une petit glace ... miam!

( ===> la fôret)

Des gardiens. Arthur n’en revenait pas. Il ne connaissait l’existence d’Emily que depuis peu de temps à vrai dire, il était normal qu’il soit sous le choc. Mais le fait que… que Dieu lui-même lui ai envoyé la jeune femme pour le protégé, enfin l’aider à redevenir l’Arthur d’avant en tout cas, était surprenant. Le garçon était heureux et triste en même temps. Il allait changer, mais au fond de lui se trouvait comme une petite voix qui lui répétait sans cesse « Tu es ce que tu es … rien ne changera ». L’adolescent avait beau essayer de la faire taire, rien y fit, elle était toujours là, comme un chewing-gum sous une semelle. Alors, pour essayer de chasser cette pensée maudite, il décida de faire un tour en solitaire. Ce qui ne changeait pas grand-chose aux autres jours. Lorsque Arthur se baladait, c’était toujours seul. La monotonie s’était donc installée rapidement dans sa vie. Pour passer le temps, le garçon ne s’amusait même pas à observer les gens aux alentours, les vitrines et tout ce qui était observable. Même la beauté de la nature qu’il était rare d’apercevoir par ici n’atteignait pas sa cornée. Il possédait une vie dénuée de sens.
Bref, aujourd’hui il décida tout de même de faire un tour. Ne serait-ce que pour prendre l’air. L’hiver ne tarderait pas à s’en aller, laissant place à un printemps frai et gracieux. L’air humide lui donnait quelque frissons mais le soleil qui cognait contre son dos le réchauffait. De temps en temps un couple de pigeons, ou bien de tourterelles, peu importe voletait d’arbre en arbre. Sans doute pour trouver le meilleur endroit où fonder leur famille. Un peu plus bas, chose que seuls les petits enfants pourraient observer, une colonie de fourmis, toutes en file, courrait le long du tronc de l’arbre où étaient perchés pour l’instant les futurs parents. Cette colonie laissait votre esprit songer à un camp militaire, où les soldats obéissent au ordres de leur caporal. Bref, tout ceci Arthur n’y prêta pas attention. Se contentant de marcher tête baissée, évitent la foule.

Quelques mètres plus loin, une musique attira son attention. Un marchand de glaces ambulant venait de stationner sa camionnette dans un endroit prévu à cet effet. Une envie irrésistible de sucré saisit le garçon qui fouilla dans sa poche. Heureusement, il possédait quelques pièces sur lui. S’approchant du vendeur il hésita un cours instant.

« Une glace au chocolat s’il vous plait. »
« Tout de suite jeune homme »

Une trentaine de secondes passèrent et Arthur reprit sa route après avoir donné la monnaie. Il reprit sa marche à pas lents. Seul changement, il fixait son cornet à présent et non ses pieds. Mais cela ne lui porta pas chance pour autant. Il ne fit pas attention à cette personne, qui de toute évidence n’avait pas fait attention à lui non plus, et la tamponna. Son cornet fila entre ses doigts pour s’écraser face contre terre. Confus, Arthur bredouilla des excuses sans lever la tête pour autant.
Sa glace, il venait de perdre une délicieuse glace au chocolat.

* C’est bien ma veine *

[ désolée du ratard ]

Citation :

" Excusez-moi un instant."

Le téléphone mobile de la jeune femme venait de sonner. Arthur n’eut pas vraiment le temps de réagir. Qu’aurait-il put faire de toute manière? Décrocher à la place d’Emmanuelle? Celle-ci se comportait plutôt étrangement. Elle semblait nerveuse et enjouée, comme une adolescente avec son premier petit copain. Le jeune homme n’était pas assez observateur et compliqué pour réfléchir et imaginer qu’il s’agissait peut être de son amant. Surtout qu’il ignorait si Emanuelle était mariée. Bref, ni dit pas un mot et la laissa s’éloignée de quelques pas, fourrant ses mains dans ses poches.

