Un gardien ... ?

Noah ouvrit les yeux.

Il la voyait encore. Il voyait encore le visage mort de cette gamine, juste en face de lui. Tout comme il sentait encore le choc brutal de l'avant de la voiture contre ses jambes et ses hanches, le livre si précieux lui échapper des mains, les morceaux de verre le transpercer ... Et la vie, lentement, le quitter. Etrange. On aurait pu s'attendre à ce qu'il survive à un tel accident, non ? Il se demandait vaguement comment il avait bien pu tomber pour se tuer ainsi. A quelques centimètres près, peut-être qu'il ...
Minute. Il était mort ? Non. Il n'était pas mort. Il était là, assis sur un banc, sentant aussi bien la délicate brise agiter ses longes méches que le soleil réchauffer timidement ses mains jointes sur ses genoux. Il n'était donc pas mort. Du moins ... c'est ce qui lui semblait.

Il essaya de se souvenir ce qui s'était passé, après l'accident. En vain. Il n'arrivait qu'à, vaguement, se remémorer une présence opressante et gigantesque (divine ?). On lui avait dit qu'il devrait faire quelque chose. Quelque chose ... il ne parvenait quoi à mettre le doigt sur ce que ca pouvait bien étre.

Il soupira ... et réalise que quelque chose était différent. Quelque chose ... quelque chose qui ....
Sans même y penser, il remua doucement ses ailes, et alors en remarqua enfin la présence. Il manqua de sursauter, et se releva doucement, pour recourber les étranges nouveaux membres contre lui, pour mieux les voir. Après une hésitation, il tendit une main, les toucha. Ses doigts glissérent sur les douces plumes, et un souvenir perca enfin à travers sa mémoire embrumé ... : gardien. Il était gardien. Un peu comme un ange ... ces ailes témoignaient de son statut.

Il secoua négativement la tête, un sourire amusé sur les lèvres. Il n'était pas en train de réver - il savait reconnaitre les réves de la réalité. Mais ... de quelle réalité s'agissait-il donc ! Il regarda autour de lui, essayant de reconnaitre oû il était. Il vit quelques maisons assez grandes, un long chemin jonchés d'arbres, et d'un deuxiéme banc comme celui oû il était. Un lotissement assez chic, en fin de comptes. Il vit un petit gàrçon courir après un ballon de football, s'approchant ainsi à seulement un mêtre de lui ; arrivé il attrapa sa balle et se redressa. Sans paraître le remarquer. Un peu décontenancé, Noah demanda lentement :

" ... est-ce que tu me vois ?"

L'enfant ne lui préta pas la moindre attention, repartant. Après un temps d'arrét, Noah eu un léger rire, nerveux, ironique, moqueur, et surtout désabusé. Il se laissa de nouveau tomber assis sur le banc, soulevant un peu ses ailes dans un geste réflexe pour ne pas les serrer inconfortablement contre le dossier, et laissa tomber son visage en arrière, regardant le ciel.

" ... non mais sans rire ... "

Finit-il par déclarer simplement, un sourire sardonique sur le visage. Car oui ... ces quelques mots résumaient bien sa situation.

[Reservé à ma mortel =3=]

[Hehe j'ai fait l'effort de répondre ce soir]

« Ariane ou es-ce que tu vas ? »

La demoiselle se retourna exaspérée son sac à la main, elle n’allait nulle part en particulier, il faisait beau et elle avait envie d’aller faire un tour mais quand sa mère était la il fallait toujours avoir une bonne excuse pour sortir.

N’importe qui aurait trouvé ca normal sauf elle. Ses parents adoptifs étaient tellement rarement présents, qu’elle sortait toujours sans prendre la peine de donner une justification à son frère ainé chargé de les surveiller, elle et Malik, pendant leurs absences. Tant qu’ils rentraient à une heure décente, ils pouvaient bien aller ou ils voulaient.

Elle se tourna tout de même vers sa mère un sourire aux lèvres, car après tout ce n’était pas une méchante femme, elle s’inquiétait juste pour ses enfants…quand elle avait le temps. Ariane croisa les doigts derrière son dos et lui dit avec un sourire.

