Sentir un feu pareil au mien

Mortel Nombre de messages : 66 Date d'inscription : 24/06/2007

Assise sur les marches d’un portail insalubre, Lilith, fixait le néant ; son regard vide sur la foule pressée par la fine neige qui commençait à tomber.

Les flocons immaculés se détachaient de la noirceur du ciel et finissaient souillés sur le sol, piétiné par des pieds impurs.

Ils glissaient sur les flots humains tentant de s’accrocher à leur infime existence, mais s’échouaient invariablement dans la déchéance boueuse ou, finissaient par s’évaporer dans l’éther…

Le froid ardant de cette nuit d’hiver lui en rappelait une autre… lointaine… indéchiffrable… La neige avait également recouvert le monde de son linceul rédempteur… Une chapelle… Une autre vie… Se yeux absents ne s’accrochait à aucun des passants et aucun des passants ne semblait la remarquer…

Lilith venait de s’évader de l’asile. Sa longue chemise blanche et informe couvrait son corps et ses pieds nus, rougis dans la neige ne ressentaient déjà plus la morsure du froid.

Elle portait, sur ses épaules, une veste en jean bien trop grande pour elle. Mais où l’avait-elle dégotée, cette veste en jean ?

Ses lèvres se mirent à trembler...

Où tu l’as dégotée ?

Les mots sifflèrent entre ses dents serrés ; un nuage de buée se forma devant sa bouche.

Me dis pas que t’as oublié que nous avons tué le porc de la loge ?

La bouche resta ouverte, suspendue, dans l’attente de la suite.

Non, ce n’est pas moi…

Silence.

Pfff… comme tu voudras, t'as qu'à pas assumer mais le résultat est le même…

Lilith se releva. Les gens marchaient dans tous les sens, en ayant l’air de savoir où ils allaient. La ville respirait régulièrement et frénétiquement à la poursuite de demain… Lilith devait faire partie d’un autre monde…

Elle leva le visage vers le ciel et recueillit les fragiles flocons sur son visage.
Fragiles…
Une autre vie… si belle… si triste…

Les bruits du fourmillement urbain la tirèrent de ses souvenirs.

Tu vas encore nous inventer une histoire, Lilith ?

Laisse-moi, il me reste quelque chose à accomplir...

Elle descendit les quelques marches et se perdit dans la foule sans visage…

Il faisait froid par cette nuit d'automne, bientôt toute la ville serait recouvert sous un linceul blanc.

La neige crissait sous ses pas sans que personne ne s'en rende réellement compte.

La foule était dense et il avançait, paisible, la neige s'accumulant sur le bord de son chapeau. Il allait rejoindre Alice (il ne se sentait jamais vraiment bien quand il la laissait seul, trop peur qu'elle fasse une bêtise...) quand une forme étrange attira son regard.

Un espèce de fantôme de femme se tenait l'air agard dans la foule pressé, pied nu dans la neige et ne semblant prêter attention à personne d'autre.

La pauvre semblait vraiment mal en point et la veste en jean ne devait certainement pas lui suffire à se protéger du froid.

Même si il était maintenant afranchit de toute sensation, il se rendait compte que le froid était mordant dans la manière qu'avait les gens autour de lui de remonter leurs écharpe et de frotter leurs mains les unes contres les autres.

Ses ailes étaient d'un blanc maculé et se secouèrent légèrement pour faire lacher prise aux flocons qui essayaient tant bien que mal de les recouvrir.

Il se tenait la, bien droit dans son costume sombre et son chapeau noir, les ailes à demi déployé fixant la jeune fille d'un regard bienveillant

Mortel Nombre de messages : 66 Date d'inscription : 24/06/2007

L’anonymat de la foule, des visages gris, des voix sans timbre, fantomatiques, portées par des rafales indifférentes aux frémissements des cœurs. Au milieu de cette mascarade, avançait Lilith, lentement mais d’un pas régulier. Elle savait exactement ce qu’elle avait à faire et où aller.

Puis-je me permettre Mademoiselle Mélodrame ?

Le son de sa voix était sec et ironique, comme toujours quand c’était l’autre qui prenait la parole.

Ton plan est bien sympathique, mais tu ne dispose pas de ce qu’il te faut.

Elle stoppa son avancée. Un homme la bouscula, lui lança un mot d’excuse et poursuivit son chemin.

Navrée d’ébranler tes bonnes résolutions mais…

Elle porta une main à sa bouche.

*... il va te falloir trouver du matos…*

C’est alors qu’elle sentit un long frisson lui parcourir l’échine. Ce n’était pas le froid, elle en était anesthésiée… non, c’était autre chose. Elle sentait une présence, quelque chose d’anormal dans cette foule.

Elle posa les yeux sur les visages, mais ne croisa aucun regard. Elle observa attentivement le lieu où elle se trouvait. Il ne lui était pas familier. Qu’est-ce que c’était… ce sentiment étrange d’être observée… mais de manière bienveillante… et pourtant… il n’y avait personne… personne…

Elle ferma les yeux.

* Je suis… calme… apaisée… Je…*

L’autre s’était tu.

Elle s’avança, très lentement vers l’endroit d’où il lui semblait qu’émanait cette source de chaleur.

S’immobilisa et respira calmement… Il naquit presque un sourire sur ses lèvres… puis rouvrit les yeux… sur le vide.

N’oublie pas ta rédemption… n'oublie pas que tu t'es proposé de te libérer...

Elle se retourna sans pour autant s’éloigner.

… un feu… pareil au mien…

La femme s'était déplacé jusqu'à lui, l'air agard un peu perdu... Mais en même temps rassuré.

Elle fixait sa silhouette sans le voir... ; Elle avait le profil et la tête de quelqu'un à qui la vie n'avait pas souris. Il existait décidément tellement de gens malheureux...

Alors elle s'était retourné comme pour s'en aller. Mais elle n'avait pas bougé. L'avait-elle seulement vu? Il en doutait maintenant.

Pourtant le problème semblait résolu! Même Alice le voyait et parlait avec lui... A moi qu'elle ne soit pas une mortelle au sens noble du terme... Mais de ça aussi il en doutait.

Il s'avança doucement vers la silhouette grelotante et posa une main réconfortante sur son épaule:

"Vous ne devriez pas rester dehors par ce temps madame vous allez tomber malade..."

Il ne savait pas si elle pouvait même l'entendre mais il savait qu'elle pouvait au moins ressentir sa présence.Il reprit alors avec inquiétude:

"ça va allez? Vous ne semblez pas en forme si je peux me permettre... Je peux vous être util en quelque chose?"

La neige continuait de tomber et les passants aveugle au spectacle qu'ils offraient tout les deux continuauent leurs chemins dans l'indifférence général

Mortel Nombre de messages : 66 Date d'inscription : 24/06/2007

* Expier par le feu… purifier ma blessure par les flammes… et t’envoyer en enfer…*

Les yeux rivés sur la ruelle sombre au bout de laquelle se trouvait l’antre qui l’avait si longtemps accueillie, Lilith souriait d’un sourire sans vie.

Elle ressentit alors la même chaleur que précédemment se répandre sur son épaule et envahir agréablement le reste de son corps.

"Vous ne devriez pas rester dehors par ce temps madame vous allez tomber malade..."

Elle ne put réprimer au sursaut.

"ça va allez? Vous ne semblez pas en forme si je peux me permettre... Je peux vous être utile en quelque chose?"

Elle se retourna brusquement et tomba nez à nez avec un jeune homme qui venait d’apparaître comme par enchantement. Elle recula d’un pas, le cœur battant. Comment se faisait-il qu’elle ne l’avait pas vu auparavant ? Etait-ce de lui qu’émanait cette mystérieuse chaleur ?

Elle resta face à lui, les bras ballants, les yeux agrandis pas la surprise.

La lumière blanchâtre que la neige reflétait dans l’atmosphère offrait à sa silhouette sombre un halo translucide. L’homme était tout vêtu de noir et portait un chapeau qui maintenait son visage à moitié camouflé dans l’ombre. Ce détail augmentait encore davantage le mystère qui l’entourait.

C’est alors que ses yeux aperçurent… dans son dos… ce qui ressemblait… non… elle n’en revenait pas… sa raison ne parvenait pas à l’admettre…

… des ailes…

Elle aurait voulu prononcer un mot, mais l’état contemplatif dans lequel elle fut projetée par cette vision l’en empêcha.

Elle était en train de voir… un ange…

Un long moment de silence s’installa entre eux. Elle ne l’avait vu que lorsqu’il s’était adressé à elle…

Qui êtes-vous ?... Qu'êtes-vous ?...

Furent les seules paroles qui réussirent à se frayer un chemin.

Le souvenir de sa mère lui traversa l’esprit comme un éclair s’abat sur une cime. Etait-elle capable… l’autre en elle était-il… ?...

Elle avait finit par le voir et ses yeux agrandit par la surprise le fixait d'un air agard.

Le temps s'écoulait et s'étirait entre eux deux alors qu'ils se fixaient du regard, lui le regard bienveillant, un sourire étiré sur ses lèvres, elle, quelque chose d'indicible sur le visage...

Il allait reprendre la parole quand elle le coupa et lui demanda simplement qui il était et ce qu'il était.

Il avait une certaine pitié pour la jeune femme qui se tenait devant lui. Il enleva son chapeau comme pour se présenter et répondit en s'inclinant légèrement:

"Tes yeux ne te trompent pas, je suis belle et bien ce que tu peux apeller... Un ange..."

Comme pour confirmer ses dires, ses ailes se déployèrent un peu plus. Il releva la tête et repris

"Nous ne devrions pas discuter ici. Personne ne peux réellement me voir dans cette foule..."

Il remit son chapeau et la fixa intensément

"je vais néamoins répondre à ta première question. Qui je suis? Un pauvre bougre mort un peu trop tôt et qui, pour Dieu seul sait quelles raisons, est revenu sur cette bonne vieille Terre..."

Il eu alors un faible sourire en la regardant de nouveau

Mortel Nombre de messages : 66 Date d'inscription : 24/06/2007

* Un ange… *

Lilith écouta la voix apaisante de l’être qui se tenait face à elle. Un fin rideau de neige troublait sa vision et rendait le moment encore plus onirique.

Si personne ne peut te voir… comment se fait-il que moi je puisse ?

L’homme ne répondit pas de suite, laissant planer un doute entre eux. Pourtant, les paroles de l’étranger semblaient couler de source, elle ressentait toute l’évidence de la vérité, et ce sentiment la laissait sans voix. Elle avait toujours ri des élucubrations paranormales de sa mère et aujourd’hui elle se trouvait face à ce qu’elle avait toujours plus où moins rejeté : la possibilité d’entrer un contact avec des esprits avant franchi le seuil de la mort.

Elle avait toujours feint avoir ses entrées dans le monde nébuleux de l’au-delà et en ressentit une certaine honte…

Ses pensées l’amenèrent vers la seule personne qu’elle avait aimée et qui s’était volatilisée à l’embrasure d’un nouveau monde…

* Après tout peut-être que lui aussi était…*

Elle frissonna et sa gorge se serra.

Se rendant compte que l’ange la regardait fixement, tentant de pénétrer ses questionnements, elle sourit faiblement.

* Sourire niais, ma chérie…*

L’autre s’éveilla en elle. Le sourire disparut.

* Si tu veux en savoir d’avantage emmène le dans un coin et voix ce que tu peux en tirer…*

Je… heu…

* Quoi ? Ca ne t’intéresse pas de savoir ce qu’un être ailé a dans le ventre ? *

A cette pensée, elle rougit.

L’autre l’habitait depuis si longtemps que parfois elle se demandait s’il n’était autre qu’elle-même. Elle réfuta cette idée de la tête.

* Là, il se demande ce que tu manigances… tu devrais te grouiller avant qu’il ne file !*

La crainte de voir l’apparition disparaître la fit relever la tête. Le sourire revint.

Très bien ! Alors suis-moi !

D’un pas rapide, elle se dirigea de nouveau vers le torrent de passants, se frayant un chemin pour traverser la foule et se retournant de temps à autre pour s’assurer que l’inconnu la suivait bien.

Ils atteignirent finalement la ruelle sombre que Lilith observait de loin un instant auparavant.
Là, dans la pénombre, elle se retourna brusquement.

Tu n’as pas répondu à ma question. Pourquoi as-tu décidé de te matérialiser à mes yeux ?
…

Serais-tu capable de lire dans les cœurs ?

L’ange avait-il deviné l’acte qu’elle s’apprêtait à commettre ? Ou bien… connaissait-il celui qu’elle venait de perpétrer ? Etait-ce l’enfer qui allait s’abattre sur elle ?

Elle soutint le regard sombre de la mystérieuse apparition, anxieuse et curieuse à la fois d’en savoir plus. La peur l’avait fui, sentiment sans prise dans un cœur qui n’a plus rien à perdre…

Dans ce bref échange oral, Sébastien eu du mal à cerner la jeune femme. Il n'aimait pas sa façon de le regarder et de regarder les autres quand cette drôle de lueur s'allumait dans ses yeux...

Il n'était présent que depuis quelques secondes mais il avait déja compris que cette femme n'était une mortelle commune.

Quelque chose de bien plus sombre tramais sous son air malade.

Il la suivit néamoins à travers la foule en évitant de bousculer tout le monde, ne prêtant aucune attention aux faits que personne de toute façon ne pouvait se rendre compte de sa présence.

Alors qu'ils avançaient tout les deux, elle l'entraina à l'écart, dans une petite ruelle sombre.

Même si il ne risquait rien, il se sentait tout de même un peu mal à l'aise dans l'obscurité et l'aspect sordide de l'endroit...

Il écoutait la jeune fille et sa dernière question lui arracha un éclat de rire. Il prit alors la parole et dit:

"Je me suis matérialisé devant toi parceque je sentais que ça n'allait pas. Je ne sais pas si j'ai raison ou si j'ai tord, mais le fait que tu puisses me voir est un bien mauvais signe pour toi je le crains... Nous autres les gardiens ne nous matérialisons que devant les personnes en danger, qu'on apelle mortel. Je suis déja lié à quelqu'un mais ta détresse m'a détourné pour quelques instants de ma mortelle."

Il s'assied alors confortablement sur le rebord d'une poubelle et, sur le ton de la discussion reprit:

"Je peux te demander ton nom et ce qu'une femme comme toi fait pieds nues dans la neige, sans endroit apparement ou loger?"

Mortel Nombre de messages : 66 Date d'inscription : 24/06/2007

Un éclat de rire s’éleva des profondeurs de l’impasse. Puis, un fracas métallique s’ensuivit juste derrière Lilith qui sursauta, laissant échapper un cri de stupeur. Un chat déguerpissait à toute vitesse, tandis que le couvercle de poubelle qu’il venait de renverser tournait toujours sur le sol.

Elle regarda l’inconnu s’exprimer à gorge déployée, puis reprendre son calme. Sans sourciller, Lilith l’écouta expliquer sa présence parmi les vivants. Loin de s’angoisser pour le mauvais présage de cette apparition, l’autre fut touché dans son orgueil.

Elle rit à son tour.

Que pourrais-je risquer ? Je n’ai rien à craindre ni des vivants, ni des morts… Quand à ma, soi-disant « détresse »… je crois que tu fais erreur… et ça me fait bien rire…

Elle fit une pause, son pâle visage illuminé d’un rire sans joie et ses yeux déversant son ardente folie.

Il n’est de détresse dans un cœur comme le mien, vois-tu… Tout simplement parce que rien n’est réel, ni mes sentiments, ni mes souffrances, ni moi, ni l’existence elle-même…

Elle l’observa avec une fausse suspicion amusée.

Et puis, qu’est-ce qui me prouve que tu existes réellement ? Que tu n’es pas le fruit de mon imagination ? Et toi non plus Lilith, tu n’es rien… rien qu’un parasite de mon esprit que je n’arrive pas à chasser. Tu es un poids mort à mon imagination délirante… Non, j’étais là avant toi, l’imposteur c’est toi ! Tu es froid et inhumain !

Elle regarda l’homme qui semblait ne pas avoir tout suivi.

Oh… ce n’est rien, c’est Lilith qui montre encore ses faiblesses… Bientôt elle n’existera plus, t’inquiète…

Elle fit quelques pas dans l’obscurité grandissante de la ruelle et se retourna.

Je m’appelle Lilith… et ce que je fais dans cette rue est très simple… Je cherche à me réchauffer…

Un sourire effleura ses lèvres violacées pas le froid, tandis que se yeux prirent, un fraction de seconde, l’expression d’une infinie tristesse.

… et pour cela, j’ai un excellent plan…

Ce qu'il vit le sidéra. Il était tout simplement entrain d'assister à la débauche de folie d'une femme schyzophrène.

Loin de l'effrayer, il observait tranquillement la jeune femme, le sourire toujours vissé sur ses lèvres.

Les maladies mentales, il connaissait, sa soeur lui avait appris...

"Tu as raison la vérité réside en chacun de nous"

Il avait parlé d'un ton amical mais le contraste avec le regard glacé qu'était maintenant le sien était saisissant.

Il n'était pas en colère ni même énervé. C'était juste son incompréhension et sa tristesse face aux maladies mental qui ressortait.

*Si Dieu existait vraiment il ne permetrait pas que les troubles mentaux existent...*

Il l'écouta attentivement pendant sa tirade, sans broncher en oscultant froidement la maladie qui était en elle.

Quand elle eu finit, il reprit:

"Tu dois avoir une vie bien triste Lilith pour ne plus avoir foi en rien..."

La tristesse avait pris le pas sur sa voix et la flamme glaçé de son regard baissa d'intensité

"Ne fais pas quelque chose que tu pourrais regretter"

as de menace dans sa voie. Un simple avertissement.

Mortel Nombre de messages : 66 Date d'inscription : 24/06/2007

* Quelque chose que je pourrais regretter... Y a-t-il encore quelque chose que je pourrais regretter...*

Elle fut happée par ses souvenirs qui se mêlaient à ses rêves, qui se confondaient à ses fantasmes... Certains d'entre eux ne semblaient pas être réels, tandis que d'autres, qu'elle n'avaient jamais vécu, lui parurent être d'une impeccable réalité. Les histoires qu'elle inventait sans cesse faisaient partie intégrante de son existence.

Je suis désolée...

Le ton de sa voix avait repris la douceur et la fébrile émotion qui s'en dégageaient lorsqu'elle était libérée de l'autre.

... il n'y a plus rien que je puisse faire qui me semble regrettable...

Elle leva vers l'ange des yeux déterminés et emprunts d'une grande lassitude.

Je ne ressens plus rien... Ni amour, ni haine, ni joie, ni désespoir...

D'un geste brusque, elle ouvrit la veste en jean qui la recouvrait, laissant apparaître sa chemise de l'hôpital.

Ni faim, ni froid... ni douleur...

Elle s'arrêta, son souffle saccadé trahissait son agitation.

C'est pourquoi j'en conclue que la vie est factice, une imposture... tout ceci n'est qu'un jeu... La vérité n'existe pas. Nulle part où aller en dehors de ma tête !

Elle fut prise de tremblements de plus en plus fort.

C'est...

Sa voix se voila.

C'est pourquoi je suis là ! Car sans moi, plus rien de tout ça n'existerait, tu comprends ?

Elle lui adressa un sourire malsain.

Tu m'excusera, mais j'ai maintenant quelques comptes à régler avec ce qui a fait croire à Lilith qu'elle avait sa place dans ce monde chimérique...

Elle explosa de rire.

Pauvre petit être crédule...

Puis, reprenant brusquement son calme,

Je me vengerai... et notre joie ne sera que tristesse... Nous en rirons aux larmes, ce sera triste à en mourir... Mais nous sommes déjà à moitié mortes... et puis, qui sait... nous nous sentirons peut-être plus vivantes après...

Elle regarda attentivement l'ange qui se trouvait en face d'elle. Si elle avait pu, elle lui aurait souri. Elle ne savait même pas si cet être avait un nom.

Tu peux m'accompagner si tu désires assister au spectacle... ou si un jour tu veux me retrouver, suis les flammes de l'enfer dans lesquelles l'espoir m'a abandonnée...