla de sa vie depuis qu'elle avait quitté le laboratoire, mais pas encore de cette période, elle n'était pas prête...
Peut-être un jour, lorsqu'elle accepterait de parler du passé. Pour l'instant elle se contenterait de simples banalités. Ses différents emplois, les endroits où elle allait souvent, ses spécialités culinaires...

Au bout d'un moment, il lui demanda si elle habitait loin. C'était un gamin après tout. Il lui faisait penser à elle lorsque sa "mère" l'emmenait quelque part, elle lui demandait toutes les cinq minutes dans combien de temps elles arriveraient. Cette question la fit sourire.
"Non! On y est d'ici dix minutes à pieds environ !"
La rue était déserte. Tant mieux! Pour le commun des mortels, elle parlait seule...

Autant passer pour une folle auprès de personnes à moitié saoul ne la dérangeait pas plus que ça... Autant au milieu de la rue s'était une autre histoire...
Ils venait d'arriver en bas de chez elle.

( => appartement de Maëv )

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