° Les Gardiens °
Vous souhaitez réagir à ce message ? Créez un compte en quelques clics ou connectez-vous pour continuer.



 
AccueilRechercherDernières imagesS'enregistrerConnexion
-21%
Le deal à ne pas rater :
LEGO® Icons 10329 Les Plantes Miniatures, Collection Botanique
39.59 € 49.99 €
Voir le deal

 

 Soleil, piscine et natation.

Aller en bas 
AuteurMessage
Dimitri Lockhearth
Mortel
Dimitri Lockhearth


Nombre de messages : 21
Age : 36
Lié à : Maddie Anderson
Date d'inscription : 12/04/2007

Soleil, piscine et natation. Empty
MessageSujet: Soleil, piscine et natation.   Soleil, piscine et natation. Icon_minitimeSam 21 Avr - 4:10

Le printemps faisait son nid dans la ville depuis quelques jours. Celle-ci souriait en sentant la caresse d’un doux soleil après avoir été mordue si longtemps par l’hiver. La ville est de sortie. Il faut profiter de cette belle journée. Les cafés, parcs et autres occupations de beau temps se remplissent.
L’université du Dôme Alpha. Elle aussi profite de cette belle journée ensoleillée en compagnie des étudiants.
Une piscine à ciel ouvert. L’eau claire et limpide attire, pourtant il n’y a personne.

Enfin presque personne. Je suis le seul.

On pourrait dire que ma réputation m’a précédé. En arrivant, j’ai été inscrit d’office dans l’équipe de natation et le directeur m’a donné un libre accès aux piscines pour pouvoir m’entraîner. Ce qui n’est pas pour me déplaire.

Des plaquettes aux mains pour aller plus vite. J’aime la sensation de vitesse.

Un mouvement de bras, deux, trois, je reprend ma respiration.

Je nage et je revois une image, je réentends ma mère alors qu’elle me montre une photo.

«Tu vois mon chéri. C’était ta dernière compétition. Tu as gagné la médaille d’or. Comme à chaque fois. Nous étions tellement fiers. Tu gagnais toujours. Mon ange. Regarde comme tu as l’air heureux ! »

Et je regarde, je regarde un grand brun avec un maillot bleu (il semble qu'il aimait cette couleur), il a une serviette sur les épaules et montre à l’objectif, un immense sourire aux lèvres, une médaille en or. Mais je ne le reconnais pas, je ne sais pas qui c’est.

Ce souvenir me gêne, j’accélère et fais en sorte de vider mon esprit.

Ne penser à rien, ne penser à rien. Se concentrer sur ce que je fais.

Un mouvement de bras, piquer la main, la ramener vers les fesses, pousser le plus d’eau possible pour avancer le plus possible. Sortir la main hors de l’eau, l’amener vers l’avant. Garder le bras tendu, et faire le même mouvement avec l’autre bras. Les jambes battent, à la bonne hauteur pour être efficace et ne pas éclabousser inutilement.

Un mouvement de bras, deuxième mouvement. Troisième, et je relève la tête sur le côté et prend une respiration. Quand l’air a empli mes poumons, je replonge la tête et je souffle l’air.

Un, deux, trois mouvements et j’inspire. Je souffle.
Un, deux, trois mouvement et j’inspire. Je souffle.

Je vais vite. Ma rigueur me permet d’acquérir rapidement un rythme. Lorsque je suis bien installé dans un rythme, j’accélère un peu.

Arrivé au bout du bassin, je plonge et effectue une roulade, Mes pieds touche le mur, je pousse et me propulse vers l’avant et je reprends mes mouvements.

Ma tête se vide petit à petit. Je me concentre sur ma nage. C’est agréable.

J’aime sentir cette sensation de glisse dans l’eau. L’eau n’est pas un obstacle, on dirait qu’elle me porte en avant. Je sens qu’elle glisse sur ma peau si lisse. C’est agréable. Je n’entends rien, je ne perçois pas ce qui se passe à l’extérieur. Je me sens bien. Je me sens libre. Vide. Vide de toute pensée, de toute tentative de souvenir.

J’accélère progressivement. J’accélère petit à petit jusqu’à ne plus arriver à augmenter ma vitesse. Je nage vite. Je glisse dans l’eau. Je laisse évacuer, je fais sortir toute cette énergie parfois négative qui est en moi. Je glisse toujours plus vite, toujours plus libre, toujours plus à mon aise.

Au bout d’un moment, je m’arrête. Je n’arrive plus. Je suis essoufflé. J’ai chaud et je sens que mes muscles ont besoin de repos. Je m’allonge dans l’eau. Je reste là un moment. Je prend de grande inspiration pour retrouver une respiration normale et pour calmer mon cœur qui bat énergiquement à mes tempes.

Lorsque je me sens prêt, un peu reposé, je nage très lentement vers le bord. Je pose une main sur le rebord de pierre lisse et humide, lien entre l’eau et la terre. L’autre main. Je me hisse en un seul mouvement. Je suis hors de l’eau.

Je marche en direction de ma serviette. Mes cheveux sont collés à mon front L’eau continue à glisser à mon corps. Gouttes à gouttes, elle le quitte. Mes pas laisse de larges traces sombres sur la pierre chauffée par le soleil. Je prends ma serviette qui attendait avec mes affaires. Je m’essuie. Les cheveux. Je les ébouriffe énergiquement. Les jambes, toujours avec énergie et je remonte petit à petit. Je m’éloigne de deux ou trois pas. J’étends ma serviette sur le sol. Je m’allonge.

Je veux profiter des rayons du soleil. Je veux prolonger mon bien-être. Je suis bien. Je ne pense à rien.
Revenir en haut Aller en bas
Maddie A
Invité




Soleil, piscine et natation. Empty
MessageSujet: Re: Soleil, piscine et natation.   Soleil, piscine et natation. Icon_minitimeSam 21 Avr - 12:01

Elle le regardait depuis un moment, de loin. C'était lui, il n'y avait pas de doute. Même à plusieurs mètres de distance, alors qu'il était en train de nager, elle avait su par quelque chose qui semblait presque physique que c'était lui. Son mortel. Elle ne savait pas grand chose de lui : son visage, son nom... Pas son âge, pas ce qu'il faisait dans la vie, ni ses passions, ni même ce qui lui était arrivé, ce pourquoi elle devait le protéger. Elle savait juste, d'après ce que Dieu lui avait dit -Dieu !-, que ce type-là était plus ou moins tenté par la mort et qu'il fallait qu'elle le protège. C'était son rôle. Avec une description aussi réjouissante, elle s'était attendue à tomber dans une sorte de Bronx, quelque chose de particulièrement sordide, rempli de dealers, prostituées et que savait-elle encore ?