Il était un peu gêné d’attendre ainsi et se balança d’avant en arrière sur la pointe des pieds tout en regardant de droite à gauche. A leur droite, une mère d’environ trente ans rouspétait après son enfant. Ils se situaient près d’un passage piéton et il en conclu que le bambin avait traverser alors que le feu était rouge. Un peu plus loin, un couple se tenaient par la main et discutaient devant une bijouterie. A leur gauche, une vieille femme promenait son chien dont on voit l’âge à sa démarche fatiguée. Le monde était rempli de gens différents, plus ou moins intéressants songea le garçon avant de reporter son attention sur son interlocutrice.

Il ne voulait pas vraiment entendre sa conversation, et violer son intimité, mais de là où il se trouvait Arthur entendait assez bien. Un conseil, un espace vert… Travaillait-elle dans l’administration? D’après ces indices elle était même à la mairie. Puis elle baissa soudainement le ton de sa voix. De plus, elle se retourna vers lui. Feignant de ne pas entendre, le garçon tourna subséquemment la tête. Un peu trop rapidement d’ailleurs car il se fit mal aux cervicales. Une grimace de douleur apparut sur son visage quelques secondes avant de s’évanouir. Il l’entendit alors se rapprochée et la regarda à nouveau.

Une fois encore elle s’excusait alors qu’elle n’en avait pas besoin. Quelqu’un l’appelait ce n’était pas comme s’il elle s’était enfuie délibérément. Histoire de la rassurée, le garçon balaya l’air de sa main pour signifier que cela n’était pas grave. Et sans lui laisser le choix elle décida de lui payer une nouvelle glace. Il sentit un pression sur son bras et baissa les yeux, la jeune femme l’emmenait de force si l’on peut dire ainsi, car si Arthur voulait se dégagé il n’aurait pas eut de peine, vers le comptoir du glacier. Et à nouveau elle lui parla. Un parfum favoris… Le chocolat bien sûr. Mais il venait d’y goûter… peu importe il adorait ça, ça ne le gênait pas.

« Euh… j’en veux bien une au chocolat s’il vous plait. »

Un petit sourire timide apparut sur son visage, et il ajouta rapidement.

« Merci. »

« Je sais. »

Répondit il en souriant lui aussi. Petit à petit le garçon se décontracta. Le sourire de la jeune femme y était pour beaucoup en réalité. Et puis lorsqu’elle lâcha son bras, elle semblait plus réelle, plus humaines que les premières minutes qu’il avait passer avec elle. Il ne prononça plus aucune paroles, jusqu’à ce qu’ils arrivent devant le glacier. Le chocolat était le parfum préféré de la plupart des gens, vous le saviez? Et c’est généralement celui que les gens achètent lorsqu’ils reçoivent des invités pour ne pas se tromper et prendre un goût qu’ils détestent. Enfin, Arthur n’avait pas vraiment envie de penser à des études sociologiques ou économiques, peu importe.

A ce moment précis tout ce que le garçon avait en tête était le glacier. Ne vous m’éprenez pas, il était juste inquiet que celui-ci le reconnaisse, surtout qu’il n’y avait pas un quart d’heure qu’Arthur était venu le voir. Il ne désirait pas passer pour un goinfre. Alors, presque instinctivement le jeune adulte détourna légèrement la tête vers la droite et laissa son regard divagué.

Citation :

« Je suis honoré que Madame le Maire vienne m'acheter des glaces ! »

Aussi rapidement que le lui permettait son organisme, Arthur tourna la tête vers la jeune femme. Alors c’était elle le maire de la ville. Comme je l’ai dit précédemment Arthur savait que le maire était une femme, mais il n’aurait jamais cru pouvoir la rencontrer un jour. Il resta ébahit quelques instants, la bouche entrouverte et finit par se rendre compte de l’image qu’il donnait, celle d’un pantin. Alors il ravala sa salive et ne dit rien, préférant observer ses deux aînés.

