° Les Gardiens °
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 Annah Kaäs

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Annah Kaäs
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Annah Kaäs


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MessageSujet: Annah Kaäs   Annah Kaäs Icon_minitimeMar 27 Fév - 1:43

[J'espère que ça conviendra, je corrigerais les erreurs éventuelles. Si le fait qu'il y ait un manque de gardien pose problème, je vous informe que j'avais dans l'idée d'en créer un (une petite idée à germé dans ma tite tête ^^") un peu plus tard, peut-être... mais rien n'est sur, ce n'est pas une promesse, hein ^^" enfin... bonne lecture >.>]


Nom :
Kaäs

Prénom :
Annah

Surnom :
Ephie (elle se l’est donnée elle-même –voir histoire) il n’est que peu utilisé


Âge :
19 ans (née le 17 janvier)

Profession :
Elle est serveuse à mi-temps dans un simple petit café, mais comble avec divers autres petits jobs (Modèle, Serveuse en boîte...)


Rapide description physique :

La première chose à dire, et peut-être celle qui résume le mieux Annah, est de dire qu’elle est malade, et à la fois d’une beauté presque énigmatique.
D’un premier abord, elle semble simplement mince. Il faut un peu de temps pour remarquer chez elle plusieurs aspects dissonants : sa taille, trop petite pour son âge, sa poitrine, trop peu développée, ses bras et ses jambes comme ceux d’une petite fille… Ce visage, à la fois rond et fin… Elle a de grands yeux 'd'enfant' dont la lumière à été ternie par son histoire. Plus prosaïquement, Annah mesure 1m60 et ne pèse que 49 kg.
Elle est d’une grande pâleur. Peut-être en raison de sa maladie, ou du fait qu’elle ne vit pratiquement que la nuit et passe le plus clair de ses journées chez elle, où à travailler en intérieur. Sa peau est néanmoins douce et unie, et la lumière se reflète sur elle comme sur de la neige. Elle ne la soigne pas spécialement, mais c’est comme si ce corps décadent se fait pardonner de ses faiblesses par cette sorte de beauté qu'il lui octroie.
Allant avec sa maigreur, pas encore catastrophique, certes, mais témoin cependant d’un certain disfonctionnement dans son organisme, vient sa fragilité. Ses os sont assez fins, ses muscles vite meurtris (ce qui ne l’empêche pas de se surpasser, notamment avec l'aide des traitements de ses médecins traitants) et l’on a l’impression qu’un coup de vent suffirait pour la briser. Elle a une démarche à la fois fluide et désaxée. Un peu comme si elle se laissait porter sans vrai but, sans direction précise.
Enfin, elle semble mêler le soin et le laisser-aller. Le premier est exigé par les métiers qu’elle exerce. Ainsi, plus que du 'soin', c’est du 'lustrage' qu’elle applique à son corps malade. Elle fait de cette boule de maux une petite structure artistique… Mais cela ne tient que dans le domaine public, en privé, elle perd sa prestance, et passe le plus clair de son temps par terre, dans des sweets trop grands pour ses épaules étroites, ses jambes nues, un peu osseuses, à tousser, tousser jusqu’à n’en plus pouvoir pour succomber à un profond sommeil qui n’a plus rien de réparateur.
Elle change assez souvent d'apparence pour son métier, ainsi, on peut dire que naturellement, elle sera blonde, aux yeux d'un gris vague, mais cela peut changer selon les périodes (ce sera précisé dans les posts, autrement, elle sera blonde. Et les changements ne seront pas non plus énormes ^^)

Description psychologique :

Mon premier : Versatile. Rien n’assure ce que sera Annah du jour au lendemain. Elle joue très bien la joie, une joie superficielle et entraînante, mais peut très bien se laisser gagner par une mélancolie qui ne crie pas garde. Ses humeurs changeantes rythment sa vie pour le moins déstructurée. Elle n’a jamais eu, depuis toute petite, d’éducation capable de donner à son mode de vie ou de pensée un ordre précis. Sa mentalité s’était adaptée à cela, et elle manquait singulièrement d’une structure tracée, d’équilibre mental. L’avantage était qu’elle était relativement neutre, dans ce côté versatile, et qu’elle pouvait passer de la déprime à un semblant de paix sans très grandes difficultés. Elle est dotée d’un certain humour, et aussi décalé que cela puisse paraître avec le reste de sa personnalité ou son histoire, elle ne rechigne pas à une réflexion de temps en temps. Se montrant acerbe, relativisant à son sujet comme à celui des autres. Elle a le rire facile, mais ses yeux rient rarement de concert avec sa voix.