Mais non. Dieu l'avait renvoyée dans une piscine d'université, étonnamment peu remplie, et elle aurait volontiers plongé si elle ne s'était rendue compte que deux ailes lui avaient poussé dans le dos, des choses lourdes qui l'encombraient plus qu'autre chose et qui, à tous les coups, s'imbiberaient d'eau et la feraient couler si elle essayait. Et puis, heureusement que personne, sinon mortels et gardiens, ne pouvaient la voir. Elle n'osait pas imaginer quelle allure elle devait avoir, avec ces machins dans le dos. Très crédible, merci, Dieu, hein. En général, si on veut aider une personne psychologiquement, on se débrouille pour gagner son amitié d'une manière ou d'une autre. Intégrer la fac aurait pu être une bonne idée, elle se voyait déjà dans le rôle, et ensuite, ils auraient été faire du sport ensemble et il n'aurait jamais su qu'elle était morte la nuit dernière, et, comme dans une histoire merveilleuse, elle le lui aurait révélé juste à la fin, lorsqu'il aurait été heureux et tout le toutim, et elle aurait sorti son parapluie et se serait envolée avec un sourire magique, écrasant une petite larme, quand même, parce qu'elle s'y serait attachée, au fond, à ce gamin. Oui, ça, c'était ce qui se serait passé si on lui avait demandé son avis. Au lieu de ça, on lui avait collé une paire d'ailes et un don d'invisibilité, et ces deux éléments suffisaient déjà à rendre impossible la première partie du programme, à savoir : aller chercher son dossier d'inscription à l'université. De là découlait tout le reste.

Elle était donc arrivée là, résignée et surprise, et s'était tenue à l'écart pour observer le seul être vivant du lieu dans ses exploits nautiques. Son rythme était régulier, plutôt bon, il tenait assez longtemps. Il devait avoir l'habitude. Même si la natation n'était pas son sport à elle, elle devinait ce qu'il devait ressentir. Cette impression que l'effort physique faisait s'envoler votre esprit dans des contrées lointaines, jusqu'à ne plus réfléchir avec son cerveau, juste avec son corps, s'éviter toute souffrance morale et ressentir au fond de soi cette souffrance physique qui avait quelque chose d'agréable, de plus qu'agréable, de presque extatique. S'il était capable d'aller chercher ça, comme il en donnait l'impression, ce ne devait pas être un si mauvais garçon que ça. C'était sûrement pour ça, qu'elle devait le protéger. Mais le protéger de quoi, exactement ? Apparemment, il n'était déjà pas en mauvaise santé. S'il pouvait aller dans cette université, il ne devait pas non plus être dans le besoin financièrement. Elle espérait juste que ça ne soit pas un de ces gosses de riche blasés et capricieux. Il s'arrêta, se laissant aller sur le dos, dans l'eau. C'était peut-être le moment d'y aller ?

Ou peut-être pas. Il fallait lui laisser le temps de reprendre son souffle, de retomber dans la réalité, petit à petit. Elle connaissait ces sensations mais, en même temps, elle ne savait pas comment les gérer avec quelqu'un d'autre. Quand c'était elle qui les ressentait, elle savait quoi faire, elle savait ce qu'il lui fallait et ce qu'il ne lui fallait pas. Mais lui ? Elle ne le connaissait pas assez pour se mettre à sa place, pour savoir quand le bon moment pour agir arriverait. Il sortit de l'eau, trempé. Elle, elle était cachée dans les vestiaires, juste dans l'ombre de la porte, juste assez pour qu'il ne la remarque pas. Ca et aussi parce qu'il était encore plongé dans l'impression d'avoir fait le maximum, concentré sur son propre ressenti, comme détaché du monde extérieur. Du moins, c'était ce qu'elle pouvait deviner, de son propre vécu. Il se sécha, bougea un peu, s'allongea. Un léger sourire s'afficha sur son visage, à elle. Elle aurait difficilement pu tomber mieux. Enfin, pour le moment. Il y avait toujours la possibilité qu'il se révèle une vraie teigne par la suite. Mais combien de fois s'était-elle allongée sur la pelouse du terrain, après un match particulièrement éprouvant, la respiration encore saccadée, presque soupirée, un sourire béat au lèvres, les yeux fermés, savourant chaque goutte de sueur qui coulait sur son front. C'était à ce moment-là qu'arrivait l'une de ses co-équipières, ou l'entraîneur, et que cette personne lui lâchait d'un ton un peu bourru et dont la joie et le respect débordaient pourtant 'Bien joué, Anderson', et qu'elle éclatait de rire, toujours haletante, se relevait et plaquait une tape bien franche dans le dos de l'autre.

C'est ce moment-là qu'elle choisit pour arriver, elle. Toujours debout, elle se plaça à peu près au niveau de sa tête. 'Bien joué, Lockhearth', aurait-elle pu dire. Mais elle n'avait pas tant d'assurance que ça et, en plus, il ne la connaissait pas. Alors, elle opta pour un plus timide :

''Dimitri ?''

Et là, elle avait plongé. C'était vraiment là que ça commençait, quand il s'apercevrait qu'une grande fille à plumes l'appelait par son prénom. Elle ne savait pas ce qu'elle dirait, elle ne savait pas comment elle expliquerait ça, elle qui n'y croyait pas elle-même, elle ne pouvait même pas prévoir sa réaction. Mais maintenant, en tout cas, elle ne pouvait plus s'enfuir en courant. Ou en volant, au choix.
Revenir en haut Aller en bas
Dimitri Lockhearth
Mortel
Dimitri Lockhearth


Nombre de messages : 21
Age : 36
Lié à : Maddie Anderson
Date d'inscription : 12/04/2007

Soleil, piscine et natation. Empty
MessageSujet: Re: Soleil, piscine et natation.   Soleil, piscine et natation. Icon_minitimeDim 22 Avr - 20:55

(hj: j'ai beaucoup aimé ta réponse ^^)

Les yeux fermés, je savoure la caresse du soleil sur ma peau. Mon esprit ne s'est pas encore rempli de ce qui le parasite si souvent. Je chasse tout ce qui pourrait gâcher ce moment. Prendre le temps de se reconnecter.
Je me suis libéré de cette énergie, de ce trop plein qui me gêner. Je suis vide maintenant, vide et bien. Allongé, j’écoute sans vraiment faire attention. Je suis dans un état étrange, à la fois fermé et ouvert à ce qui se passe autour de moi.
Ma respiration est calme et profonde. Je sens cet air chaud, où plane un parfum que j’apprécie, subtil mélange de chlore, de pierre chauffée, et de printemps, emplir lentement mes poumons.

