Fuite et chatiment... ou Bien Livre et roulement...

La bibliothèque... le marbre, le papier et le vieux cuir... l'odeur qui y régnait était ensorcelante pour certaines personnes. Lieux ou les écrits de grands sages batifolaient avec les railleries philosophiques flirtant même parfois avec de simples livres à la reliure presque pitoyable mais au contenu inestimable de perplexité.

Doucement la porte du sanctuaire de la connaissance fut poussée, et une jeune personne entra en un léger bruit de roulement. Bien sur ce n'était pas elle qui faisait aller et venir ses bras pour donner aux roues l'énergie d'avancer, non. Le fauteuil roulant n'avait besoin de personne, un levier flexible à portéé de la main gauche suffisait à diriger le petit moteur.

Elle, c'est bien jolie de dire juste elle.... mais si évasif... Bref, reprenons, Hélios, dite Lili était belle et bien venue seule à la bibliothèque. Enfuie? Voyons... comme si elle avait pu y penser! Et bien oui, elle s'était plus ou moins enfuie d'une séance contraignante de rééducation.

Mais avant de s'enfuir elle avait fait un effort assez important, sa tenue avait changé, sa chemise de nuit blanche avait fait place à une chemise de nuit légèrement plus travaillée, ainsi elle faisait moins... comment dire.... Plus.... Soignée sur elle. Ses cheveux blonds étaient attachés en une longue natte qui venait se perdre sur ses genoux osseux et sa peau pâle n'avait par contre pas été maquillée ou quoi que se soit d'autre. Après tout, elle s'en fichait un peu qu'on sache qu'elle était malade, c'est pas comme si le fait de mettre du font de teint ou autre ferait quelque chose à son coeur ou à ses poumons pour qu'elle aille mieux.

Ses yeux bleus, vides, comme figés dans un endroit ou seule l'âme aurait pu se perdre à une réflexion invisible. Ses yeux là, ses yeux si étranges avaient décidé d'élire domicile sur un visage fin et pâle. Un léger nez aquilin, vous savez ses petits nez qui donnent une frimousse espiègle aux enfants? Non? Vous ne voyez pas... Et bien tant pis pour vous!

Enfin bref, ses yeux, son nez sa bouche... Tout était normal, au bon endroit et le tout placé sur une tête elle même mise sur un cou ce dernier relié à un corps... Si si je vous jure. Voila donc notre perturbatrice de silence...

Doucement, elle avança, se dirigeant parmi les rangées de livres ordonnés, passant même la main sur leurs reliures plus ou moins abîmées, selon leur fréquence de lecture et les traitements donnés de ceux qui les ont pris entre les mains. Elle continua son excursion au milieu d'une jungle de livres et d'un havre de paix silencieux dans un calme presque effrayant.

Stevenson devait errer dans les allées sinueuses de la bibliothèque depuis l’ouverture de celle-ci. Il était vrai que peu de personne osait l’approcher. Penché sur les ouvrages compliqué de médecine, il semblait calme et posé puis soudain, sans crier gars, il refermait le livre dans un « PAF » qui rompait le silence puis partait le pas rapide dans les lignes de livres sur les étagères. Pourquoi ? Je n’en ai pas la moindre idée, sûrement quelque chose qu’il lui revenait, car quelques minutes plus tard, on pouvait le retrouver dans un rayon, certes complètement différent, entrain de lire un autre livre, le précédent sous le bras.

Il recommença son manège plusieurs fois, si bien que au bout de quelques heures, il avait avec lui un nombre non négligeable de livre. Mais cela ne semblait pas le dérager. D’ailleurs, aucuns responsable ne lui faisait de remarque. Peut être simplement que depuis le temps qu’il venait, répétant la même attitude étrange, le personnel de la bibliothèque avait dû s’y habitué. Nul ne s’inquiétait quand au rangement des livres, car Steven rangeait toujours et à l’emplacement exact qui était réservé à chaque ouvrage. Il avait une excellente mémoire et c’était certainement ce qui l’aidait à apprendre aussi vite, sur de nombreux domaine.

Se trouvant dans le rayon de la littérature anglaise, il s’était perdu dans un ouvrage quelconque, posé sur sa petite pile de livre. Lorsqu’il était dans cette antre de connaissance, il était pris d’une ivresse, d’une soif de connaissance qu’il réussissait jamais à étancher. Il était absorbé dans un autre monde, déjà en grande partie détaché du réelle, il ne réalisait même pas qu’il puisse y avoir d’autre personne dans les allées. Pour lui, il n’y avait que sa personne et les livres.

Le « PAF » de départ retentit et le voilà repartit. Mais le monde réel le rattrapa de manière bien brutal et plutôt prévisible du rêveur qu’il était. Ne regardant pas du tout où il allais, il manqua de percuter une personne en fauteuil et se pris d’ailleurs les pieds dans un « quelque chose » qui reste encore à déterminé. Les livres tombèrent sur le sol, mais notre grand maladroit réussi à rester chez les bipèdes en se retenant au bord d’une étagère. Il s’empressa de ramasser les livres.

- Excusez-moi. Je suis vraiment navré, je n’ai pas pris la précaution de vérifier. Vous n’avez rien ?

Un carambolage en pleine bibliothèque… Il n’y avait vraiment qu’à Steven que cela pouvait arriver.

[On va dire que je sors de l'histoire avec Phopho. ^^]

Toujours plongé dans ses histoires de baisers, une pile de livre devant lui, traitant autant de coutumes de pays que de basiques comportements humains, ainsi que quelques romans à l'eau de rose, Marie continuait ses recherches. Mais un bruit inhabituel attira son attention. C'était un bruit mécanique, et les bruits mécaniques, il n'y en a pas des légions dans un bibliothèque. Il leva donc sa tête encadrée de mêches étrangement blanches, et après avoir hésité longuement, et avoir balancé entre faire comme si il n'avait rien entendu ou aller voir l'origine du bruit, il se leva enfin, le coeur torturé de laisser les ouvrages étalés sur la table où il les étudiait. Marie commença alors à avancer dans les couloirs, lentement et à contrecoeur.

Qui sait? Si ça se trouve, c'était le bruit d'une bombe en train de décompter, ou alors un homme machine venu pour l'assassiner, ou alors... Bref, il pouvait inventer toutes les hypothèses imaginables, et même inimaginables, et rien ne lui venait à l'esprit pour le contredire, dans le genre qu'une bombe ne se déplacait pas et faisait plutôt tic-tac qu'un bruit de roues. Il se demanda même si ce n'était pas les gens du service psychiatrique qui venaient le chercher pour le ramener en enfer... Et cette pensée le fit s'arrêter. Pas longtemps. Parce Mr Kadamon lui revint aussi imméditatement à l'esprit. Mr Kadamon était venu le chercher, il le protégerait si ils revenaient, et sinon, il retournerait le chercher. Et comme dans son esprit rien n'était pire que de retourner dans sa chambre capitonnée, Marie avança d'un pas un peu plus décidé.

Arrivé non loin de l'origine du bruit, le documentaliste se contenta de pencher la tête. Il ne voulait faire que vérifier après tout! Et là il fut amplement rassuré. Ce n'était pas un monstre. Peut être un vampire vu sa pâleur, mais pas un monstre. Mais bon, elle touchait trop à ses bouquins... On aurait un peu dit lui quand il passait... Non mais! Pourquoi ne faisait elle pas comme les autres au lieu de laisser traîner ses sales pattes comme ça? Il en avait déjàvu des comme ça à l'hopital, alors il n'avait pas peur.

Il vit arriver le caramboleur. Mais lui, il le connaissait. Pas son nom, non, sinon il s'en serait rappelé, il n'oubliait rien, mais il se souvenait de sa tête, un qui venait souvent. Il l'aimait bien, parce qu'il aimait les livres, il s'en servait à bon escient. Il ne vint pas à l'esprit de Marie de prévenir la personne en chaise ou celui qui arrivait qu'il y allait avoir accident. Il était déjà repartit dans les nuages.

Lorsque l'homme qui venait souvent rentra dans le feuteuil, Marie n'eut aucune réaction. Que des humains se fassent mal, peu lui importait. Mais les livres tombèrent au sol, et ça, il ne voulait pas. Alors il avança vite pour les récupérer, et se mit à quatres pattes par terre pour les ramasser, formant une pile instable qui n'allait pas tarder à s'écrouler. On ne pouvait pas voir son visage penché vers le sol, seulement ses cheveux blancs ébouriffés, mais si il lève la tête, rien de remarquable dans son visage si ce n'est les yeux dorés et immenses, où tournent sans cesses des ombres mouvantes, revêlant le moindre de ses sentiments.