Mon second : Solitaire. Elle s’est inscrite dans ce cycle de mort. Sa mère, son père… Et au plus les épreuves sont venues nombreuses se présenter à elle, au plus elle s’est appliquée à se séparer de tout. Elle n’est donc pas solitaire au sens rigoureux du terme. Pas par goût, ou parce qu’elle déprime, mais plutôt parce qu’elle se doute que ceux qui risqueraient de s’attacher à elle finiraient par souffrir de la disparition du petit papillon de nuit. Elle ne se donnait plus de chances de survivre… Son père le lui avait fait comprendre… Il était le seul à avoir émis un diagnostic aussi négatif, mais c’était de sa vie qu’il l’avait signé, et cela suffit à Annah pour la convaincre. D’où le peu de considération qu’elle avait pour ce qu’il lui restait de temps à vivre et les éventuelles relations qu’elle pouvait tisser en attendant.

Mon troisième : Inconsciente. Elle n’a aucune considération pour ce corps faible qu’elle traîne. Elle l’épuise, presque volontairement. C’est cette volonté qui fait de cela un caractère psychologique. Elle ne recule pas devant l’effort, et c’est presque avec plaisir qu’elle va à son épuisement.

Mon quatrième : Douce. C’est dans son caractère. Une froide tristesse nappée d’un caramel de douceur. C’est un peu l’expression de ce qui pourrait être une dépression : elle a un tempérament calme, qu’elle exprime dans la fougue et ses différents emplois. Ca peut paraître ambivalent, mais elle n’a plus de colère ou de tension à exprimer. Une fois l’aube levée, mettant fin à une nuit de travail, il ne lui reste plus que de la douceur, et des quintes de toux.

Mon cinquième : A l’écoute. A défaut de parler, elle donne aux autres l’impression de les écouter. Sa présence est plutôt rassurante, en fait. Elle n’est pas réellement gentille, mais elle a une attitude apaisante. Elle n’apaisera pas en particulier les gens qui lui paraissent bons. C’est le revers de sa solitude. Tout ce qui passe à portée reçoit un peu de son attention. Elle ne demande pas le change de cette attention, et la trouve même désagréable.

Mon sixième : Esthète. Elle aime le beau, en général, et le trouve dans des endroits pour le moins saugrenus… Un SDF, un pont, une porte, les néons d’une boite de nuit où les reflets d’un cocktail… Un animal faible, une vie brève où une cuisine vide et terriblement triste… Tout est prétexte à la beauté, chez Annah.


Mortel de :
Pas encore distribuée


Lien avec d'autres personnages :
Aucun, elle fait tout pour éviter de s’en forger de solides.


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Dernière édition par le Mar 27 Fév - 17:00, édité 4 fois
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MessageSujet: Re: Annah Kaäs   Annah Kaäs Icon_minitimeMar 27 Fév - 1:47

~. I .~


« Elle est mignonne, cette petite fille. »
« J’espère qu’elle aura une jolie vie… »
« Une jolie vie ? Bien sur qu’elle aura une très jolie vie. »
« Regarde-la, à la voir ramper, comme ça… on aurait presque l’impression qu’elle devra ramper toute sa vie pour avancer… »
« Mais voyons ! Pourquoi dire une telle chose… »
« Je ne sais pas. Quand je la regarde, j’ai l’impression que… »
« Chut… »

La petite créature potelée, au centre du lit, s’assoit et lève son petit nez rose en l’air. Ses parents, chacun assis en tailleur à une extrémité du lit, se sont rejoints au-dessus d’elle. Papa prend maman dans ses bras pour lui sortir ses idées noires de la tête. Elle en a souvent, en ce moment. Puis il se décale et prend la petite fille dans ses bras.

Ramper pour survivre… ?