Une voix vient briser ce vide. Une voix de jeune femme. Une voix qui connaît mon prénom. Enfin mon prénom. Le prénom écrit sur une carte d’identité où il y a la photo d’un jeune homme qui me ressemble tellement. Le prénom que m’ont donné mes parents.
Je n’ouvre pas tout de suite les yeux. Peut-être faire comme si je n’avais pas entendu.

Une question court dans mon esprit. Comment cette voix connaît-elle mon prénom. Je viens d’arriver. Et ce n’est pas la voix de ma mère. Qui cela peut-il bien être ? Je pourrais bien sûr avoir la réponse rapidement, il me suffirait d’ouvrir les yeux et de demander. Mais j’ai peur.

Je ne sais pourquoi. J’ai peur que ce soit un de ces êtres que je déteste, que je n’arrive plus à supporter. Un de ces êtres qui m’ont connu. Qui me connaissaient depuis avant. Un de ces êtres que je ne connais pas, même s’ils affirment le contraire. Je n’aime pas, je ne veux pas.

Comment se pourrait-il que ce soit un de ces êtres ? J’ai déménagé dans une ville où je n’étais jamais venu. Mes parents me l’ont assuré. Ils m’ont dit qu’ils ne la connaissaient pas, que je ne la connaissais pas, que je ne l’avais pas connue, même avant.
Mais, ne dit-on pas que le monde est petit ? Et s’il était vraiment si petit. Et si une de ces personnes avait réussi à me retrouver, pour m’agresser de ce qu’elle sait.

Je me décide enfin à ouvrir les yeux. Je ne saurais jamais sinon. J’ai un peu mal à cause du soleil. Je plisse les yeux et les ouvre petit à petit, essayant de m’habituer à la clarté de cette journée de printemps.

Un visage inconnu.

Je m’assois et tourne le visage vers elle. Là, je suis frappé par quelque chose d’inhabituel. Des ailes ?

La jeune fille à l’allure sportive a deux ailes dans le dos. Ce n’est pas habituel, n’est-ce pas ? On ne m’a jamais dit que l’on pouvait croiser des êtres ailés. Bien sûr, j’en ai croisé quelques-uns dans des livres, ou dans des films. Mais j’avais cru comprendre que ça n’existait pas en vrai. Mais, « en vrai » qu’est-ce que ça veut dire en vrai ?

Je lève un bras, referme la main. Oui je ne rêve pas. Je n’ai pas senti que j’étais dans mon lit, bougeant pour agir dans mon rêve. Je suis dans la réalité, enfin ce que l’on appelle la réalité. Je ne suis pas plongé dans un livre, je le sais. Un film non plus.

A priori, ces ailes sont donc réelles. Et elles ont l’air vraies. Je ne pense pas que ce soit des fausses mises pour un déguisement. La façon dont elles bougent légèrement, elles semblent en vie, prolongement, partie du corps de cette fille. De plus elles sortent vraiment de son dos, je ne vois pas ce qui servirait à les porter, à les accrocher.

Je ne comprends rien. Je ne réagis pas, je ne dis rien. Je reste là, à l’observer, muet.

Peut-être que j’ai pris un peu trop de soleil. J’ai peut-être des hallucinations. Je ne sais pas.

Si je ne rêve pas, si je n’hallucine pas, que ce passe-t-il ? Qui est cette fille ? Pourquoi a-t-elle des ailes ? Comment connaît-elle mon nom ? Que peut-elle bien me vouloir ?

Un mot finit par me venir à l’esprit, qui ne m’enlève aucune perplexité. Ange.
Etres à l’apparence humaine qui sont munis d’ailes. Mais déjà les ailes des anges sont blanches. Bien sûr ce n’est qu’un détail et vu qu’on dit que les anges n’existent pas, si c’est bien un ange c’est que les gens se trompent. S’ils se trompent sur leur existence, ils peuvent bien se tromper sur la couleur de leurs ailes.
Bon imaginons que ce soit un ange. Qu’est-ce qu’un ange ferait ici ?

Je me lève enfin. Je me dis que peu importe ce qu’il en est vraiment, je ne pourrais jamais le savoir en restant assis là et ne disant rien. Je me mets face à la jeune femme. Elle est grande. Cette nouvelle observation confirme l’impression que c’est une jeune femme sportive. En tout cas, tout dans sa silhouette le laisse penser. Je fixe mon regard un peu au niveau de son nez, proche de ses yeux, mais j’évite de la regarder dans les yeux. Je ne regarde personne dans les yeux.

Je sais que je n’ai rien montré de mes questions, de mes sensations. Je sais que je n’ai rien exprimé. Je sais que mon visage n’exprime rien. Même si je suis resté silencieux, je sais qu’aucune émotion, qu’aucun sentiment n’est réellement apparue dans mes gestes, mes traits ou mon regard. Mon corps est encore vidé d’avoir nagé, il lui est facile de ne rien montrer.
Je n’ai aucune tension, je suis impassible.


"Oui je suis bien Dimitri. Et toi ? Qui es-tu ?"


Je n’ai bien sûr mis aucune agressivité dans ma voix. Peut-être un peu de curiosité. Peut-être.
Revenir en haut Aller en bas
Maddie A
Invité




Soleil, piscine et natation. Empty
MessageSujet: Re: Soleil, piscine et natation.   Soleil, piscine et natation. Icon_minitimeMar 24 Avr - 0:38

[hj : merci bien ^_~ puisqu'on en est à se lancer des fleurs, ton jeu me plait de plus en plus]

Il y avait quelque chose qui échappait à Maddie. Il lui semblait que, si, un jour, quelqu'un muni d'une paire d'ailes s'était présenté à elle en l'appelant par son prénom, elle aurait... elle aurait... enfin, elle ne parvenait pas à savoir comment elle aurait réagi mais il y avait une chose qui était sûre : pas comme ça. Le garçon restait presque impassible, assis devant elle. Il l'observait, certes, mais il ne poussa pas de grand cri, il ne sursauta pas, même pas un minuscule mouvement de recul, même pas la mâchoire inférieure qui tombe pour une demi-seconde, même pas d'écarquillement des paupières. Au lieu de ça, il leva son bras en l'air dans un geste qui parut totalement saugrenu à la jeune femme. Puis comme satisfait, ou plutôt peut-être, comme résigné face à ce qu'il venait de constater, il se leva, enfin face à elle.