« Je vais au centre commercial avec Jane et Marianne on a prévu de faire une petite virée shopping. »

« Oh … » fut la seule réponse de sa mère. Elle partit dans la cuisine et avant qu’Ariane ait pu dire quoique ce soit, sa mère était revenue avec son portefeuille. Elle sortit un billet de 20 euro qu’elle tandis à sa fille avec pour seul commentaire.

« Tiens un petit supplément, tu as assez sur toi ? »

Non, réellement, elle n’était pas méchante, pas souvent présente mais gentille. La jeune fille lui sourit et aquiesa. Elle sortit rapidement de la maison lui donnant une bise sur la joue et criant avant de fermer la porte qu’elle ne rentrerait pas trop tard.

Elle sortit de chez elle et s’étira, maintenant, il allait falloir qu’elle aille quand même faire un tour au centre commercial, elle achèterait une petite bagatelle à sa mère en passant, ça lui ferrait toujours plaisir.
Elle contemplât la rue, une bande de bambin jouait au ballon dans la rue calme sous le regard attentif des mères du quartier.

C’était un joli quartier résidentiel ou seul les gens qui avaient un peu d’argent pouvaient s’installer, très propre et bien tenu. Le moindre faut pas était critiqué avec véhémence. Les dames virent Ariane sortir de chez elle et lui dire bonjour, elle leur rendit leur salut et continua sa route.

" ... non mais sans rire ... "

Elle se retourna croyant qu’on lui parlait.

« Vous désirez…. »

Le reste de sa phrase s’étouffa au fond de sa gorge, elle regarda ahurie ce qu’elle avait devant elle. Un homme ou plutôt une créature du sexe masculin (elle ne se décidait pas à appeler ange la personne qu’elle voyait devant elle, étant profondément Athée), beau dans son genre, très classe, habillé en blanc, un visage qui semblait un peu contrarié et de long cheveux brun attaché sans grand soin et puis ses ….ailes…le mot lui semblait en lui-même une bonne plaisanterie.


« …sans blague … »

Elle ne trouvait pas d’autre mot. Elle s’approcha de la créature tendant la main pour toucher les ailes, grandes, blanches, éblouissantes ….Elle n’osait pas.
Elle se retourna personne à part elle ne semblait prêter attention à l’étrange apparition.

[Ah çà pour être pas méchante, elle est pas méchante la mêre, oui XD Le jour oû ma mêre me filera 20 euros comme çà XDDD *morte de rire*]

Alors que ses paroles n'étaient destinés à personne d'autre qu'à lui-même, Noah fut surprit d'y entendre un écho. Il releva le visage, plus étonné que réellement curieux, et vit la jeune fille. Alors que, tous comme le petit gàrçon, les femmes plus loin semblaient ne pas le voir, elle le regardait avec des yeux ronds, fixant ses ailes. Elle finit par dire, avec une éloquence digne des précédentes paroles du gardien : "Sans blague ..."

Un mince sourire naquit sur les lèvres de Noah et, sans un mot, il se redressa un peu, posant ses avant-bras sur ses cuisses et tournant le visage vers Ariane. Ses ailes, tendus, semblaient douces et agréables, leurs plumes tremblotant doucement sous la brise. Il fixa un instant la jeune inconnue sans rien dire, puis finit par répondre, désignant ses ailes, avec un ton aussi posé que si il avait parlé de la pluie et du beau temps :

"Alors je ne suis pas le seul à être surprit, ca me rassure. "

Il se mit à nouveau debout, agitant doucement ces étranges nouveaux membres auquelles, bien qu'ils soient un peu encombrant, il s'habituait assez vite. Ce faisant, il regarda de nouveau Ariane. Pourquoi le voyait-elle ? Oû plutôt ... pourquoi les autres ne le voyaient pas ? Et pourquoi ces ailes ? Il soupira. Il détestait se poser autant de questions inutiles, et finit par conclure, bon gré mal gré, que toutes ces choses étaient inhérentes à son nouveau statut de gardien. Gardien de quoi ? De qui ? Il ne le savait pas vraiment.

Peut-être la jeune fille saurait-elle lui apporter des réponses ? S'aurait été étonnant, mais ... Il haussa un sourcil en lui demandant, trés naturellement :

"Tu ne saurais pas ... 'quelque chose', à propos de çà ?"

Pour désigner à nouveau ses ailes, il les fit bouger un peu, les pliant et les dépliant lentement.