Les années passèrent. Annah mis un temps fou à apprendre à marcher… Parler, cela lui vint tôt, elle était pourtant avare de mots et, la plupart du temps, se contentait simplement de regarder. On ne pouvait pas dire qu’elle était attentive. Elle n’observait pas, mais regardait. C’était plutôt bien, d’ailleurs, qu’elle n’observe pas. Ce qui lui aurait été donné à voir n’avait rien de bien agréable. Sa mère… Cette femme si belle en apparence était malade. Une maladie inconnue, qu’elle tenta de soigner sans vraiment y arriver. Petit à petit, sous le maquillage, sous ses vêtements et ses gestes si gracieux, elle dépérissait. Sa chair fondait, et la maigreur s’empara de ses membres. Son visage se creusa, ses hanches s’aplatirent. Mais elle faisait bonne figure, tout le temps, et l’on adoptait simplement sa minceur nouvelle à un goût nouveau pour les femmes à la limite de la maigreur. Elle avait mis dans la confidence son époux, et passa un nombre incalculable d’examens, sans jamais trouver ce qui se passait en elle. En réalité, l’amaigrissement n’était qu’un effet qu’elle devait à son propre manque de volonté. Ce qui la dévorait vraiment saccadait sa respiration, la rendait sensible à toute fumée, à tout changement de température, à tout parfum spécial. Des quintes de toux, de moins en moins espacées, s’emparaient de son corps fragile pour le broyer… C’était son sang qu’elle rendait, à chaque fois.

Cette maladie orpheline coûta cher à la petite famille. On expliqua à la petite Annah que sa maman était un peu fatiguée, et qu’elle ne pouvait pas travailler. Alors ils avaient besoin de changer de maison. Et papa, il devait s’occuper d’elle, souvent. Mais il fallait aussi qu’il travaille. Alors il devait y avoir une dame pour s’occuper d’elle.
Par soucis d’économie, on engagea une femme « religieuse », moins chère qu’une nounou moderne et pédagogue. Elle éleva, pour ainsi dire, la petite fille. Alors que ses parents se démenaient contre le mal de maman, Katia tenta d’inculquer à la petite Annah divers dogmes qui jamais ne perdurèrent dans un esprit trop absent pour cela. Tout ce qui intéressa Annah, c’était les histoires d’anges. Elle ne savait pas trop pourquoi elle aimait ça, peut-être parce qu’une ou deux fois, elle avait entendu maman en parler. Alors elle aussi elle voulait pouvoir en parler, plus tard. Tout comme elle.

Il lui fallut quelques années de plus pour que, aidée par l’âge et l’avancée de la maladie, elle prenne vraiment conscience de l’état de sa mère. A ce moment là, elle devait tout juste approcher les sept ans. Ce n’était guère vieux, mais c’était un âge de questions, et, plus présente que son père et sa mère, ce fut Katia qui écopa des pires.
Celle qui revint le plus souvent était celle à laquelle Katia rechignait à répondre, la plupart du temps. Celle qu’elle esquivait, qu’elle n’aimait guère approfondir. Un soir, alors qu’elle se trouvait au chevet de la petite fille pour lui lire une histoire, celle-ci l’interrompit. Le rituel des questions devait commencer.

« Katia ? »
« Oui ma chérie ? »
« Dieu il est fort, non ? »
« Bien sur que oui, Annah. Il peut tout surpasser. »
« Mais alors… Il peut soigner les gens, non ? »
« Certains. Il faut prier pour ça. S’il pense qu’ils doivent guérir, il les soigne »
« Mais ma maman… on a prié parce qu’elle était malade, c’est pas vrai ? Alors pourquoi Dieu il la soigne pas ? »
Katia s’abstint de répondre… Cette fois comme les autres. Mais la petite fille avait vu sa maman pleurer, tout à l’heure, quand le docteur était partit, alors elle insista.
« C’est à cause de Dieu qu’elle est malade, maman ? »
« Non… non voyons… Dieu la protège »
« Dieu ? Il s’occupe d’elle ? Pourquoi elle est pas guérie alors ? »
« Parce qu’il a donné ce travail à ses anges. Ils n’ont pas tous les pouvoirs. »
« Mais ces anges, ils savent comment il faut faire ? Ils étaient malades, avant ? »
La nounou plissa les lèvres. Elle ne savait plus quoi répondre. La petite fille s’était dressée sur ses avant-bras et était tendue vers elle, le regard brillant.
« Maman elle dit qu’il y en a, c’était des gens comme nous. Et ils venaient et ils s’occupaient de nous. Tu crois que c’est eux que Dieu il envoie, dis ? »
« Annah… Annah ça suffit… Il est l’heure de dormir, maintenant. Les anges s’occupent de ta maman. Fais-moi confiance… Et il y a ton papa, aussi. Il prend soin d’elle »