Devait-elle reconnaître en lui une sorte d'égal ? Il était sportif, c'était visible, autant qu'elle, peut-être. Elle le savait déjà, bien sûr, elle l'avait vu nager. Mais maintenant qu'il était tout proche, maintenant qu'il était bien debout, en face d'elle, elle était plus à même de le jauger. Oui, ils avaient un point commun. Il s'avérerait peut-être que c'était le seul, elle n'en savait rien, mais, comme pendant toutes ces années, le sport avait été ce autour de quoi sa vie tournait principalement, il s'agissait là d'un point commun de taille. Jusque-là, elle avait un peu vu la relation qu'elle entretiendrait avec son mortel comme celle d'une nounou avec un enfant. Mais en fait, à présent qu'elle le voyait, elle se disait que, si elle l'avait rencontré de son vivant, elle ne l'aurait certainement pas traité en bambin. Enfin, pas au premier abord, en tout cas, ce n'était pas sa première impression. Alors peut-être que le fait qu'elle soit morte ne devait rien changer. Peut-être qu'ils pourraient finalement s'entendre sur un pied plus ou moins d'égalité ? Il n'était pas temps de penser à des choses pareilles. Elle n'avait pas l'habitude de calculer les choses à l'avance, et ça n'allait pas commencer. Les choses, il fallait les vivres. Se lancer dans le tas et tant pis si l'on prend des coups, plutôt que de rester sur le bord à réfléchir aux conséquences de ses possibles actes, sans finalement jamais rien faire.

Tout de même, c'était en fait elle qui était surprise alors que, en toute logique, ç'aurait dû être lui. Elle attendait une réaction un peu plus forte. Au lieu de ça, il se présentait à elle comme si de rien n'était. Peut-être ne voyait-il pas ses ailes ? Comme par réflexe, elle les agita sans vraiment y songer, avant de les maintenir à nouveau bien en place. C'était impossible, il les avait fixées, tout à l'heure, un peu trop longtemps, pour penser qu'elles lui étaient invisibles. Et puis, de toutes façons, ce n'était pas le plus important. Ce n'était pas ses ailes qui la définissaient, elle ne les avait pas avant et elle n'avait pas changé depuis cette époque-là. Autrefois, pourquoi autrefois, d'ailleurs, c'était toujours d'actualité, elle détestait que les gens la jugent parce qu'elle était noire, par exemple – et vous fréquentez Yale ?, vous avez de quoi vous payer une voiture ?, vous voulez devenir avocate ? Ou encore : ça explique que vous soyez si bonne en sport. Pourquoi, aujourd'hui, aurait-elle voulu que l'autre tombe à la renverse pour un autre attribut qui faisait désormais lui aussi partie d'elle-même ? Il faisait comme si de rien n'était ? Eh bien, elle aussi, après tout. Ce n'était pas à cause de ces deux nouveaux 'membres' qu'elle n'était plus une personne comme les autres. Enfin, si. Mais en même temps, non. Trop compliqué. Arrête de réfléchir comme ça, agis, un peu.

''Moi c'est Maddie.'', répondit-elle avec un sourire franc et une main tendue, apparemment une invitation à la serrer.

Voilà que ça lui ressemblait beaucoup plus. Pourquoi devrait-elle changer du tout au tout, hein ? Bon, oui, mais ça ne suffisait pas. Soit elle trouvait une excuse du genre 'je passais dans le coin, on m'a dit de venir te voir nager, tout ça', c'est à dire exactement comme si de rien n'était, mais là, il y aurait peut-être de petites chances qu'il flaire le mensonge, il n'avait pas l'air particulièrement surpris, ça ne voulait pas pour autant dire qu'il était particulièrement idiot – elle repensa pourtant à la façon dont il avait levé le bras au-dessus de lui un peu plus tôt à cette pensée et ne put s'empêcher d'avoir un léger doute. Ou alors, elle pouvait y aller avec la vérité. Lui expliquer rapidement les histoires que Dieu - rien que ça - lui avait raconté à propos des gardiens, comme quoi il semblait en danger de mort et que donc on lui avait attribué une sorte de garde du corps-psychologue-baby-sitter, gratuite et qui, en plus, était invisible au reste de la population normale. Comme ça, en plus d'être du genre dépressif -d'après ce qu'elle avait compris -, tout le monde le prendrait pour un cinglé étant donné qu'il pourrait commencer à parler tout seul, ou au moins apparemment tout seul et ne parlons même pas de l'éventualité dans laquelle il évoquerait l'existence de Maddie auprès de quelqu'un d'autre. Oh comme cette nouvelle vie allait être simple, et pour elle, et pour lui. Allez, confrontons-nous à la réalité. La franchise, il n'y avait que ça de vrai. Peut-être pas raconter tout ce qu'on lui avait dit à propos des gardiens et mortels, qui pourrait sans doute effrayer plus qu'autre chose. Mais au moins, être honnête quant au fait qu'elle était sans doute aussi perdue que lui dans cette histoire. Très bien, très bonne idée, ça l'aidera sûrement à te faire confiance, ma grande.

''En fait, je te cherchais'', enchaîna-t-elle d'une voix qui ne trahissait rien de ses doutes, son visage toujours souriant. Aussi bizarre que cela puisse paraître, elle avait toujours eu cette tendance : moins elle était sûre d'elle, plus elle avait l'air pleine d'assurance. Et maintenant qu'elle était lancée, autant continuer, hein ?

''Il apparaît que nous sommes plus ou moins liés... Enfin, non. Il faudrait que je commence par le début. Mais je ne sais pas trop où est le début. Ce que tu dois savoir, c'est que je suis ton gardien. Ta gardienne, plutôt. Tu as la moindre idée de ce que c'est ?''

Elle se voyait mal se lancer d'emblée dans un long discours évoquant sa vie, sa mort, son passage chez Dieu, le peu qu'elle savait de lui, et enchaîner sur un 'alors comment on s'arrange ? Je dors dans ta chambre ou sur le canapé du salon ?'. Elle préférait qu'il intervienne, même si elle se doutait bien qu'il n'avait aucun élément pour intervenir. Et s'il la prenait pour une folle ? Si, après cette introduction, il s'en allait en éclatant de rire ? Pire : et si elle était vraiment folle ? Si elle n'avait pas d'ailes dans le dos, qu'elle ne soit jamais morte, que ceci ne soit jamais arrivé, et qu'elle soit simplement en train d'importuner un gentil garçon au bord d'une piscine ? Non. Il s'appelait Dimitri, c'était son vrai nom, et elle l'avait su avant. Elle n'aurait pas pu inventer ça.