Vous connaissez sûrement ce genre de situation. Celle où le seul souhait qui vous viens à l’esprit est de disparaître. Ou alors rétrécir à tel point que vous pouvez partir vous terrez dans un trou plus petit qu’une tête d’épingle. Steven vivait un de ses moments actuellement. Voilà qui lui apprendrait à faire attention. Et encore… Même s’il se souciait de la jeune personne qu’il avait percuter, il sent faisait d’avantage pour les livres. Et il n’était pas le seul. Une troisième personne se « joint » à nos deux accidentés pour secourir les livres. Tiens, cette dernière ne lui était pas inconnu. Ces cheveux, il les avait déjà vu dans la bibliothèque. Un(Une ?) autre féru(e) de littérature sans aucun doute. Les voilà tout les trois, entrain de rattraper les bêtises de notre tête de linotte.

Croyez-vous qu’il aurait entendu les première parole de la fillette en fauteuil ? Pas le moins du monde, c’était par pur politesse qu’il s’était enquit de son état. Il était comme ça. Posant une question, sans réellement écouter la réponse, ou alors très partiellement. Dire qu’il y a quelques années, il était une jeune garçon souriant et à l’écoute des autres. L’impassibilité dans laquelle il s’était réfugié semblait tué le peu de sentiment qu’il avait pus survivre dans cet esprit tourmenté. Il souriait, il est vrai, uniquement devant les pages jaunis d’un ouvrage… Mais ce n’est pas notre propos pour le moment, ne nous égarons pas.

La jeune personne en fauteuil semblait apprécié les livres autant que nos deux habitués. Elle frôlait, effleurait du bout des doigts la couverture, semblant se projeter dans un futur proche où elle se complairait à le lire. Certes, il était beau et intéressant, et c’est d’ailleurs pour cela que Steven l’avait sortit de la rangée d’ouvrage du même thème. Ce n’est pas qu’il n’était pas prêteur, mais il ne l’était pas. Il est vrai que ce livre ne lui appartenait pas, mais c’était lui qui l’avait choisit, l’extirpant avec délicatesse et minutie de son étagère. Ayant ramasser les livres à sa portée que n’avait pas encore secourut la jeune personne au cheveux opalins, il tendit la main vers celui qui avait, dieu merci, atterrit sur les genoux de l’accidentée.

- En effet. Pourrais-je le récupérer vous prie ?

Question rhétorique, il va de soi. D’ailleurs, elle prenait tout son sens dans la bouche de notre maladroit. Elle semblait plus dire « Rends-moi mon livre » que « Tu peux me le rendre ? »

Toujours le nez par terre, Marie avancait à taton, et elle eut bientôt rassemblé tout les livres qu'elle put, bein que l'autre bonhomme habitué l'ai beaucoup aidé. Après les avoir rassemblé, elle les attrapa tous en même temps dans ses bras, entreprise risquée qui faillit mal se terminer. La pile oscilla d'un côté puis de l'autre pendant que Marie tentait vainement de compenser en faisant un pas d'un côté puis de l'autre, ce qui donnait l'impressoin d'une danse étrange pouquoi des livres maintenant, ça s'était une autre question si c'était vraiment une dans que la médium était en train d'exécuter. Mais tant bien que mal elle réussit à attendre une table qui se trouvait presque à côté, heureusement sinon je ne vous dit pas la catastrophe nucléaire, une table ou elle les déposa assez en vrac. Là, elle entreprit de les trier soigneusement, avant d'entendre que les deux autres se parlaient.

Curieuse comme à sa terrible habitude, elle s'avança pour écouter, et tendit son mince petit cou. Là, elle percuta qu'il s'agissait d'un livre dont on parlait, mais elle se désinteressa complètement de l'histoire pour fixer son attention sur un autre ouvrage qui se trouvait sur les genoux de la personne en fauteuil. Marie avait souvent vu des gens comme ça à l'hopital. Ils étaient à chaque fois très malade, alors elle s'était demandé si ce n'était pas le machin roulant lui même qui rendait malade. Aussi elle décida d'une périlleuse mission de sauvetage. En se tenant aussi loin qu'il était possible du fauteuil, elle tendit la main et interceptal'ouvrage qui allait changer de main, avant de le cacher sous son pull pour le décontaminer, sans faire plus attention aux deux autres.

Elle s'approcha de sa table de triage tout en le sortant de son pull, le regardant sous toutes les coutures, l'oeil à quelque milimètres, le dépoussiérant energiquement même s'il n'y avait pas de poussière, et elle commenca sur un coup de tête à compter le nombre de page.