Un poignée de main, rien de plus. Et puis elle commanda deux glaces… Deux ? Le jeune homme la fixa plusieurs secondes sans réagir. Puis celle-ci finit par croiser son regard. Réalisant que sa réaction pouvait paraître impolie il lui sourit. Deux glaces. Cela voulait dire qu’ils allaient rester ensemble encore, ou bien qu’ils repartiraient chacun de leur côté? Ce n’était pas utile de trop réfléchir, il le saurait bien assez tôt. Si Emmanuelle lui disait « et bien au revoir », ce serait clair. Et si, au contraire, elle commençait à lancer un sujet de conversation, cela voulait signifier qu’ils resteraient encore un peu ensemble.

Emmanuelle et le glacier continuèrent brièvement leur conversation. Durant ce laps de temps, Arthur en profita pour remettre ses idées en place. La jeune femme était donc le maire de la ville. Et alors ? Elle était humaine comme tout le monde non? Il ferma donc la bouche et attendit la fin de leur discussion.

A ce moment là une question traversa l’esprit du jeune homme. Emmanuelle connaissait-elle elle aussi l’existence des gardiens? Plutôt étrange comme question quand on s’aperçoit que la personne qui vient de faire tomber votre glace n’est autre que le maire de la ville. Bien évidemment Arthur ne le lui demanderait pas. C’était le genre de question qui n’obtiendrait jamais aucune réponse. Il se satisfit en regardant le sol. Pas très propre d’ailleurs, mais en centre ville il est très rare de voir des trottoirs immaculés.
Enfin, Emmanuelle tendit le cornet de glace au jeune homme. Relevant la tête, il la remercia d’un sourire et prit le cornet.

Citation :

" J'espère que cette fois, vous pourrez en profiter ... "

« Oui, merci beaucoup. »

Voilà tout ce qu’il fut capable de répondre. Rien de plus. Mais que pouvait-il ajouter d’autre?
Il était bientôt temps pour les deux individus de se séparer et de vaguer à leurs occupations. Mais étrangement Arthur n’en avait aucune envie. Il voulait continuer de parler à Emmanuelle. Lui-même en fut étonné. Il ne tenta même pas de se résonné. Alors il posa la première question qui lui vint à l’esprit, et qui, heureusement pour lui, n’était pas trop stupide.

« Hum… je voudrais savoir. Le fait d’être maire n’est-il pas une trop grande responsabilité?
Je me suis toujours demander si cela pouvait nuire à la famille ou bien empêché de voir ses amis. »

Arthur ne s’en rendit pas compte immédiatement, mais sa question était plutôt personnelle. Alors, avant que la jeune femme puisse prononcer quoi que ce soit il s’excusa.

« Je suis désolé si ma question parait indiscrète. Je ne voulais pas. »

Les mots du jeune homme touchèrent au plus profond d'elle même, la femme qui se tenait désormais debout au milieu de la rue piétonne. Elle n'avait pas bougé, restant longuement immobile dans une attitude absente, comme pensive. Mais son visage exprimait quelque chose de sourd, douloureux et glacé. Sans pouvoir d'abord dire quoi que ce soit, elle fut soulagée d'entendre son interlocuteur s'excuser presque immédiatement.

Son regard s'adoucit, comme soupirant d'une conscience retrouvée. En réalité, oui, la question qu'il avait posée était terriblement indiscrête, personnelle et, malheureusement, douloureuse pour Madame Le Maire. Mais après tout, rien n'avait été dit dans un but de la blesser. Comment l'aurait-il su, hein ?

Emmanuelle baissa les yeux puis les releva en se motivant : elle sourit de façon gênée, avant de poser une paume amicale sur l'épaule du jeune homme, plus grand qu'elle.

" Ne vous excusez pas, ce n'est rien. Eh puis, vous savez, c'est une question que doivent se poser beaucoup de gens. "

Dit-elle, pour rassurer le garçon qui semblait réellement mal à l'aise d'avoir été si direct. Il n'avait sans doute pas réfléchi, mais un peu de conversation ne la dérangeait pas. Le laissant se remettre, elle fit quelques pas pour ne plus être au milieu de la petite foule.

