° Les Gardiens °
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 Lilith Granthi

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Lilith Granthi
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Lilith Granthi


Nombre de messages : 66
Date d'inscription : 24/06/2007

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MessageSujet: Lilith Granthi   Lilith Granthi Icon_minitimeSam 18 Aoû - 22:18

Nom : Granthi

Prénom : Lilith

Surnom : 98

Age : 29 ans

Profession : Sans

Description physique :


Lilith est pâle d’avoir oublié la couleur du soleil. Elle est bien trop frêle et son corps éthéré qu’elle meut d’une manière lente et aérienne lui donne des allures immatérielles. Ses longs cheveux roux flamboient et contrastent avec la transparence de son visage. Dans les profondeurs de ses yeux verdâtres gisent des mondes engloutis que l’on devine parfois lorsqu’un reflet éclaire imperceptiblement son regard absent. De grand yeux verts humides dont le voile de l’absence ternissent l’étendue.

Description psychologique :

Lilith s’éveilla au creux de la nuit… Ou était-ce juste avant l’aube, dans la lumière artificielle de ce néon blafard ? Lueur anesthésiante baignant la cellule blanche d’un calme velouté, d’un silence bienveillant.

Je me souviens de ces journées silencieuses où le cours du temps défilait invariablement dans une lenteur moite et étouffante. Seule parmi les fantasmes qui n’étaient pas même les miens. J’attendais, je ne sais quoi, avec une ferveur enfantine. Un miracle, ou l’holocauste… J’attendais que ma vie commence enfin, dans le regard de l’autre. Le regard de ma mère.


Lilith !! Tais-toi !!

Mais ses yeux étaient tournés vers d’autres rives alors en moi naquit la rancœur, puis la haine envers ce monde qui était en dehors du mien.

Lilith, Lilith… Quel triste sort je te réserve… Bienheureux les simples d’esprit car…

Je devins froide et distante d’apparence mais si fragile pourtant… Jusqu’au jour où…

… ils n’imaginent pas…

Non, je n’imagine pas. Lorsque le mensonge commença, j’appris à feindre et maintenant j’excelle dans l’art de la manipulation. Rares sont ceux qui pénètrent mon cœur, moi qui a l’air si frêle. Je suis coupable, car je ne fus pas à la hauteur. Finalement je mérite ce triste sort.

Tu le reconnais ! C’est un bon début…

Puisque la vie est un songe, une imposture ou un triste jeu, rien n’a d’importance. La seule personne qui en eut une un jour est… ou ne fut… ou sera… n’a peut-être jamais existé… pourtant…

Immaculée la vaste étendue des murs sauvages, sentinelle de son existence. Aussi blanche que vierge est sa mémoire ; aussi pure que l’est à présent son cœur, les murs de sa cellule sont les garants de sa survie.

Ma pauvre Lilith, si tu savais. Ta dérisoire existence ne tient qu’à un fil… le fil de ta raison… le fil de mes pensées ou de ma plume… le fil de ton histoire ? Pauvre Lilith, nous sommes si peu de chose.

Ses yeux parcoururent insensiblement la seule couleur qu’elle connaissait, invariable pureté.

Et toi, tu n’es plus rien. Regarde –toi aujourd’hui. Quel regard posent sur toi ceux qui croisent ton être insignifiant ? Rien ne transparait de ton visage immuable. Tu as l’air d’une effigie de marbre blanc que le temps n’altère même plus. Tu sembles ne rien ressentir, ne rien comprendre. Existe-t-il seulement un semblant de vie de cet esprit errant ?

A l’intérieur de moi, le vide laisse parfois naître des souvenirs étranges qui semblent issus d’un passé qui m’a certainement appartenu. Ces souvenirs, je tente de les tisser de mon mieux, un à un, dans l’espoir de trouver un jour le centre névralgique qui me fera sortir de ce dédale.

Comme si le temps s’était mué en lourde chape ou en marbre assaillant, lentement, son regard se posa sur ses mains, qui elles-mêmes reposaient sur ses maigres genoux.