Bon. Eh bien très bien. Elle n'avait qu'à attendre qu'il comprenne son discours décousu et qu'il... qu'il fasse ce qu'il lui semblerait bon de faire à ce moment-là.
Revenir en haut Aller en bas
Dimitri Lockhearth
Mortel
Dimitri Lockhearth


Nombre de messages : 21
Age : 36
Lié à : Maddie Anderson
Date d'inscription : 12/04/2007

Soleil, piscine et natation. Empty
MessageSujet: Re: Soleil, piscine et natation.   Soleil, piscine et natation. Icon_minitimeMar 24 Avr - 2:51

(hj: merci. Je trouve Dimitri encore bizarre, je pense que j'exagère un peu (beaucoup?) mais ça devrait se fixer au bout d'un moment, enfin je pense, enfin j'espère)


Maddie. Elle s’appelle Maddie. Pour l’instant, je dois avouer que ça ne me fait ni chaud ni froid. Elle pourrait s’appeler Thérèse ça ne changerait rien. Comme le dit Juliette, le nom n’est rien, le nom ne dit rien sur la personne. Moi je ne sais pas qui je suis et pourtant je sais comment je m’appelle. Je me demande pourquoi on fait tant de cas pour ces mots qui n’ont que peu de valeur en fin de compte. La cérémonie de la présentation : toujours le prénom. Mais cela ne me dit rien sur elle. Qu’est-ce que ça change qu’elle sache que je m’appelle Dimitri et que moi je sache qu’elle s’appelle Maddie ? Rien, au fond. Enfin, pour moi. J’en aurais sûrement plus appris si elle m’avait dit : ‘je fais de la course.’, ‘j’aime la peinture’, ‘j’aime les couchés de soleil’. Ma réflexion est interrompue par sa main.

Non, non elle ne m’a pas frappé. Elle a tendu le bras. Je fixe sa main un moment. Je n’hésite pas, je sais ce qu’il faut faire. Je ne la fais pas attendre longtemps. C’est être poli que de serrer la main quand on nous la tend et ne pas rester planter comme un ahuri trop longtemps. C’est la politesse de serrer avec fermeté, il ne faut pas y mettre de la mollesse. Mais il ne faut pas être trop énergique non plus, il ne faut pas faire mal à l’autre personne. Il faut savoir doser l’énergie et la conviction que l’on y met, on peut dire des choses grâce à ce geste, la façon dont on le fait. Cela fait partie de la politesse, de la cérémonie. Je le sais.
Malgré tout ce que j’ignore, tout ce que je voudrais savoir, je sais des choses aussi futiles, inutiles que ça.

Mais je m’exécute, je lui serre la main. Ni trop longtemps, ni trop rapidement. Ni trop fermement, ni trop mollement. N’exprimant ni incompréhension ni conviction. Une poignée de main banale et simple, qui ne dit rien.

Je relève le regard vers son visage. Je ne remonte pas jusqu’aux yeux. Jamais dans les yeux.

Je me surprends à penser à … rien. L’effet de ma séance de natation est revenu. Je ne fais plus aucune supposition, aucune hypothèse. Je ne m’imagine rien, je ne me pose plus de question, je ne pense plus vraiment. J’attends tout simplement. J’attends de voir si les choses s’éclaircissent ou non. Cet état me permet d’être encore plus impassible. C’est facile de ne rien exprimer quand on n’a rien à exprimer.

Peu de temps après m'avoir dit son prénom, Maddie m'apprit qu’elle me cherchait. Ce qui est déjà une information un peu plus intéressante. Devrais-je me demander pourquoi ? Qui est-elle ? Comment me connaît-elle ? Comment a-t-elle su que j’étais là ? Que me veut-elle ? Mais au fond pourquoi toutes ces questions ? Elle me cherchait ? C’est son droit me semble-t-il. Elle m’a trouvé ? C'est le but d’une recherche. Comment ? Comme on trouve ce qu’on cherche, en cherchant.



‘Il apparaît que nous sommes plus ou moins liés... Enfin, non. Il faudrait que je commence par le début. Mais je ne sais pas trop où est le début. Ce que tu dois savoir, c'est que je suis ton gardien. Ta gardienne, plutôt. Tu as la moindre idée de ce que c'est ?’


Hein ?

La suite de ce qu’elle me dit est un peu plus incompréhensible. Une gardienne ? Ma gardienne ?

Je ne suis ni un musée, ni un immeuble, ni un but. Pourquoi j’aurais besoin d’une gardienne ?
Je fronce très légèrement les sourcils. Malgré moi. En effet j’ai ressenti un léger mélange de surprise, d’incompréhension et de curiosité.

En plus il semble qu’elle est quelque chose à me raconter. Cela semble assez conséquent. Quand on ne trouve pas le début c’est que la fin vient longtemps après. En même temps si elle ne sait pas où est le début de ce qu’elle a à dire, je ne vois pas comment je pourrais l’aider. Moi je ne connais ni le début, ni le milieu ni la fin. Mais peut-être qu’elle veut mon aide. Peut-être qu’elle veut que cela soit interactif.

En même temps si elle veut que je participe, elle devrait éviter de me donner des colles. Je ne sais pas ce que c’est une gardienne. Je l’ai peut-être su, mais en tout cas, là, maintenant, je ne le sais pas. Mais après tout quelle importance que je ne le sache pas ? Elle a l’air partie pour me le dire. Ou en tout cas elle devrait si cette information est importante pour la suite.


"Non je ne sais pas ce que c’est."


Bien sûr je pourrais peut-être essayer de deviner par analogie avec les gardiennes d’objets, de choses, inanimés. Essayer de réfléchir à ce que pourrait bien garder une gardienne d’humain.
Mais je n’en ai pas envie. J’imagine qu’elle va me donner la réponse alors pourquoi remplir le vide si agréable de mes pensées avec une réflexion inutile.

Alors que je lui répondais d’une voix qui se fit des plus neutres sans que je n’eus à faire quoi que ce soit, je me rendis compte que je n’avais retenu que ce mot dans ce qu’elle m’avait dit. Celui de gardienne. Pourtant je crois que j’ai ressenti quelque chose en entendant les autres mots. Mais je ne sais plus ce qui m’avait frappé, ou dérangé. Je ne sais même plus précisément ce que j’avais ressenti. Mais ce n’est sûrement pas important. Sinon, pourquoi ne l’aurais-je pas retenu ?

Et puis si c’est important, elle n’aura qu’à me le redire.

Je n’ai quasiment pas bougé. Debout face à la jeune femme. J’ai les bras le long du corps dans une position neutre, je suis complètement sec maintenant. Mon visage s’est à nouveau vidé de toute expression. J’attends. J’attends d’entendre ce qu’elle a à me dire.