" Vous avez raison ... C'est très dur de concilier une vie professionnelle aussi prenante et une vie de famille épanouie. Je pense qu'il a fallut faire un choix. Il n'était peut être pas le bon... "

Les derniers mots s'envolèrent avec un souffle, comme si elle avait murmuré. Il avait fallut que le jeune homme soit proche d'elle pour entendre la fin de son discours, car elle n'avait pas voulut le hurler. Sans savoir encore pourquoi elle avait finalement répondu sans détour à son interlocuteur, Emmanuelle prit instinctivement le chemin du Centre Commercial, sans toucher à sa glace.

[ Tu es libre de continuer ici ou dans le Centre Commercial ^^]

[ je continue ici, c’est plus simple ^_^ ]

Arthur avait bien sentit qu’il n’aurait pas dut pauser cette question. Emmanuelle était restée quelques instants immobile, le regard vague, un air grave sur le visage. C’est pour cela qu’il s’excusa presque immédiatement. Il ne pouvait pas réfléchir avant d’agir? Apparemment non, sinon il se serait tut. Il se serait pausé la question lui-même avant de convenir que de tels propos n’étaient pas appropriés à ce genre de situations. Par pur réflexe, et aussi par embarras, le jeune homme se frotta la nuque tout en fronçant les sourcils. Un seul et unique mot tournait sans cesse dans sa tête d’adolescent. Répétitif et cruel…

* idiot ! *

Puis, comme si elle sentait la culpabilité qui envahissait Arthur, Emmanuelle se mit à sourire, et son expression s’adoucit. Il ne remarqua aucunement la gêne qu’éprouvait la jeune femme. Celle-ci devait avoir l’habitude de rester neutre dans tous les débats et autre conférences qu’elle supportait chaque jour. Grâce cette expression, le musicien se sentit mieux et un peu plus à l’aise, jusqu’à ce qu’elle pause sa main sur son épaule. Immédiatement il fut parcouru d’un léger frisson, comme lorsque que vous marchez dos au vent, vêtu d’un simple tee-shirt et que celui s’amuse à parcourir votre colonne vertébrale. Bref, Arthur n’eut pas réellement le temps de se demander le pourquoi du comment car Emmanuelle prit enfin la parole.
Ses paroles, tout comme l’expression de son visage il y a quelque instants se voulaient rassurantes. Beaucoup de monde se pausait la question? Cela voulait-il dire qu’Arthur n’était pas le premier à s’être montré un peu trop curieux envers la vie privée d’Emmanuelle? Ou bien alors se doutait elle simplement que le jeune homme n’était pas le seul dans cette ville à se poser la question… Sur ces pensées, il secoua légèrement la tête pour s’en débarrassé.

* Tu réfléchit trop mon vieux. *

Il se rendit compte alors qu’Emmanuelle venait d’avancer. Sans se presser il revint à sa hauteur et l’écouta parler une nouvelle fois, plus attentivement que la dernière. Les paroles de la jeune femme laissaient entendre qu’elle n’était pas heureuse socialement parlant. Sa vie familiale ne devait sûrement pas être très enviable ou réjouissante…

* Nous voilà un point commun. * songea Arthur.

Sa famille à lui aussi était loin d’être parfaite. Il ne savait pas ce qu’étaient devenus ses parents depuis environ un an d’ailleurs. Et il ne cherchait pas à les revoir. Son père était le pire des égoïstes, quand à sa mère elle était incapable de s’affirmer et laissait son mari décider de tout. Tu parle d’une vie… Arthur se mit à fixer le sol, un air maussade étant apparut sur son visage. Tout en marchant, il s’amusait, si l’on peut dire ainsi, à shooter dans de petits cailloux. Mais il se souvint de la présence d’Emmanuelle et releva la tête. Il aurait voulu lui dire quelque chose pour la soutenir ou simplement lui montrer qu’il l’avait bien entendue mais rien venait dans son esprit. Mais ne dit on pas que la parole est d’argent, le silence est d’or?