La petite fille se mordilla les lèvres. Lorsque Katia disait qu’il était l’heure, elle n’arrivait jamais à la faire changer d’avis. Alors elle la laissa éteindre la lumière et se coucha simplement sur le dos, le haut de la couverture qui sentait la poussière au raz de son nez. Il y avait des anges qui s’occupaient de sa maman ? Mais pourquoi elle allait de plus en plus mal, alors ?

Il pleuvait. C’était l’automne. Il y avait plein de gens plus grands. Il y avait papa et dans un coin, il y avait Katia. Il y en avait d’autres qui n’étaient pas intéressant. Par contre, il n’y avait plus maman. Tout le monde s’était habillé en noir. Même Annah. On lui avait acheté une robe qui avait un col qui montait haut, juste pour l’occasion. Elle n’était pas très confortable, cette robe. Mais ce n’était pas important. Les grands non plus n’étaient pas bien, pensait Annah. Surtout papa.
Il était debout et il avait le visage baissé. Il triturait ses mains l’une avec l’autre. Annah était à côté de lui, toute petite. Elle était tout près parce que Katia l’abritait avec un petit parapluie noir. Ils étaient un peu accrochés, tous les trois.
Le curé avait raconté des histoires qui n’intéressaient pas Annah, elle, elle était juste triste.

« Katia… ? »
« Oui ma chérie… »
Katia pleurait, elle aussi. Elle se moucha dans un carré de tissu noir.
« Les anges… je trouve pas qu’ils soient très forts. »
Et elle ne posa plus de question. La nourrice ne lui répondit rien. Elle se trouvait de l’autre côté du veuf éploré. Aux mots innocents de la petite fille, celui-ci se contenta de passer autour des épaules de sa petite fille un bras moite. Elle se blottit contre lui. C’était la première fois depuis longtemps qu’il la prenait dans ses bras. Depuis que maman avait commencé à être fatiguée, il lui avait accordé de moins en moins de temps. Mais là, maman n’était plus là, alors lui aussi, il était triste.
« Non, les anges ne sont pas très forts. » dit-il d’une voix morne.
Les gens étaient partis, les uns après les autres. Ils avaient laissé le petit trio éploré devant le cercueil de bois noble et verni. Il était tout neuf. Maman avait eu l’air toute neuve, elle aussi, dans ses habits blancs, dedans.
La pluie ruisselait dessus, et commençait à rentrer dans leurs chaussures. Katia poussa un soupir bruyant, gémissant, et remis au père d’Annah la poignée du parapluie. Il la saisit d’un geste absent, et la nourrice se retira elle aussi sous la pluie. L’adulte s’accroupis, seul avec sa fille, et la serra cette fois tout contre lui. Il tenait mal le parapluie, et l’averse les inonda tous les deux. Il se mit à pleurer… Mais Annah n’en était pas sure, avec la pluie…


~. ... .~
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MessageSujet: Re: Annah Kaäs   Annah Kaäs Icon_minitimeMar 27 Fév - 1:49

~. II .~



C’était donc au bout de sept ans de lutte contre la maladie que la mère d’Annah avait abandonné les armes. La petite fille avait à présent neuf ans. A nouveau libre de pouvoir s’occuper d’elle comme il le fallait, son père congédia Katia et décida de déménager. Ils se rendirent dans une ville allemande, agitée. Pour y vivre quelques années. Ils durent louer un tout petit appartement ; une fois payés les derniers frais médicaux, ainsi que ceux de l’enterrement, le père d’Annah n’avait plus de travail. De plus, il avait perdu, à force d’absence, son travail, au cours des derniers mois de son épouse. Il dû s’en trouver un plutôt précaire, histoire de les faire vivre tous les deux. Annah n’avait plus le goût de rien. Elle était dans une école stricte, trop stricte, et n’avait plus les bons résultats qui faisaient avant la fierté de sa nourrice. Elle n’aimait plus les anges. Elle pensait qu’ils allaient arriver à guérir sa maman. Mais en fait, ces messagers ne servaient pas à grand-chose. Et puis… Dieu non plus, il n’y était pas arrivé.

Elle n’aimait plus beaucoup de choses, maintenant. Il lui aurait fallu un soutient psychologique, mais son père était trop débordé pour s’en apercevoir, et quelques années se passèrent ainsi : Annah s’enfermant toujours plus profondément dans une sorte de sourde indifférence, et son père s’épuisant chaque jour un peu plus sur des chantiers.

Un matin, la petite fille se sentit ballonnée. Son père pensa d’abord qu’il s’agissait de la puberté, elle était un peu en retard, pour les petites filles de son âge… Il lui dit de rester chez eux, sagement, et de l’attendre, qu’il rentrerait à midi pour voir si tout allait bien. L’indolente petite Annah avait obéit. Mais non, ce n’était pas encore le moment. Quand son père rentra, à midi, elle dormait profondément sur le canapé. Son petit corps tremblait un peu. A cet instant plus que jamais, il se rendit compte à quel point sa fille lui parût petite et malingre. Décidément, sa croissance n’avançait pas. Il prit sa température, et tenta de l’éveiller sans y parvenir…


Il y avait des médecins, tout autour d’elle. Annah se sentait étrange. Plus aussi malade que la veille, mais il y avait encore quelque chose qui lui faisait mal à l’intérieur. Ca brûlait. Surtout quand elle respirait. Sous sa poitrine encore inexistante, elle sentait toute sortes de douleurs. C’était nouveau, et les docteurs avaient dit que ça passeraIt. Mais ils n’étaient pas sûrs, ils ne savaient pas vraiment ce que c’était. Lorsque son père arriva, ils lui expliquèrent, rapidement, et il pâlit soudain. A travers la vitre, assise dans son petit lit du service pédiatrique, elle se rendit contre, là plus que jamais, d’à quel point il avait l’air vieux et fatigué avant l’heure. Et quand le médecin lui parla, il s’effondra, comme l’après-midi pluvieuse où ils avaient enterré sa maman. Le médecin ne comprit pas, d’abord, Annah le vit, mais son père expliqua quelque chose, et le visage du soigneur se ferma. La petite fille ne dit rien. Son père vint la chercher et tous les deux, ils rentrèrent. Il pleurait, de temps en temps. Mais il n’expliquait pas. Il faisait nuit, et le père alla se coucher directement. Annah quitta son lit avec de petits pas. Elle tourna la poignée grinçante et ouvrit la porte. La lumière était encore allumée. Son père était assis sur le bord de son lit, le visage entre les mains. Il pleurait. Elle l’appela doucement, et il s’arrêta aussitôt pour lever un visage contrit vers elle.

« Annah… »
« Papa, je peux te poser une question ? »
« Bien sur, ma puce, viens t’asseoir… »
Il tapota le par-dessus du lit, à côté de lui. Elle vint se poser avec légèreté à ses côtés et se tint droite, assise en tailleur.
« Pourquoi tu pleures ? Quand on était à l’hôpital, tu pleurais comme le jour où on a enterré maman… »
« Annah… »
Il soupira et évita son regard gris.
« Tu sais, maman… Elle avait une maladie qu’on connaît pas… »
« Oui je sais, les anges, ils ont pas pu la sauver. »
« Et bien, on va leur demander de s’occuper de toi, maintenant… »
Elle ouvrit de grands yeux.
« Ca veut dire que je vais mourir moi aussi ? »
Son père poussa une petite exclamation et se précipita pour saisir sa fille et la serrer contre lui de toutes ses forces… Il se contentait de petits « non… non » sans pouvoir la lâcher. Elle, elle ne pleurait pas. Peut-être parce qu’elle n’avait pas accompagné sa mère. Elle ne savait pas tout à fait ce qui allait se passer. Mais lui, c’était comme revivre un cauchemar. Il avait cru se réveiller, réveil amer mais… Ca recommençait, en pire. Il n’avait pas les moyens, ils n’avaient plus la maison, il ne pouvait être aussi présent… Et surtout, lui, il était épuisé.

Une fois cette maladie déclarée, il lui fallu plusieurs années avant de prendre son ampleur. La première année, ce fut un asthme violent… puis les allergies respiratoires. Ensuite, entre la troisième et la quatrième année, ce furent les caillots de sang. Le processus était sensiblement plus lent que pour sa mère, et les médecins étaient plus optimistes… Ils testaient des médicaments déjà connus, et certains calmèrent les pires de ses crises. Ses chances de survie étaient bien meilleures que celles de sa mère.
Contre toute attente, ce fut son père qui succomba à la fatigue avant elle.

Un soir, alors qu’elle reposait, âgée d’une quinzaine d’année, sur ce même canapé poussiéreux, suite à une violente crise pulmonaire, le souffle court et le front luisant, ses bras plus maigres et ses yeux plus ternes, son père la regarda pendant quelques minutes. Ils ne mangeaient plus beaucoup tous les deux. Non pas par manque de moyens, mais surtout par manque d’envie.
Il la regardait : sa main glissa dans ses cheveux blonds. Ils étaient doux, comme ceux de sa mère. Avec un sourire triste, il écoutait la respiration sifflante et laborieuse de sa progéniture. Elle souffrait trop. Il avait vu sa femme souffrir ainsi, il savait dans quel état serait Annah, dans quelques années. Si elle tenait le coup, lui avait déjà été brisé et ne pouvait plus. Faisant des allers-retours dans la pièce, saigné à blanc par ces deux maladies consécutives… il bu. Plusieurs verres. Il ne tenait pas l’alcool, il le savait très bien. Ca lui faisait dire des sottises. Ou faire des sottises.


~. ... .~
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MessageSujet: Re: Annah Kaäs   Annah Kaäs Icon_minitimeMar 27 Fév - 1:53

~. III .~


L’air était frais. Ils allaient bientôt fêter son anniversaire, dans cette pièce miteuse, sans argent, rythmés par les quintes de toux, encore discrètes, de la petite Annah. Combien d’autres anniversaires allait-il y avoir ?
Il s’approcha de la barrière du balcon et là, il cria, simplement. En bas, des passants nocturnes levèrent le regard inquiet de quelqu’un qui, par-dessus tout, voulait éviter d’assister à un suicide. Il les regarda passer, son verre ambré à la main, et éclata d’un rire à la fois tonitruant et d’une infinie tristesse. Lorsqu’il recouvrit le silence, encore agité de quelques éclats, instable et une main sur la barrière, il entendit la petite voix.

« Papa… »
Elle toussa doucement, étouffant la quinte dans son poing, tournant le visage avec pudeur pour ne pas le laisser voir correctement ses difficultés à respirer.
« Papa, qu’est-ce que tu fais ? Tu as bu ? »
Il se tourna et la regarda d’un air un peu abasourdi. Il semblait presque surpris de la voir vivante, comme si déjà il s’était imaginé qu’elle avait rejoint sa mère.
« Un peu, ma chérie. Ce n’est pas grave, tu sais ? »
« Pourquoi tu ne rentres pas ? J’ai froid… »
Grelottant dans sa fine robe de chambre, elle toussa à nouveau, avec un juron, cette fois.
« Je t’ai déjà dis de ne pas jurer, ma puce. C’est vulgaire »
« Désolée, ça m’a échappé »
Elle plongea ses grands yeux gris dans ceux de son père. Il lui sourit d’un air absent, son verre tenu haut comme s’il portait un toast. Ils restèrent ainsi figés un petit moment, puis avec un soupir, il fit un pas à l’intérieur et ferma derrière lui les fenêtres. Pas ce soir.

Le père d’Annah mit fin à ses jours quelques semaines plus tard, dans des conditions similaires. Quelques verres, la terrasse… Mais cette fois, la voix de sa fille ne le retint pas, et c’est accompagné de son cri déchiré qu’il s’en fut.
La petite fille fut alors prise de la plus violente des crises qu’elle eut jamais faites… Et c’est tant pour elle que pour constater l’état de son père que les voisins appelèrent les secours.

« Quel boucan… Tous ces cris, et puis cette petite qui tousse jour et nuit... »
« Il paraît que sa mère est morte, il y a des années »
« Ah, c’est pour ça qu’il a sauté ? »
« Sans doute, oui… »
« Pauvre petite, elle se retrouve toute seule »
Elle était là, cette pauvre petite. Assise sur un lit pliant des pompiers, enroulée dans une couverture chauffante. Tous bougeaient, autour d’elle. Ils étaient en bas de l’immeuble. Les voisins parlaient derrière elle, mais elle ne les entendait plus. Ses grands yeux, aux pupilles rétractées au maximum par la scène à laquelle elle venait d’assister, étaient fixés droit devant elle. Elle était blafarde, et les lumières affolées des secours et de la police passaient sur ce masque avec une violence souffreteuse. Tout semblait passer en accéléré tout autour d’elle… Elle venait à peine de devenir orpheline. Alors son père n’avait plus eu le moindre espoir ? Pourquoi elle continuait à espérer un peu, elle ? Elle devait arrêter aussi ? Elle allait mourir, comme sa mère ?

Quelques années passèrent. Elle fit de plus en plus souvent l’école buissonnière. En dépit des progrès effectués par les médecins, sa maladie, ralentie au maximum, continuait cependant d’avancer, de grignoter sa chair, petit à petit. Elle avait tiré profit de sa maladie, et jouait de sa maigreur comme d’un objet à vendre. En dépit de cela, et parce que la situation était moins visible qu’elle ne l’avait été chez sa mère, elle pouvait toujours jouer de sa grande beauté, et les années passant, elle en fit son outil de travail. Elle en trouva bien vite de nombreux. Serveuse en matinée, elle s’assurait un petit logement commode, danseuse la nuit, elle se payait de quoi se nourrir tous les mois. Actrice à l’occasion, elle mettait un peu de beurre dans les épinards… Modèle… elle épuisait les dernières ressources que pouvait avoir ce corps famélique.
Après tout, si les anges étaient trop occupés pour elle… Pourquoi devrait-elle prendre soin de cet organisme qu’elle maudissait ?
Pourquoi travailler ainsi quand elle aurait pu le faire nettement moins pour gagner sa vie ? Pour se tuer à petit feu, sans doute. Elle n’avait jamais intenté à sa vie directement. Elle traversait sans réfléchir, volontairement, travaillait dans des endroits enfumés en dépit des interdictions… Elle s’enferme quand il faudrait qu’elle se soigne…

Pour elle, c’est déjà terminé. Tout ce qu’elle admire encore sont ces lueurs… Telles des milliers de papillons éphémères. Ephémères. Tout comme elle. Ephie. Un nom de scène doublé d’un sens qu’elle ne dévoilait pas. Comme sa maladie, incurable pour le moment, tout juste retardée, tout comme ces souvenirs qu’elle gardait pour elle. Un jardin intime plein d’épines et de sombres roses… Et seul ce petit papillon blanc, nocturne et fugitif, virevoltait au sein de leur royaume. Pour combien de temps ?


~ * ~
fini


[Bon voila, j'espère que ça ira... S'il y a le moindre problème, dites-le ^^ je rectifierais dès que possible :} il y a peut-être des incohérences, mais bon, chui éclatée, donc les petits caractères sur l'écran dansent sous mes yeux, les vilains... Ils m'empêchent de réfléchir lol]
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MessageSujet: Re: Annah Kaäs   Annah Kaäs Icon_minitimeMar 27 Fév - 15:06

Une écriture leste et entraînante, assez douceureuse, j'aime beaucoup, la fiche est vraiment très jolie et bien ficelée (mise à part la description physique comme vu par MP, je te laisse le soin de corriger les quelques incohérences que j'y ai trouvé), enfin, j'aime beaucoup la mélancolie qui s'en dégage.

M'est d'avis que les anges auront du boulot, sur une âme qui leur repproche de ne pas avoir sauver ce qui lui était cher à temps.
Bon courage à ton futur gardien!

Ta fiche sera validée aussitôt que les corrections effecutées.



[FICHE VALIDEE]


Quant aux gardiens, il te sera attribué dès qu'ils arriveront!
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MessageSujet: Re: Annah Kaäs   Annah Kaäs Icon_minitime

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