Revenir en haut Aller en bas
Maddie A
Invité




Soleil, piscine et natation. Empty
MessageSujet: Re: Soleil, piscine et natation.   Soleil, piscine et natation. Icon_minitimeJeu 26 Avr - 10:54

Bon sang, était-ce possible d'être aussi calme ? Est-ce qu'il avait seulement compris ce qu'elle lui disait ? Est-ce qu'il se moquait d'elle ? Peut-être qu'il la prenait bien pour une démente et qu'il essayait d'un ton pédagogue, comme à un enfant, de la faire parler de ce qu'elle pensait être vrai pour ensuite lui prouver que c'était impossible. Son froncement de sourcil, c'était le seul élément qui pourrait permettre de croire à une ombre de doute, à une miette d'incrédulité face à la situation. Devait-elle prendre ça pour un encouragement ? Ou pour une menace quant à ce qu'il ferait par la suite ? De toutes façons, il n'avait pas l'air d'être du genre à s'énerver, ou à commettre des actes irréparables... Quel acte irréparable, d'ailleurs ? Elle raisonnait toujours en humaine. Il était impossible de commettre un acte irréparable avec elle. A moins qu'il ne se suicide. Mais il arrive rarement que qui que ce soit se suicide parce qu'une fille bizarre avec une paire d'ailes vous annonce qu'elle est votre gardienne... Ou peut-être que si ? Elle n'avait jamais entendu parler de ce genre de situations avant... Comment pouvait-elle savoir ce qu'il était normal ou non de faire ? Bref. Il était évident qu'il attendait une explication. Elle avait appâté le client, maintenant, il en voulait pour son argent, adieu la tentation de lui taper sur l'épaule en avouant 'eh ben moi non plus, je n'en sais rien, c'était une bonne blague, hein ?'. Pourtant, ça se rapprochait sans doute autant de la vérité que ce qu'elle allait lui dire... Allez, inspire.

''Alors, en fait... Je vais te dire ce qui m'est arrivé. Comme ça, tu trieras toi-même ensuite, ça sera plus simple...''

Voilà, c'était ce qu'elle aurait aimé entendre, si elle avait été à sa place. Du moins, elle devinait que c'était ce qu'elle aurait aimé entendre. Qu'on ne lui dise pas 'c'est comme ça, accepte-le'. Qu'on lui dise 'à toi de voir si tu décides d'y croire ou non'. Elle avait peut-être un certain esprit de contradiction, mais c'était de cette façon qu'elle était sans doute le plus susceptible de finalement croire ce qu'on lui racontait. Il n'y avait plus qu'à espérer que l'autre serait plus ou moins dans le même cas...

''Bon, si tu veux, je ne sais pas combien de temps exactement il s'est écoulé depuis ce moment-là, pas trop longtemps je crois, enfin il se trouve qu'il y a un certain temps, disons, je suis morte...''

Ah oui, très bien. Voilà, dans le film d'horreur dans lequel elle aurait pu être en train de tourner, c'était normalement à ce moment là que des tentacules lui poussaient à la place des bras, que sa tête se rejetait en arrière dans un immonde gargouillis et qu'elle se mettait à le poursuivre en hurlant n'importe quoi, peut-être juste en grognant, tiens, et ce sous les rires des téléspectateurs puisque le film datait au moins des années soixante-dix, au vu des effets spéciaux utilisés. Sauf que non. Elle avait di 'je suis morte' sur le ton de la banalité, même si ça lui avait fait bizarre que les mots sortent de sa bouche, elle y avait déjà pensé, certes, mais c'était... drôle de le dire. Elle aurait pu faire une pause, attendre un hochement de tête compréhensif, sauf que le hochement de tête compréhensif, c'était quand on annonçait 'mon hamster est mort', qu'il arrivait, pas 'je'. La pause qu'elle fit ne fut donc dans le but que de reprendre sa respiration, suite à quoi elle continua.

''Et ensuite... je me suis retrouvée devant Dieu. Là où ça commence à devenir bizarre...'' là où ça commence ? ''c'est que je n'ai pas la moindre idée de... ce à quoi Il ressemblait, je ne peux même pas dire Ce que C'était. Je savais juste que C'était Dieu, et ça m'apparaissait comme évident, mais je ne peux pas Le décrire...'' Bref, là n'était pas l'important, après tout.

''Enfin ensuite, Il m'a fait un petit topo, parce que pour tout dire, ma mort, c'était pas joyeux-joyeux, enfin, bien sûr, aucune mort n'est joyeuse, disons que la mienne l'était encore moins que certaines autres, et Il m'a expliqué que pour les gens dans mon cas, on avait la possibilité de devenir des gardiens, et c'est là que ça te concerne. Il apparaît qu'il y a certaines personnes élues sur Terre, nommées mortels qui ont besoin pour une raison ou pour une autre d'avoir des gardiens... Pour les protéger, en quelque sorte...''

Elle avait décidé de ne pas dire que les mortels en question traînassaient plus ou moins souvent autour de la mort et que c'était pour les empêcher de s'en approcher de trop près que les gardiens étaient désignés. Il pourrait le deviner tout seul, s'il était prêt à accepter qu'il souffrait d'un problème comme celui-ci. Sinon, ce n'était pas la peine d'insister pour le convaincre qu'il était suicidaire s'il était persuadé que tout allait bien. C'est ce dont elle avait l'impression, du moins.

Elle avait aussi décidé de ne pas lui parler de sa vie, à elle. C'était elle qui était là pour l'aider, normalement, pas l'inverse. Elle était morte, c'était fini. Bien sûr, elle aurait donné cher pour retourner voir sa famille, juste une fois, juste voir leur réaction, et leur dire de ne pas s'inquiéter, que tout irait bien. Elle aurait voulu retrouver les murs de sa fac et suivre encore une fois au moins un cours là-bas. Mais c'était fini. Ca ne reviendrait plus, autant s'y faire. Elle eut soudain l'envie très forte d'aller marquer quelques buts. Elle savait que, si elle se retrouvait face à un ballon, les relents de son autre vie, enfin non, de sa vie, en fait, la seule et l'unique, s'évaporeraient peu à peu avec la transpiration. Mais ce n'était pas le moment. Pour le moment, elle avait un jeune homme sans doute plein de questions face à elle, alors, il faudrait qu'elle s'apprête plus ou moins à lui répondre, et à l'écouter, et à faire ce pourquoi elle avait été renvoyée sur Terre, en gros.

''Et donc, Dieu m'a donné ton nom... il m'a montré à quoi tu ressemblais et, presque aussitôt, je me suis retrouvée ici, et tu nageais dans la piscine. Alors, je t'ai regardé faire. Tu m'as l'air doué.''