Il n’avait pas l’air méchant simplement bizarre. Non en fait, après réflexion, il était bizarre (on voyait rarement des gens équipés d’ailes en ville… à la campagne aussi d’ailleurs.). Le simple fait que ses ailes soient présentes était un élément étrange, déconcertant même, elle n’arrivait pas à s’y faire et ne pouvait en détacher ses yeux.

Le plus déconcertant dans l’histoire était probablement qu’il la regardait avec l’air de trouver ca bizarre également…si même lui ne savait pas ce que ces deux trucs faisaient sur son dos, ils n’étaient pas sortit de l’auberge. Parce que maintenant qu’elle avait vu cette créature (elle n’arrivait pas à le qualifier d’humain, aucun humain de sa connaissance n’avait des ailes.) elle ne pouvait pas continuer sa route et faire comme si elle avait été victime d’un mirage.

« Surprise…le mot est… » Elle hésita
« ….faible. »

Il avait l’air aussi déconcerté qu’elle, il se leva soupirant, il semblait songeur. Elle aussi, ses ailes…elle était d’une blancheur éclatante et elle avait toujours autant envie de les toucher pour s’assurer que c’était bien réel.

Elle se retourna de nouveau ,un peu plus loin, les enfants continuaient à jouer sous la surveillance étroite de leurs mères, celle-ci ne semblait pas voir l’apparition. L’une d’elle se tourna vers Ariane voyant qu’elle restait sur place et lui demanda si elle allait bien.
La jeune fille lui fit un signe de main et l’assura qu’elle allait bien, elle se tourna de nouveau vers l’homme en face d’elle.

Il semblait un peu à côté de la plaque, il lui demanda ,comme si c’était normal ,si elle savait ce qu’il était.
Comme on demanderait à un dictionnaire la définition d’un mot.
Elle le regarda perplexe, tentée entre l’envie de lui demander si il se foutait d’elle et celle de lui exposé son hypothèse car l’air de rien, le cerveau d’Ariane réfléchissait à toute vitesse.

« Je crois… »

Elle hésita.

« C’est étrange, je suis Athée, je ne crois donc pas en dieu mais la seule façon d’expliquer, ce phénomène ou hallucination… »

Elle s’arrêta, elle devait avoir l’air bien bête si elle parlait toute seule mais elle n’était plus à ça près ! Elle continua donc.

« …ça serrait de dire que tu es un ange. »

Elle grimaça, décidément ce n’était pas dans ses convictions.

« Je ne vois pas d’autres créatures qui pourrait avoir les même ailes. »

Elle jeta un œil derrière elle et baissa le son et demanda a Noah.

« Rassure moi, tu n’es pas une hallucination parce que j’ai l’impression d’être la seule à te voir. »

Elle savait que Malik aimait l’ennuyer mais pas au point de mettre des hallucinogènes dans sa nourriture.

Noah regarda Ariane, écoutant ses propos avec un léger sourire, entre surprise et amusement. Un ange ... ? Il toucha distraitement ses ailes, réveur. Un ange ... Comme si ce genre de choses pouvait exister ... ! Pourtant ... Et puis, cette notion s'accordait assez bien au mot qui lui était venu en tête : Gardien. Non ?
A la dernière question, il haussa les épaules, répondant en remuant négativement la tête :

"Je ne sais pas. Il est vrai qu'à part toi personne ne semble me voir, mais ... "

Il eu une grimace. Oui, après tout ... si il n'était pas réel ? L'idée l'angoissa quelque peu, et se frotta les bras des deux mains, pour se sentir, se toucher. Mais il n'y avait pas de doutes ; la sensation des vétements, du vent, l'odeur des pins ... Tout çà ne pouvait qu'être réel - du moins, il l'espérait. Il finit par conclure, d'un ton posé, presque comme un scientifique tirant une conclusion :

"Je crois que je ne suis pas une illusion. "

Mais qu'était-il, alors ? Avant, il avait été Noah, jeune homme de 25 ans, restaurateur de livres ; il n'en doutait pas. Mais maintenant ... après l'accident, il ...
L'accident. Mais bien sûr. Si effectivement il était .... "mort" (l'idée était trop étrange à apréhender), alors ... cela devrait étre vérifiable. Il s'avanca d'un pas vers Ariane, qui semblait ne pas vraiment savoir comment agir, et lui dit, souriant doucement, presque comme une escuse :

"Est-ce que tu pourrais ... Aller vérifier quelque chose pour moi, en mairie ? Aller vérifier si ... "

Il se frotta la nuque d'une main, géné, et ses longues méches brunes glissérent suavement le long de son visage tandis qu'il finissait, aussi poli qu'une petite fille modèle malgré son allure :

"Si Noah Granchester est décédé. Si je suis mort. "

Oui, vraiment, dit comme çà cela paraissait particulièrement stupide. Impossible. Mais ... jusqu'à maintenant, il aurait également pensé impossible le fait de posséder d'imenses ailes blanches dans le dos. Alors ... il devait savoir, savoir si cet accident l'avait effectivement tué. Ou pas.
Après, restait à savoir si cette fille accepterait de l'aider ... Bien qu'il ait l'air simplement un peu paumé, mais aussi relativement tranquille (pour quelqu'un qui se demande si il est mort ou vivant, à titre de référentiel), il réfléchissait dur, envisageant déjà de nombreuses possibilités.

Il lui semblait qu’il n’était pas une illusion, elle en était moins sure, la partie cartésienne de son esprit n’arrivait pas à se faire à l’idée qu’elle ait un ange en face d’elle. C’était tellement irréel, on se serrait cru dans un livre fantastique, dans moins de cinq minutes il allait peut-être lui expliquer qu’elle était la princesse d’un monde perdu et qu’il devait la ramener dans son royaume pour aller sauver elle ne savait trop quoi.
D’accord, elle exagérait mais avouez que la situation était tout de même quelque peu insolite.

Si elle était perplexe, « l’ange » ; à défaut d’un autre terme elle s’était décidé à l’appelé ainsi ; lui avait l’air un peu embarrassé. Apparemment, il n’en savait pas plus qu’elle sur les raisons de sa présence ici.

Il s’approcha d’elle, elle eut un mouvement de recul instinctif qu’elle réprima. Au contraire elle s’approcha tendant la main pour frôler les ailes de l’ange.
Elle savait que ça devait impoli et surement gênant pour lui mais c’était plus fort qu’elle, elle se sentait obsédée par ses ailes d’une blancheur éblouissantes.

Il était plutôt étrange de toucher un ange, il avait l’air si peu réel qu’elle s’était persuadée qu’elle ne toucherait pas quelque chose de matériel, elle ne s’attendait à entrer en contact avec la douceur des plumes blanches, au lieu de ça, elle pensait que sa main passerait au travers avec un peu de difficulté comme si il avait été un être fait de chair mais que sa présence s’estompait petit à petit.
Au contraire, les plumes étaiten lisses et douces.
Elle fit la grimace et lui adressa un petit sourire contrit en guise de désolé, tout en écoutant sa requête, elle répéta après lui pas tout à fait sure de la marche à suivre.

« Aller vérifier si tu es mort… » Elle marqua un temps. « …à la mairie… »
Elle réfléchit, il était surement normal d’aller à la mairie pour demander si quelqu’un était mort mais à vrai dire, elle ne savait pas ou était la mairie, enfin elle ne s’en souvenait pas la seule fois ou elle y était allé datait de son adoption et depuis elle n’y avait plus jamais remis les pieds.

« Noah Granchester c’est ca ? »

Elle hésitait, si elle y allait c’était qu’elle rentrait dans le jeu, si elle n’y allait pas sa curiosité risquait d’être insatisfaite et puis il était tellement gentil et avait l’air tellement gêné, elle ne pouvait pas refuser. Elle passa une main dans ses cheveux et répondit.

« Moi, je veux bien mais es ce que tu connais le chemin de la mairie ? »

Elle rougit et regarda ses chaussures.

« Moi je ne m’en rappelle plus vraiment…. »

Elle releva la tête prise d’une inspiration soudaine.

« Et en fait tu serais mort de quoi ? »

Noah sourit doucement en voyant Ariane s'approcher pour toucher ses ailes, comme une enfant un peu curieuse. Il ne se vexa pas de ce comportement - lui-même aurait sans doute eu envie d'en faire autant, dans son cas. En revanche, il écouta attentivement sa réponse, en apprenant davantage sur ce qu'il allait bien pouvoir faire, mais aussi sur le caractére de la jeune fille - aparemment, plutôt conciliante ; en tous cas assez pour accepter d'aller faire un tour à la mairie pour un inconnu ailé. C'était plutôt une bonne chose ... pas qu'il voulàsse l'exploiter, mais, même si il préférait d'ordinaire rester plus ou moins solitaire, il risquait d'avoir besoin de son aide.

Il sourit à ses explications confuses, comme quoi elle ne savait pas oû trouver le lieu, et dit doucement :

"Merci ... et ne t'inquiéte pas, je connais le chemin. "

Il regarda vaguement aux alentours, et demanda l'adresse de l'endroit oû ils se trouvaient à Ariane ; quand elle lui donna, il ajouta :

"Ah, oui, je vois oû on est ... à pied, on arriverait dans une vingtaine de minutes. "

Une vingtaine de minutes venant d'un grand dadet marchant plus vite que son ombre, mais bon. Il la regarda, haussant un sourcil pour lui demander si l'option qu'il avancait ne lui posait pas de problémes - peut-être préférerait-elle prendre le bus ? Il évitait au plus que possible ces véhicules bondés et bruyants, ayant beaucoup de mal à les suporter, mais ...

Il avait beau se retrouver dans un endroit inconnu sans savoir comment il y était arrivé, avec en bonus deux ailes dans le dos et l'obsédante image d'une gamine morte à 10 centimètres de son visage, il ne perdait pas le nord, restant pour tout dire égal à lui-même. Quand elle le questionna sur la raison de sa mort, il répondit donc sereinement, peut-être trop - laissant deviner à quel point il était capable de masquer ce qu'il ressentait :

"Mon dernier souvenir est celui d'une voiture rentrant dans la vitrine du magasin ou j'exposais un livre. "

Et du choc. Et de la douleur. Et l'enfant. Et l'impression de partir.

"Ensuite, je me suis simplement retrouvé ici ... "

Il hésita avant d'ajouter :

"La boutique est sur notre chemin, alors ... on pourra sans doute se faire notre petit idée avant même d'arriver à la mairie. "

Non, vraiment, son sourire était trop doux, un peu absent et paisible, pour paraître sincére.

Il connaissait le chemin, c’était déjà pas mal au moins, elle se sauvait du ridicule. Elle hocha la tête une vingtaine de minutes à pied, ça lui convenait après tout, son but premier avait été d’entamer une promenade, elle n’avait qu’a prendre ca comme tel.

« Dans ce cas je te suis.
Passe devant. »

Elle parlait à voix basse en jetant un discret coup d’œil derrière elle, les dames du quartier semblaient septiques et la regardait en chuchotant, il était vrai qu’elle devait sembler bizarre, après tout si elles ne voyaient pas Noah – et elle était sure qu’elles ne le voyaient pas- elle devait probablement leurs sembler aliénée.

Elle prit son téléphone comme si il venait de sonner et fit semblant de décrocher parlant à haute voix à un interlocuteur inexistant pour que les dames assises non loin entendent.

« Marie, qu’es ce que tu fais, on avait dis qu’on se retrouvait devant chez moi ! »

Elle se tut tapant du pied comme si elle écoutait des explications.

« Non, tu t’es trompée, tant pis je te rejoins dans une dizaine de minutes au centre commercial, oui, oui, c’est ca à tantôt. »

Elle se retourna, les mères avaient arrêté de la dévisager bizarrement trouvant de nouveau la situation normale. Elle haussa les épaules et fit un signe de tête à l’ange signifiant qu’ils pouvaient y aller. Il était tellement facile de berner les gens…

Elle marchait lentement écoutant ce que l’ange lui racontait sur sa mort en le regardant à la dérobée, il avait l’air serein. Un peu étonnant pour quelqu’un qui parlait de sa mort, de plus si elle avait bien compris, il n’était pas mort il y a longtemps.
Il lui semblait tellement serein qu’elle commençait à se demander si elle devait vraiment se rendre à la mairie pour vérifier après tout, elle était quand même peut-être victime d’hallucination.

« Une librairie ? »

Si c’était sur le chemin, elle haussa les épaules au point ou elle en était …

« Pourquoi pas, après tout on a rien à perdre.. »

Elle était quand même curieuse, elle ne voulait pas paraître trop curieuse et sans éducation mais on ne rencontre pas un mort tout les jours.

« Et ca ne te perturbe pas plus que ca de savoir que tu es mort ? »