Nom : Ulmann.
Prénom : Ahren.
Surnom de Gardien : L’absent.
Âge lors de la Mort : 24 ans.
Âge de Gardien : 64 ans.
Rapide description physique :Ahren est d’apparente plutôt imposante. Militaire de carrière, sa musculature ne lui a jamais permis de passer inaperçu. De plus, il est blond aux yeux bleus. Le parfait stéréotype « Aryen », d’après l’idéologie qui a baigné son enfance, bien malgré lui.
Description psychologique : Avant… Avant l’instant fatidique où Ahren passa de l’autre côté du miroir…
En société, Ahren se démarquait par son asociabilité. Adepte de tours rhétoriques tels que l’ironie, le cynisme, les sarcasmes, et bien d’autres petits plaisirs, il se montrait très souvent incapable de sincérité. Cela dit, il n’était pas d’un naturel menteur. Sa fonction de militaire lui imposait de rester un minimum appréciable, chose qu’il avait beaucoup de mal à faire. Il ne parlait jamais à une personne qu’il ne jugeait pas digne d’intérêt, et se complaisait dans un silence éloquent, qui en cache beaucoup, encore de nos jours, sur son ressenti profond. Parfois contraint à la parole, il ne faisait pas le moindre effort pour plaire à ses interlocuteurs, et cherchait par le biais de l’agressivité orale, à s’épargner la diction de paroles plus futiles les unes que les autres. Un électron libre, pour résumer, qui se complaisait dans son paraître atypique.
Que dire d’Ahren ? S’il sait se montrer imperméable en apparence, il n’en reste pas moins humain, au fond de lui même. Bien entendu, une telle asociabilité ne peut cacher qu’un malaise profond, malaise que le jeune homme ne réussit à dissimuler qu’en évitant délibérément la confrontation avec la société. La société… Il la hait, et il l’aime, comme un ennemi souhaite la mort de son adversaire, comme un amant souhaite ne jamais quitter sa promise. Un esprit en grande contradiction… Et cette contradiction n’est due qu’à une éducation de fer, qui n’a pas permis au jeune homme de réaliser ses rêves d’enfants. Certes, il aurait très bien pu accepter sa condition, et se développer dans le destin que lui avaient choisi ses parents, mais il n’en fut rien. Ahren n’a choisi que le silence, la torture psychologique, au détriment du développement de la sociabilité. Sa personnalité d’aujourd’hui est déduite de cette frustration, mais aussi d’une vision des choses propres. Soyons clairs, Ahren apprécie d’être comme il est, même si les périodes de doutes l’assaillent perpétuellement. Sous une façade de fer, se cache un être complètement instable…
Gardien de : Cassandra Zander.
Passé : Ahren est le fils d’un membre d’une famille amplement respectée dans le monde aristocratique. Né dans la sévérité de ses parents, il a toujours été considéré comme le porteur d’un futur idyllique, emplit de richesses et de pouvoir. Car Ahren est l’aîné d’une lignée de nobles, ayant vécu dans les années quarante, en Allemagne nazie. Une lignée qui possédait énormément de privilèges et de terres, et à qui il ne manquait que le pouvoir politique, à petite échelle. Ce pouvoir, Ahren l’incarnait malgré lui, et il n’avait pas le droit à l’échec. Une vie de servitude, vers un destin que l’on ne désire pas… Durant toute son enfance, Ahren accepta les contraintes, les responçabilités, et l’impossibilité de partager sa vie avec qui que ce soit d’autre que ses précepteurs. Pourtant, il est indéniable que le manque affectif fut grand, et que l’enfance du jeune homme fut amputée, en grande partie. Oui, il développa une érudition sans bornes, qui ne manqua pas de provoquer la fierté de ses parents ambitieux, mais ce fut au détriment de son développement personnel. La sociabilité… Ahren ne la jugeait plus digne d’intérêt, et se réfugiait dans le cynisme, les sarcasmes, et l’ironie, et ce sur chaque personne qu’il croisait. Comme s’il fallait qu’il rejette le fardeau de son enfance ratée sur tout être humain…
Aussi, lorsque son père vint lui annoncer, alors qu’il n’avait que 17 ans, que l’armée constituait son avenir le plus pur, Ahren ne réagit absolument pas. Le silence était le meilleur des mépris… L’armée… Que ça soit ça ou autre chose, quelle importance ? Toute volonté avait déserté le jeune homme… Il entra donc dans les rangs de la Weirmacht, et développa son potentiel physique, sans aucune envie…
Puis, l’année 1939 arriva… Une convocation, une déportation, puis l’arrivée en France, dans les contrées d’Alsace. La guerre débutait tout juste, et la France n’avait pas rendu les armes. Ahren fut posté au front, et vécu toutes les horreurs que la guerre amène. Mais dans quel but ? Le jeune homme ne faisait que suivre les directives de son père, de sa patrie, comme toujours, sans manifester du moindre esprit critique. Mais il n’en demeurait pas moins dégoûté par la futilité de cette guerre.