Oh qu'elle pouvait être stupide. Enchaîner sur la natation alors qu'elle venait de lui annoncer une série de choses plus improbables les unes que les autres. Il y avait encore deux-trois précisions, mais le plus gros était passé. Maintenant, il allait forcément avoir une réaction... Mais à quoi s'attendre de la part de quelqu'un qui n'ouvrait même pas la bouche de surprise lorsqu'il croisait une fille venue apparemment d'un autre monde. Encore en réflexe, elle agita ses ailes, dans son dos, très doucement. C'était infime, mais c'était l'une des seules preuves qu'elle avait qui pouvait prouver qu'elle n'avait pas inventé toute son histoire.
Revenir en haut Aller en bas
Dimitri Lockhearth
Mortel
Dimitri Lockhearth


Nombre de messages : 21
Age : 36
Lié à : Maddie Anderson
Date d'inscription : 12/04/2007

Soleil, piscine et natation. Empty
MessageSujet: Re: Soleil, piscine et natation.   Soleil, piscine et natation. Icon_minitimeVen 27 Avr - 4:10

Mon attente ne fut pas trop longue. La jeune femme ne resta pas longtemps sans parler. Tout d’abord elle me parla de trier quelque chose. Trier parmi ce qu’elle disait ? Pourquoi ? Il y avait du vrai ? du faux ? Trier quoi ? Mais je me refuse à me poser trop de question, tout de suite, ça ne sert à rien en plus ça empêche de pouvoir bien suivre. Là voilà qui recommence à parler.

Morte ? Je vois et je parle à quelqu’un qui est mort?

Après tout cela confirmerait l’idée de l’ange. Les anges sont des morts non ? Là j’ai une image qui me vient en tête. Je ne sais pas véritablement d’où elle provient. Une image sans vraiment de souvenir. Je sais que cela m’est familier et pourtant je ne sais pas... Une image de nuage et un personnage de dessin animé qui s’envole grâce à ses ailes blanches, entouré d’autres anges, tous en blanc, certains jouent de la lyre. Il est mort alors il monte au paradis. Mais bon, l’ange devant moi, si c’est bien un ange, n’est pas au paradis. A moins que j’y sois moi aussi! Et ses ailes ne sont pas blanches. Mais est-ce que cela a réellement une grande importance ? Bon elle était morte. Après la « surprise » causée par ses ailes, l’annonce de cette mort ne m’affecte pas beaucoup en vérité. Bien sûr c’est dommage qu’une si jeune femme soit morte, mais bon que puis-je y faire, ce qui est fait est fait. En plus cela ne semble pas la marquer plus que ça, elle n’est pas en larmes, effondrée, refusant la vérité. Elle se tient droite devant moi, me parlant d’une voix apparemment assurée.

Dieu lui a parlé. Si c’est un ange (je ne sais pas pourquoi je reste sur cette idée) et qu’elle est morte, à priori c’est normal. Les âmes innocentes montent au paradis et rencontrent le tout puissant. Je sais que ce sujet pose des questions en général. Je le sens, encore une fois je ne peux pas vraiment dire pourquoi. Y croire ou ne pas y croire ?
Qu’est-ce que cela change ? Je ne sais plus si j’y ai cru. Et puis je ne veux pas savoir si j’y ai cru ou non, il faudrait que je reconstruise cette foi, enfin si elle devait se reconstruire. Mais je ne sais pas si ça changerait réellement ma vie s’il y avait un dieu omnipotent ou non.
Il semblerait qu’il existe. Si elle est entrée en ‘contact’ avec lui, c’est qu’à priori il existe.

Mortel ? Certains élus, appelés Mortels ? Tous les humains ne sont pas mortels ? Mortel, ça ne veut pas dire que l’on peut mourir normalement ? Qu’est-ce qu’ils ont de particulier ces mortels. Ils meurent plus facilement que les autres ?…

Je ne sais pas si j’ai vraiment envie de le savoir. Et puis si j’en fais partie c’est qu’il y a bien une raison, je ne préfère pas savoir. Si jamais cela concernait mon passé ? Ce que l’on appelle mon passé. Ce dont je ne me souviens plus, ce que je ne veux pas chercher à savoir, ce qui ne fait plus vraiment partie de moi, je ne suis plus ce Dimitri-là. Je ne sais même pas si je suis Dimitri. Je ne veux pas savoir si je suis un mortel depuis avant, quand je savais encore qui j’étais, si je l’ai jamais vraiment su un jour. Je ne veux pas lui demander ce qu’ont de particulier les mortels, pourquoi j’en suis un. J’en suis un, j’en suis un. Enfin, j’en suis un, c’est elle qui me le dit. Et puis ce n’est pas ça qui changera. Depuis mon réveil, on m’a dit plein de choses, « tu es mon fils », « tu es un bon nageur », « c’est ton dessert préféré », « tu es… », « tu aimes… » Tout cela est faux. Tout cela, pour moi, n’a aucune importance. Je ne suis pas tout ça, je ne suis plus tout ça. Je ne sais pas ce que je suis, qui je suis. Alors pourquoi qu’une fille ailée vienne me dire « tu es un mortel », pourquoi ça changerait quoi que ce soit. Quelle différence avec le reste ? Si elle veut me «protéger», elle n’a qu’à le faire. Du moment que je peux faire ce que je veux. Ce que je crois vouloir. Ce qui se présente à moi.


"Okey dokey.

Merci. Je m’entraîne depuis longtemps. Enfin, c’est ce que l’on m’a dit.
"


Elle s’est tue. Attend-t-elle une réponse ? Des questions peut-être ? Mon regard s’est posé depuis un moment sur l’eau bleue claire limpide et lumineuse de la piscine. Je sens l’envie d’y retourner, de plonger et de refaire des longueurs. De me sentir glisser à nouveau dans l’eau. Ma haine du passé a fait mine de vouloir resurgir et ça ne me plait pas, je ne veux pas y penser. Je veux retrouver le calme, le vide apaisant de tout à l’heure. Cependant mes muscles me disent qu’il ne vaut mieux pas. Mon corps est fatigué. Je suis fatigué. Je le sens, je le sais. Il faudra trouver un autre moyen. Déjà, je respire profondément et lentement. Me concentrer sur cette eau immobile me calme. Elle est si tentante, mais je sais que si j’y vais ce ne sera pas aussi efficace et agréable que tout à l’heure. J’ai suffisamment nagé pour aujourd’hui.

J’ai une autre idée. Cela pourrait marcher. Je relève la tête vers Maddie, évitant toujours soigneusement ses yeux. Je ne sais pas, j’ai peur d’affronter son regard peut-être. Peur de me rendre contre que je n’ai rien à mettre dans le mien.


"J’ai envie d’un jus de fruit. Ça te dit ?"