En attendant, la plupart du temps je vis dans l’absence de moi…

Regarde tes mains tremblantes. Tes mains livides. Sais-tu seulement ce qu’elles occultent, ce que ces veines bleutées recèlent sous ta peau translucide ?

Au bout de ses doigts, le pan de sa longue chemise incolore et ternie par le temps. Et cette multitude de petits filaments qui s’en échappent et qu’obsessionnellement elle entortille, incohérents et rebelles. Ses gestes nerveux et brusques, involontaires trahissent pourtant l’angoisse de l’Acte qu’elle n’arrive pas à se remémorer, qu’elle ne parvient pas à se narrer.

… le royaume des cieux leur appartient.

Tu ignores Lilith… mais moi je sais… ne crains rien.

Blottie dans sa chambre blanche aux parfums de paradis artificiels, Lilith tisse du bout de ses doigts, nœud après nœud, une histoire dont elle ne connaît ni le début ni la fin. L’histoire d’une jeune femme qui pourrait bien être elle, mais dont elle n’a pas la certitude. Une histoire dont chaque battement de son cœur de folle est un nœud qui la protège du monde extérieur. Une toile fragile, issue des fils qui s’échappent de sa chemise de folle qu’elle renoue pour s’extraire de l’angoisse de sa déraison. Une histoire sans fondement, un crime sans importance… dans son cœur de folle. De folle.

L’histoire de Lilith commence au creux de la nuit… ou plutôt à l’heure où le jour ne se fait plus attendre…


Mortel de :

Passé :


La mère de Lilith voua sa vie à la communication avec les esprits des défunts. En vain. Abandonnée de son mari qui lui était bien vivant mais dont elle ne percevait pas toujours l’existence à ses côtés, elle se renferma toujours d’avantage dans son obsession pour des mondes qui lui étaient irréversiblement fermés. Non qu’elle s’en rendit compte, celle-ci avait des capacités d’interprétation des signes qui dépassaient les lois de l’entendement, mais Lilith, petite fille n’était pas dupe. Une tasse brisée était une tasse brisée à ses yeux et non l’acte d’un fantôme aux intentions prémonitoires comme l’affirmait sa mère proche de l’extase mystique. Les voix dans la nuit n’étaient que les vibrations des bouches d’aération et les visites des incubes demeuraient les fantasmes de la sexualité troublée de sa maman.

Lilith avait perdu son père et du même coup sa mère aussi puisque du jour où celui-ci quitta la demeure familiale, Lilith cessa d’exister aux yeux de sa mère. Elle n’était plus qu’un poids qu’il fallait nourrir, un poids qui la retenait douloureusement liée au terrain des simples mortels.

Lilith prit soin de sa mère. Quelques temps. Mais il n’avait à ses yeux nul intérêt qui put retenir son attention plus de quelques secondes.

Jusqu’au jour où tout bascula. Lilith et sa maman, dont le nom ne vaut la peine d’être nommé, étaient attablées. Comme toujours la petite fille était tendue des pieds à la tête lorsqu’elle devait subir les élucubrations fantasmagoriques de sa mère. Elle parlait, mais non pour sa fille, plutôt pour elle-même. D’ailleurs Lilith ne répondait jamais. Son corps s’engourdissait à force de ne vouloir se mouvoir dans l’attente que le déversement incohérent de propos stupides s’achève. En général, lorsqu’elle ne tenait plus la position, elle dépliait lentement ses membres, si doucement qu’on ne la voyait pas bouger. Mais ce jour là, sa jambe se déplia d’un geste brusque et son genou vint cogner la table par en dessous. Le choc fit basculer le verre à pied de sa mère qui se brisa en deux parties symétriquement identiques. Les yeux de la mère se posèrent enfin sur sa fille. Peut-être pour la toute première fois. Lilith en fut parcourue d’un frisson de plaisir ravageur et malsain.

L’esprit dont la mère parlait s’était manifesté à travers le corps de sa fille. Lilith fut promue au rang de médium.

Et c’est ainsi que commença pour Lilith le jeu qui lui valut la première moitié de sa raison. Elle se mit à conforter sa mère dans son délire d’ectoplasmes. A chaque simulation, sa mère la regardait, l’écoutait. Les rôles s’inversèrent. Elle lui voua bientôt un culte. Pour l’amour de sa mère elle s’improvisa un sixième sens qui la plaçait à mi-chemin entre l’humain et Dieu. Elle se mit à voir dans les miroirs, à faire tourner des guéridons, elle vécu quelques possession qui lui firent changer de voix, elle se mit à parler dans un autre dialecte.

Mais peu à peu, elle s’enfonça dans le doute, si bien qu’un jour elle ne sut plus faire réellement la différence entre ses mensonges et la réalité. Et si après tout rien n’était dû au hasard ?

Lorsqu’elle s’aperçut du danger qui menaçait réellement et de la dépendance qu’elle avait créé avec sa mère, Lilith s’évada, une nuit, sans rien dire, sans savoir où ses pas l’entraîneraient. Elle vécut quelque temps sans ressources dans un quartier pauvre et mal famé de la ville. Elle rendait des services contre ce qui ressemblait à de la mendicité. Parfois même un peu plus… Dans le premiers temps, elle eut peur que sa mère ne la retrouve mais elle réalisa bien vite qu’elle n’avait pas la force de mener des démarches concrètes dans le monde des vivants.

Alors, dans les bars où elle survivait, elle rencontra des gens dans la détresse et des profiteurs, des malfamés le cœur sur la main et des bourgeois pervers. Certains prêts à l’aider et d’autres à l’enfoncer. Ainsi va la vie. Mais ce fut là où elle n’aurait jamais eu aucune méfiance qu’elle rencontra sa perdition.

Lorsque Lilith ne se battait pas pour sa propre survie, elle passait ses journées dans la misérable bibliothèque que le quartier arborait le plus fièrement. La bibliothécaire, une rêveuse ratée d’une cinquantaine d’année s’était prise d’affection pour elle et lui permettait en toute confiance de faire comme si l’endroit lui appartenait. Ce que Lilith n’aurait jamais dû rencontrer ce jour là, ce fut celui qui finit par lui ôter ce qui lui restait d’équilibre et de raison.

A peine un regard, un mot, coincé entre quelques lettres et elle se sentit perdue. Le cœur affolé, l’âme en détresse. A peine un souffle et l’aridité de la passion la plus dévastatrice emporta le monde dans une flambée divine.

Lilith aima. Sans savoir. Sans raison et sans même chercher à comprendre.

Chaque jour elle s’enferma davantage dans la minuscule bibliothèque qui devint très vite son arche de survie. Le monde extérieur n’était plus que de méandreux marasme où il fallait juste nourrir le corps pour que l’esprit et le cœur continue cette délicieuse descente en enfer.

Chaque jour, chaque minute, Lilith retrouvait son amour parmi les livres et les écrits qu’ils partageaient comme s’ils réinventaient le monde. Chaque jour le rendait plus beau et attirant. Ils se livrèrent ensuite à une passion charnelle qui leur fit découvrir l’amplitude de leur folie, leur désir démesuré et la beauté de leur abandon.

Ils n’avaient jamais vu le jour ensemble. Il leur fallait encore naître. Sortir d’entre le seau des mots pour conquérir d’autres planètes.

Un jour main dans la main, ils se présentèrent devant la porte. Leurs cœurs battaient à l’unisson au point qu’ils ne semblaient en former qu’un seul. D’un geste commun, qui ressemblait presque à un rituel, ils poussèrent chacun le battant d’un porte. Ils étaient enfin prêts à redécouvrir ensemble ce monde qu’ils avaient presque oublié.

Le soleil de midi entra dans la bibliothèque. Ses doux rayons chaleureux caressèrent le visage Lilith qui avait fermé les yeux et qui souriait.

Elle tendit la main pour saisir celle de son amant…

… et la referma dans le vide.

Elle ouvrit les yeux qui furent aveuglé par la lumière du plein jour. Elle se tourna vers la pénombre de la bibliothèque et fut avalée par son silence.

Son regard se porta à la vieillie femme derrière son bureau poussiéreux.


« -Où est-il ?

-Qui ? »


Elle resta longuement les bras ballants sur le seuil de la porte. L’esprit en proie à un vide incommensurable. Puis lorsqu’elle comprit, elle se rua dans la rue et courut droit devant, droit devant elle. Lorsqu’elle ne put plus courir, elle marcha et lorsqu’elle ne put plus marcher et s’arrêta.

Le doute. L’éternel doute. La vie est-elle un mensonge ou une immense mise en scène ? As-tu vraiment déjà parlé avec les morts ? Qui disait la vérité toi ou ta mère ? LILITH !!! QUI ???

Et quant à ton amant, celui qui t’as fait entrevoir la lumière issue de toi… celui qui t’a accompagné jusqu’à la porte et que le jour à dévoré… LILITH !! Etait-il dans ta misérable tête, produit de tes mensonges ? Etait-il dans l’éther parmi les défunts ou est-il toujours parmi les livres, sans comprendre pourquoi tu as fui ?

Depuis ce jour là, moi, la méchante et agaçante petite voix que vous entendez s’amuse avec cette pauvre Lilith. Pauvre Lilith… son coeur est en miettes, sa raison s'en est déjà retournée à la poussière et son désespoir est infini... Elle qui l'aimait tant... Elle ne sait pas ce qui l’attend et si elle savait ! je suis toujours dans sa petite tête à lui montrer que tant qu’elle n’aura pas compris que l’imposture n’est que dans sa caboche…


Trois jours plus tard, un badaud retrouva Lilith dans une bien étrange posture. Tout d’abord, il ne sut pas quoi faire, puis il préféra appeler les secours.

La jeune femme avait trouvé refuge dans une sombre ruelle, jamais fréquentée, et qui donnait sur l’issue de secours d’un dépôt de tissus destinés à devenir des rideaux.

Autour d’elle s’élevait un gigantesque assemblage de fils suspendus, noués entre eux. L’ensemble ressemblait à une toile d’araignée immense, dénuée de centre et de logique, et dont les fils aux coloris arbitraires grimpaient aux murs, liaient les poubelles et les poignées de portes, une vieille bassine et le grillage devant la porte qui soutenait l’indication interdiction d’entrer.

Lorsque les secours virent chercher Lilith, elle ne manifesta nulle réaction. Elle tira juste sur le fil qu’elle tenait enroulé autour de son doigt et la bassine se renversa déversant l’eau de pluie qu’elle contenait et une bouteille faillit assommer l’un des infirmiers.

On la transféra directement dans la chambre qu’elle occupe aujourd’hui dans l’aile Babylone, la chambre numéro 98.

Sa mère vint lui rendre visite une ou deux fois dans les premiers temps mais n’y trouvant plus son compte, sa présence se fit plus discrète puis absente.

La bibliothécaire lui apporte souvent des douceurs et lui lit quelques romans. Mais jamais encore elle n’évoqua...




Comment avez-vous connu ° Les Gardiens ° ? Par le plus pur des hasards.


Dernière édition par le Dim 9 Sep - 12:10, édité 3 fois
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Lié à : Un Farfadet nommé Désir
Date d'inscription : 25/10/2006

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MessageSujet: Re: Lilith Granthi   Lilith Granthi Icon_minitimeDim 19 Aoû - 16:32

Mp envoyé Wink
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MessageSujet: Re: Lilith Granthi   Lilith Granthi Icon_minitimeLun 20 Aoû - 19:58

De même... Smile
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Lié à : Un Farfadet nommé Désir
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MessageSujet: Re: Lilith Granthi   Lilith Granthi Icon_minitimeLun 20 Aoû - 22:39

Perfecto, voila une superbe fiche !

Tu es validée Smile

A bientôt !
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MessageSujet: Re: Lilith Granthi   Lilith Granthi Icon_minitime

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