L’ambiance était au beau fixe, et l’armée allemande prenait du terrain lorsque la vie d’Ahren bascula, aussi inopinément que faire ce put. Le front ensanglanté était une fois de plus le théâtre d’une débauche remarquable. Ayant vaincu l’armée française en présence, ce jour là, les soldats allemands jugèrent intéressant de « s’amuser » avec les habitants du village le plus proche. Ahren suivit sans broncher, mais alla se poster seul, en périphérie du village, lorsque les soldats commencèrent leur parade, prologue à une tuerie qui n’était plus que coutumière au jeune homme. Assis sur l’herbe, il humait les arômes que contenait l’air, et s’abandonner à son habituelle rêverie, lorsque des éclats de voix se firent entendre. Un rictus de désabusement sur les lèvres, Ahren se retourna, et ce qu’il vit lui provoqua un électrochoc phénoménal. Sur le sol, un enfant pleurait, appelait sa mère. Plus loin, celle ci tentait d’échapper aux mains des soldats. Pourquoi ? Pourquoi tant de cruauté ? Le fait que les attaques visent des civils arracha un sursaut de honte à Ahren, et le jeune homme se leva, furieux, avant de se précipiter sur le soldat qui tenait l’enfant, et de le rouer de coup, sans retenue. Ils étaient allés trop loin, et il était temps qu’ils changent de politique comportementale. Les réactions ne se firent pas attendre. Outrés que l’un des leurs prenne le partis des français, les soldats lâchèrent femme et enfant, pour se jeter sur Ahren, qui ne put que sortir son arme, prit de cours. La légitime défense… une notion qui ne possédait que peu de sens, dans un tel contexte. La folie de la guerre emporte tout, même la raison… Il y eut un bruit de détonation… Puis plus rien. Un homme était au sol… Ahren…
Toute vie s’était envolée du corps de notre jeune homme… Il errait dans le néant… C’est alors qu’une voix lui parla, à travers la brume de l’infini. Elle lui annonçait son retour sur terre. Ahren refusait catégoriquement, il en avait assez vu. Mais qui pouvait lutter contre la volonté de Dieu ? Personne, aussi, Ahren se réveilla, quelques minutes plus tard, affublé d’une paire d’ailes, aussi noires que faire ce put. Il était devenu un gardien, à part entière, et devrait assumer la lourde tâche de veiller sur la vie d’autrui. Quelle ironie, notre jeune homme en était parfaitement incapable, car trop torturé par son asociabilité, sa haine des hommes, qui n’avaient fait que s’accentuer avec les circonstances de sa mort. Un jeune homme lui fut confié. Cet homme devait être victime d’un accident de voiture, près de 60 ans plus tard. Pourquoi 60 ans à l’avance ? Soit disant, pour permettre à Ahren d’accepter son devenir, et de se diriger vers la réussite.
Or, il n’en fut rien. Trop rebuté par sa tâche, Ahren ne communiqua jamais l’homme en question, et se contenta de veiller passivement sur lui. La tâche était assez imposante, sans qu’en plus il y ait le besoin de communiquer physiquement. A l’approche de l’échéance, Ahren n’accentua pas son attention, car il n’était devenu que l’ombre de lui même, un corps incapable de prononcer la moindre parole. Et pourtant, l’homme fut sauvé. L’accident fut évité, par un simple détournement. La voiture qui devait percuter notre homme de plein fouet fut déviée par un miroir, pointé stratégiquement par Ahren sur le conducteur du véhicule, qui changea sa trajectoire. Ingénieux, mais il fallait y penser.
La fin des tourments d’Ahren se devait donc d’être proche, quelle qu’elle soit. Dieu sachant pertinnement quels avaient été les précédents agissements d’Ahren, ne vit pas la chose de cette manière. Il fallait que le gardien s’implique totalement dans son rôle, qu’il oublie ses propres tourments au profit de ceux du mortel qui lui était attitré. Ahren avait dévié la difficulté. Il fut donc ramené sur terre, et un nouveau mortel lui fut assigné. Cette fois, il n’y aurait pas de retour plausible… L’erreur était à omettre…
Lien avec d'autres personnages : Ahren ne s’est approché de qui que ce soit. Son état dépressif l’a traîné dans les confins de la solitude depuis longtemps déjà.
[Supplément] Comment avez-vous connu ° Les Gardiens ° ? J’ai tout d’abord connu Triste lune, sans pour autant m’y inscrire, puis la section pub m’a amené ici.
P.S : Il me fallait un contexte de ce genre pour expliquer une pareille personnalité, un tel rejet...
Cela dit, il est vrai que le sujet est sensible, n'hésitez pas à me faire changer, si le contenu vous paraît trop choquant
Mer 1 Nov - 18:23