Tout en attendant sa réponse, je me rapproche de mes affaires. Je remets mon short noir. Il s’arrête au-dessous de mes genoux. J’enfile un Tee-shirt de coton bleu, très léger et fin, parfait pour une aussi belle journée. Je ramasse ma serviette et la plie soigneusement, puis la mets dans mon sac à dos que je pose sur mes épaules. Enfin je remets mes savates. Prêt à partir, je me tourne vers elle.
Revenir en haut Aller en bas
Maddie A
Invité




Soleil, piscine et natation. Empty
MessageSujet: Re: Soleil, piscine et natation.   Soleil, piscine et natation. Icon_minitimeDim 6 Mai - 13:12

[Désolée pour le temps de réponse, des p'tits imprévus, mes partiels bientôt, tout ça...]

Bien. Pas de question. Pourtant, ce type n'avait pas l'air idiot, il avait l'air d'avoir compris ce qu'elle avait dit. Pourquoi est-ce qu'il faisait comme si de rien n'était ? Pourquoi est-ce qu'il répondait à ses bêtes compliments sur sa façon de nager ?

Mais peut-être... Peut-être qu'il n'était pas du genre à pousser de grands cris effarés. Et qu'est-ce qu'elle faisait, elle ? Elle avait juste tout accepté ce qu'on lui avait dit, sans vraiment poser de questions non plus, parce que ça paraissait assez clair. Sauf que... elle n'avait pas vraiment l'impression de paraître assez claire... Mais bon, ce n'était pas le sujet. Peut-être qu'il avait une réaction à peu près normale, après tout. Parce qu'elle s'attendait à ce qu'il montre son étonnement, bon, mais comment pouvait-elle prétendre s'attendre à quoique ce soit, elle ne le connaissait pas, de toutes façons. Elle n'était pas habituée à ce que les gens aient des réactions... similaires aux siennes. C'était sans doute ça, qui la gênait. D'habitude, c'était elle qui épatait tout le monde avec son sang-froid, sa tendance à accepter tout ce qui venait en fonçant quand même, comme s'il n'y avait aucun obstacle, ou plutôt comme si elle ne sentait rien, en gardant son sourire enjoué.

Bon. Admettons. Et elle avait trouvé plus fort qu'elle à ce jeu-là. Enfin, plus, plus, il ne fallait pas exagérer. Disons peut-être autant. Enfin, peu importe après tout. Si c'était comme ça, autant faire avec, hein. C'était peut-être plus reposant pour elle. Elle n'aurait pas à se creuser la tête pour savoir quoi faire devant sa possible inaptitude à accepter la situation. Il avait accepté, et vite. Ca, c'était fait, bon.

Un jus de fruits, maintenant ? Oui, pourquoi pas ? Comme deux euh... copains ? Connaissances ? Qui vont boire quelque chose au café le plus proche. Finalement, c'était plus cool qu'elle pensait, ce boulot de gardienne. C'était comme vivre encore comme avant. Enfin, vivre encore comme avant mais sans ceux d'avant, sans les éléments d'avant... Clair ? Pas clair ? Bref, autant éviter d'y réfléchir, ça finirait par la déprimer. Et elle ne savait pas ce que ce mot voulait dire, ça n'allait pas commencer maintenant.

Son visage s'éclaira donc, prêt à accepter la proposition, elle passa les mains dans les poches de son pantacourt écru, haussa les épaules, et se retourna pour sortir du terrain de la piscine, le poids de ses ailes l'entraînant un peu plus qu'elle ne s'y attendait. Oh sh...oot ! Ses ailes ! Elle les avait complètement oubliées, celles-là. Elle se frappa le front du plat de la main, surprise par cette soudaine révélation.

''Erm... en fait...'', fit-elle en se retournant soudain vers lui, arrêtant de marcher vers la sortie.

''En fait, je suis pas sûre que ça soit très possible. Tu te doutes bien que les gens n'ont pas l'habitude de croiser des personnes ailées... Ce n'est pas qu'ils ne voient pas mes ailes... C'est qu'ils ne me voient pas du tout...''

Elle s'arrêta, espérant qu'il comprenne ce que ça voulait dire. S'afficher dans un lieu public risquait d'être délicat. A moins de trouver une solution.

''Enfin, je dis ça... Je peux peut-être boire dans ton verre... Ou ne rien boire, j'ai pas vraiment besoin de ça, en fait, d'après ce que j'ai cru comprendre.''

Oui, bon, ça, c'était ridicule. Ca, ce n'était pas le problème. Enfin, le jus de fruits, c'était un prétexte, évidemment, pour commencer à discuter, peut-être. Discuter. Avec quelqu'un qu'elle ne connaissait pas même une heure avant, qu'elle n'avait jamais vu. Elle était du genre sociable, ce n'était pas vraiment une grande première, mais disons que les circonstances précises rendaient la situation... bizarre.

''Bref, tu te doutes bien que ce qui va pas, c'est que les gens vont se poser des questions, si tu commences à parler tout seul... enfin à me parler...''

Bon, c'était elle qui parlait toute seule, là, sans vraiment lui laisser le temps à lui d'en placer une. Pas qu'il lui ait semblé être un bavard invétéré jusque-là, mais bon, là, elle ne lui annonçait pas l'apocalypse, il aurait peut-être une nouvelle idée pour éviter de passer pour un cinglé. C'était de lui qu'il s'agissait, après tout. Elle haussa les épaules en signe d'impuissance. Elle avait été parachutée là sans formation préalable. D'habitude, quand elle faisait des petits boulots, il y avait un type qui lui expliquait le job pendant une petite semaine avant qu'elle ne soit lancée toute seule. Mais là, non. Là, elle devait se débrouiller, avec le peu qu'elle savait. Alors bon, ce haussement d'épaules, c'était un peu 'ben... excuse-moi, c'est pas parfait... j'aimerais bien que ça le soit pourtant... je vais essayer de faire mon mieux, hein... quand j'aurais compris ce que je fais là...' parce qu'il ne lui semblait pas être un paumé à tendance suicidaire. Sauf peut-être un tout petit indice dans son discours. Mais ça, elle le lui ressortirait plus tard. Quand ils auraient trouvé un moyen de boire du jus de fruits sans attirer trop l'attention.
Revenir en haut Aller en bas
Contenu sponsorisé





Soleil, piscine et natation. Empty
MessageSujet: Re: Soleil, piscine et natation.   Soleil, piscine et natation. Icon_minitime

Revenir en haut Aller en bas
 
Soleil, piscine et natation.
Revenir en haut 
Page 1 sur 1

Permission de ce forum:Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
° Les Gardiens ° :: ° Les Gardiens : Le Jeu ° :: Université du Dôme Alpha-
Sauter vers: